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jeudi 2 juillet 2015 à 05:05

Les débats Philo, de la bonne pâte pour tisser du lien ?

Jeunes, vieux, l’important c’est d’échanger...



 

 

Les débats Philo, une spécialité Blanzynoise ? De toute façon il se passe toujours quelque chose à Blanzy. S’il n’y a pas deux évènements majeurs par semaine, on a l’impression qu’il ne se passe rien.

 

La semaine bleue, ça vous dit quelque chose ? Bien sur, et surtout à Blanzy où on ne mégote pas avec le programme.

 

Voir l’excellent article de notre collègue JM Lendel :

 

https://montceau-news.com/montceau_et_sa_region/blanzy/214269-semaine-bleue-blanzy-5.html

 

Bon, prenez cinq minutes ou une pose plus confortable, mélangez les deux et vous aurez une de ces initiatives dont Floriana Bouillot (Adjointe aux solidarités en charge de l’action sociale et du logement. Vice-présidente de la commission municipale : Action sociale et solidarités, lutte contre les exclusions) et l’équipe municipale ont le secret.

 

 

Son idée est simple mais géniale : dans le cadre de la semaine bleue 2014 il est apparu la nécessité de mettre en place des actions intergénérationnelles. Il y a déjà l’initiative de création d’une fresque sous le pont de la Chassagne réalisée en commun par le Centre Social et des retraités. Et encore un excellent article de notre collègue JM Lendel :

 

https://montceau-news.com/montceau_et_sa_region/blanzy/212342-semaine-bleue-blanzy-3.html

 

 

Alors pour aller plus loin, pourquoi pas les débats Philo intergénérationnels ?

 

 

Elle y a pensé, avec Laurence Féduzi, elle l’a fait. Avec Laurence institutrice à René Picard (rien à voir avec Star Trek) et Jeanne Meunier, Jacqueline Boisson, Guy Mezery et Pierre Gérard. Ces quatre derniers, séniors quasiment tous octogénaires ayant été « cooptés » pour leur engagement citoyen et leur intérêt pour cette initiative par Floriana Bouillot.

 

 

Mais Laurence Féduzi avait de son côté envisagé une initiative de ce genre. Son constat était basique : « j’ai une classe calme, trop peut être, dans laquelle chacun est centré dans sa bulle. J’avais envie de les ouvrir sur l’extérieur, de leur permettre de s’exprimer autrement, de s’ouvrir aux autres et au monde. Il me manquait le support, l’opportunité. Lorsque Floriana Bouillot est venue me proposer cette initiative j’ai tout de suite dit oui, même si je n’avais pas l’expérience de ce genre de débats philosophiques. J’ai tout de suite perçu l’intérêt des échanges avec des personnes âgées.

 

Honnêtement le projet c’est affiné au cours des séances. Et surtout depuis l’arrivée de Martine du Centre social des Rompois qui a été formée au débat Philo. Car en fait notre première séance en février était plus du débat d’enfants que du débat philo. C’est avec Martine que nous avons fait évoluer le projet. Les enfants se sont ouverts au cours des séances de plus en plus. Surtout qu’avec eux nous avons travaillé sur l’organisation en tenant compte de leurs remarques exprimées lors d’un scrutin à bulletins secrets. Ce troisième débat a été plus libre, plus participatif. En fait l’idée de se mettre en cercle, de s’assoir sur des coussins a tout changé, c’est mieux que d’être assis sur des chaises de manière trop protocolaire.

 

Etre incluse dans ce cercle, en perdant mon statut d’institutrice, en étant à égalité avec les enfants et les autres intervenants a été une expérience intéressante. Aussi bien personnelle que professionnelle. Ce qui était nouveau pour moi c’est d’exprimer des idées personnelles devant mes élèves. Ça m’a donné un autre regard sur mes élèves. »

 

 

Nos quatre médiateurs, Jeanne Meunier, Jacqueline Boisson, Guy Mezery et Pierre Gérard ont aussi beaucoup apprécié ces trois débats s’étant déroulés de février à juin. Ils ont fait comme les enfants et donc évolué au cours des séances. Ils ont appris l’écoute, adopté les règles du débat et surtout réussi à se mettre en retrait pour favoriser le dialogue. Pour eux c’est une expérience fraicheur, un bain de jouvence. En fait ils ont ressenti l’impression de venir pour se régaler.

 

 

Floriana Bouillot, quand a elle, est enchantée. Elle l’a pensé, elle l’a fait et c’est visiblement une réussite. Ce qu’elle souhaite, ce pour quoi elle donne toute son énergie, c’est la préservation et la conservation du lien social. Cette idée de mettre en œuvre une action intergénérationnelle d’échanges de savoirs et d’expériences entre séniors et enfants, l’Adjointe, on le sent, la peaufine, l’améliore dans sa tête. Elle est heureuse du cru 2015.
Elle nous retrace le déroulé de cette opération intergénérationnelle de qualité.

 

« D’abord le cadre scolaire, nous voulions établir un espace universel dans lequel tout le monde, enfants, enseignants, séniors, autres intervenants pouvaient s’exprimer a égalité, apprendre à maîtriser les codes du débat et à savoir écouter les autres.

 

Ensuite il fallait donner le cadre institutionnels des débats, les participants et trouver les thèmes des débats.

 

J’ai contacté les écoles et j’ai rencontré Laurence Féduzi qui s’est tout de suite déclarée partante pour cette expérience. Pour les séniors il s’agit de personnes qui se dévouent dans le cadre associatif en liaison aussi avec la bibliothèque et qui sont intéressées par ce type d’échanges. Ils ont l’approche qui convient au projet.

 

3 débats ont été programmés et tenus. Le premier a eu lieu en février. Le thème était : « l’amitié est elle possible entre 2 personnes d’âges différents ». La leçon que nous avons retenue en ce qui concerne la conduite de débat philo est que ce premier débat était à base de questions, ce que n’est jamais un débat philo. Nous n’avions pas de formation spécifique au débat philo, alors nous nous sommes adjoint martine qui, elle, est formée à cela.

 

Le second a eu lieu en avril, il partait d’un travail sur le conte « le destin de Fanta ». Les enfants ont du en dégager le thème au cours du débat, cela à abouti à « a-t-on la liberté de choisir sa vie ? »

 

Le conteur Souleymane Mbodj est l’auteur d’un recueil de 10 contes africains «le destin de Fanta » dont l’introduction est celle-ci : « En Afrique, le conte n’est pas purement récréatif et gratuit. C’est un moyen d’éducation intellectuelle à partir duquel se forme et se prépare l’esprit de l’enfant et de l’adolescent pour leur participation efficace et honnête à la vie de leur communauté. » »

 

 

Pile poil dans le projet mené par Floriana Bouillot et Laurence Féduzi.

 

 

« Mais nous étions encore dans un cadre contraignant, figé, qui ne permettait sans doute pas aux enfants de pleinement s’exprimer. Pour le troisième débat, aujourd’hui, le thème était le temps libre, comment en profiter, le partager, l’enrichir. Le support n’était que graphique sans autre données (Cf. copie du support graphique). Cela a demandé un esprit d’analyse et d’extrapolation, mais les enfants ont répondu à l’attente. La transformation du décor, du protocole a ouvert le débat et déclenché plus d’interventions.

 

Je suis, nous sommes prêtes, à renouveler l’expérience. »

 

 

C’est vrai que notre société en est venue à refaire l’expérience des échanges intergénérationnels. Il y a cinquante, soixante ans, l’idée qu’il fallait trouver des espaces pour le faire aurait fait tomber les anciens de leur chaise tant s’était naturel et intégré à notre mode de vie. Mais à l’heure actuelle nous redécouvrons des évidences, heureusement qu’il y a des élus comme Floriana Bouillot pour maintenir les liens.

 

 

Un petit goûter de gâteaux et jus de fruits clôt ce 3ème débat. Les enfants sont détendus, ils ont visiblement goûté cette expérience. Pour eux aussi l’apport ne va pas se limiter au cadre de ce dialogue intergénérationnel. Visiblement ils ont « empoché » des outils utiles aussi dans les autres apprentissages. C’est cela apprendre autrement.

 

 

Gilles Desnoix

 

 

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