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dimanche 14 mai 2017 à 05:44

Le Diable à l’Académie Française !

« Il faut réduire la littérature en poudre ! »



 

 

 

Vendredi soir, à l’Embarcadère, dans le cadre de la semaine du théâtre amateur, la Cie FRAC Théâtre a présenté « Discours de réception du diable à l’académie française », adaptée du texte d’Henri Frédéric Blanc.

 

 

 

Une invitation à suivre un acteur, Jean-Luc Pigache, pour une performance de près d’une heure trente, un personnage ironique et méprisant, qui jouit de son intronisation à l’Académie.

 

 

Il déclare : « Je veux le monopole de la dérision ! ». Après avoir investi tous les domaines de la socièté, le diable s’approprie la littérature : « Je veux des romans après lesquels le verbe ne repousse pas, des livres qui donnent envie de se taire, qui sentent la cave, la désolation, l’impuissance et le découragement…! La littérature est une potiche fêlée, mais elle peut encore contenir du poison, réduisez la en poudre ! »

 

 

 

La mise en scène de Michel Picard privilégie la dimension satirique et sarcastique de ce monologue diabolique pour le plaisir des spectateurs, peu nombreux pour cette séance !

 

 

Le texte de Jean Frédéric Blanc est jubilatoire : ses pointes acérées transpercent les médiocrités de la littérature contemporaine et colle notre époque sous le projecteur en dénonçant les dangers d’une culture aseptisée et académique qui se veut une référence !

 

 

Au début de l’action :

 

 

« Onctueuses et toujours désirables mesdames mes consoeurs, séduisants et bien membrés messieurs mes confrères, chers académiciens, excellentissimes esprits, joyaux de la Patrie, étoiles de la Pensée, perles de la française littérature, recevez mon plus chaud bonjour.
En vertu de la haute tradition que vous perpétuez avec sagesse, je m’en vais louer à grande bouche celui qui me précéda sur le fauteuil ayant ce jourd’hui le privilège d’accueillir mon cul. Après cette respectueuse corvée, je vous narrerai une belle histoire : la mienne. »

 

 

 

Quelques extraits :

 

 


« J’ouvre une petite parenthèse (…) pour informer cette illustre assemblée qu’il manque deux ou trois temps au français, notamment un temps pour exprimer le souvenir imaginaire »

 

 


-« Une langue est riche et universelle non par ce qu’elle s’interdit mais parce qu’elle s’autorise, me semble-t-il, c’est pourquoi je suis partisan d’ouvrir les dictionnaires aux vaches espagnoles. Noyer le parlage de nos enfants dans les règles de grand-mère… »

 


-« En tout cas, je ne suis jamais tombé dans l’érudition, ce vice qui consiste à creuser quelque chose afin de ne plus voir le reste… Beaucoup cherchent de petites vérités pour que la grande vérité ne les trouve pas. »

 

 


-« … la littérature, elle, n’est pas une discipline. Elle est incontrôlable, elle franchit allègrement les garde-foules et les lignes rouges, elle saute les barrières et les palissades sans se soucier des chiens de garde et des professeurs, elle accueille tout ce qui est humain sans exiger des papiers d’identité, elle ne met pas la poésie au piquet, elle sintéresse à la beauté,…..La littérature est la vérité vive, voilà pourquoi c’est la bête noire !


et pour finir

 

 

« Soyez indulgents et plutôt que de me haïr , haïssez vous les uns les autres. La messe est dite, champagne! »

 

 

Jean-Luc Pradines

 

 

 

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