Embarcadère (Montceau-les-Mines)
L’affaire Dreyfus transposée à la Révolution Française en toute intimité
Sur scène, pas de décor ni d’accessoires, seulement des costumes. Tout repose sur le texte, les interprètes, et la magie des lieux. « On ne peut pas tricher », disent-ils. Il n’y a pas de vedettes dans les Tréteaux du monde. Chacun tient son rôle avec sérieux et les comédiens embarquent le public avec eux. Même si la pièce est un peu longue…
Avec « Les Loups » (1898), Romain Rolland débute son cycle de huit pièces sur la Révolution française. Contrairement aux autres, ce drame écrit en six jours seulement, représente la réaction de l’écrivain à un événement politique précis, l’affaire Dreyfus, qu’il transpose à l’époque de la Terreur.
Pour rappel, cette affaire, survenue à la fin du XIXe siècle, porte sur l’accusation faite au capitaine Alfred Dreyfus, Français d’origine alsacienne et de confession juive, d’avoir livré des documents secrets à l’Empire allemand.
Condamné en 1894, le capitaine sera finalement innocenté et réhabilité en 1906, après des années de profonds affrontements entre partisans de son innocence, parmi lesquels Emile Zola, et partisans de sa culpabilité.
L’affaire Dreyfus reste aujourd’hui encore un exemple marquant d’une erreur judiciaire difficilement réparée. En la transposant à l’époque de la Révolution française, Romain Rolland désirait faire ressortir les similitudes entre ces deux événements. Lors de sa création le 18 mai 1898 à Paris, la pièce enfièvre le public, divisé entre dreyfusards et anti-dreyfusards.
Ce soir, le public est peut-être un peu moins fébrile, moins nombreux, mais en tout cas intéressé.