Alain Michaud dédicace son recueil d’Haïkus à la médiathèque
Un vers ça va, 3 vers c’est un Haïku
Le poète Masaoka Shiki (1867-1902 l’a créé, le poète Bashō Matsuo (1644-1694) l’a modernisé et aujourd’hui Alain Michaud nous l’offre dans son ouvrage « les hommes savent-ils ? »… d’accord, mais quoi ?
Le Haïku… un petit poème qui doit évoquer avec une extrême brièveté l’évanescence des choses. Donc concision, précision, évocation, description, sensation, émotion, invention, imagination.
Au Japon, et selon les écoles, les contraintes sont nombreuses, le nombre de phonèmes précisé, les thèmes, la référence forcée à une saison est obligatoire, la symbolique codifiée. Tout ceci en trois vers.
Alain Michaud a allégé le dispositif. Il a gardé l’essentiel, l’esprit du Haïku. « C’est comme un mantra, il faut le lire, le relire, le re relire à haute voix pour qu’il prenne sens. »
Son espoir c’est que ses poèmes ouvrent des horizons nouveaux tels des nomades de la pensée.
Sur la couverture il est précisé « Haïkus illustrés par l’auteur. » Connaissant Alain Michaud la première question qui se pose c’est celle de la poule et de l’œuf… qui a illustré l’autre. Alain nous répond qu’effectivement ce sont plutôt les poèmes qui ont illustré les dessins.
Michaud c’est l’homme qui dessine même en dormant, le gars qui griffonne dans toutes les situations.
C’est aussi un auteur qui écrit tout le temps même seul dans sa tête et qui met ensuite l’œil, la main, l’esprit ensemble… cela donne une écriture nerveuse qui au fil des années s’épure comme sa peinture.
Cet homme, on s’en rend compte lorsque l’on discute avec lui, va de plus en plus vers l’essentiel. Donc rien d’étonnant qu’il en vint un jour à rédiger des Haïkus.
Après « je me souviens des cicatrices bleues sur le corps de mon père » (avant tout un travail de mémoire), il leur a dédié un Haïku, Alain Michaud tend vers un autre partage, celui de l’universel, du parcours des méandres de l’imagination et de l’ouverture de l’esprit vers d’autres univers personnels et intimes.
Rappelons son polar « Macon Blanc » et son recueil de nouvelles « IL ou la vie imposteuse ».Comme tout artiste ayant plusieurs cordes à son violon d’Ingres Alain Michaud excelle dans tous les domaines dans lesquels il s’investit.
Et c’est aussi un voyage :
Les hommes savent-ils
Que leurs voyages s’habillent
De nuages mauves
Et puis il y a la nostalgie, le cours de la vie et sa généalogie des rencontres…
Les visages enfuis
S’accrochent à ma mémoire
Ne rien oublier
Aujourd’hui samedi 12 mars 2016, Alain Michaud dédicace son ouvrage à la médiathèque et il y a du monde qui vient le rencontrer, lui faire dédicacer son recueil. C’est convivial et très détendu. C’est toujours un plaisir de rencontrer cet artiste. Il ne faut pas hésiter à acheter ses livres… ses toiles aussi.
Je vous en fais un pour la route…
Les larmes argentées du ciel
Voilent le cours paisible du canal
Où vogue l’esprit d’Alain Michaud
Haïku de printemps… si… je vous assure… si !…
Gilles Desnoix