Le couteau de peinture, pas la « vendetta » qui sert dans l’ile de beauté pour le gibier et le bétail.

 

Au Trait d’Union, pour le traditionnel atelier dessin, ce jeudi 26 janvier après midi c’est un professeur classé parmi les 50 maîtres de l’art contemporain dans « The Best 2015 Modern and Contemporary Artists » : Pierre Paul Marchini qui officie. Rappelons qu’il expose actuellement à la galerie de l’Embarcadère.

 

 

Et la salle est pleine, la majorité des personnes présentes n’ont jamais peint au couteau. C’est une technique particulière. Bien sûr, ils ont l’habitude du travail de peinture et de dessin les jeudis au Trait d’Union, mais ils n’ont pas tous ont la pratique du couteau.

 

 

Tout est dans le geste, dans l’intention qui mène le geste, dans l’application et la force du geste, mais aussi dans l’assurance du geste.

 

 

Tout est subtilité dans la vigueur, la manipulation, la pression, la flexibilité du couteau.

 

 

Excellent pédagogue, Pierre Paul Marchini montre, démonte, remonte et démontre chaque geste, chaque technique, par l’exemple, par le verbe (il n’est méditerranéen pour rien), par l’expressivité symbolique et morale du geste et donc sa signification autant dans l’acte que dans le résultat de ce dernier.

 

 

Chacune des personnes présentes fait l’apprentissage de cet apprivoisement de la matière qui reçoit, de la matière qui s’étale, de cet outil prolongement de la main et de l’œil.

 

 

Pierre Paul Marchini leur apprend les fondamentaux de la peinture, l’essence de cet art : regarder, voir, comprendre sentir, traduire, retraduire, interpréter autour des 4 piliers intangibles

 

Lumière
Contraste
Couleur
Formes

 

 

Et il explique comment ces éléments travaillés par l’esprit du peintre sont traduits par sa main, par le jeu du couteau, par l’enrichissement des couleurs, de leurs teintes métissées, par la sculpture des formes et en définitive par leur écriture sur la toile.

 

 

Les « élèves » participent aussi aux échanges d’expérience, se motivent par la comparaison de leurs productions ou de leur niveau d’apprivoisement du geste.

 

 

Pierre Paul Marchini inlassablement suit chacun, oriente, met en valeur le travail de rehaut d’un tableau, tout en expliquant que le rehaut est une technique pour rehausser, c’est-à-dire éclaircir un dessin, une peinture par un ensemble de marques de pigments clairs souvent blancs.

 

 

Toujours par l’exemple qui suit l’explication technique. Pas un cours magistral, mais une façon de faire cours magistrale.

 

Les participants sont heureux de ces instants de haut niveau et d’apprendre sous la férule d’un maître aussi simple, mais rigoureux.

 

 

Et si j’ai dit « Excellent pédagogue » je pourrais dire excellent guide parce qu’il fait voyager autant par sa peinture que par la déambulation initiatique auquel il a convié ses « élèves » d’un après midi.

 

 

Le trait d’Union dans son nouveau projet montre qu’il sait offrir des activités d’une grande classe.

 

Gageons que les participants d’aujourd’hui garderont le souvenir d’une parenthèse artistique impérissable.

 

Et ils auront produit des peintures à classer dans leurs chefs d’œuvre personnels.

 

 

 

Gilles Desnoix