Festival culturissimo proposé par les Espaces culturels E. Leclerc (Montceau-Saint-Vallier)
Magyd Cherfi à l’ECLA : la fraternité a un sens. Inch allah… peut-être !
Enchanté même plus. Le public venu assister à la lecture musicale de Magyd Cherfi à l’ECLA à Saint-Vallier vendredi soir dans le cadre du festival culturissimo proposé par les centres culturels E. Leclerc, en aurait bien repris « une petite » pour la route, quitte « A tomber la chemise » pour faire encore plus tendance. Inch allah (si Dieu le veut).
Déjà, qui est Magyd Cherfi ? Et quel rapport avec cette chanson « Tomber la chemise » qui en 2000 a reçu un NRJ Music Awards et la Victoire de la musique ? Les paroles sont de Magyd Cherfi qui, à l’époque, écrivait pour le groupe toulousain Zebda. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, en particulier un pont, celui du Carrousel. Et la chanson « Le pont du carrousel » qui a conclu la soirée, raconte qu’en marge du défilé du Front national le 1er mai 1995, Brahim Bouarram a été noyé dans la Seine. Une chanson de Zebda, toujours écrite par Magyd Cherfi. Etait-il alors besoin d’en rajouter ? Il venait de tout dire, de tout expliquer, de tout livrer, lui le chanteur-écrivain d’origine algérienne.
Magyd Cherfi est un condensé de maghrébin toulousain black blanc beur, un français qui par-dessus tout, aime les mots, joue avec et pose un regard perfide sans le rechercher volontairement sur notre société. Inch allah, peut-être !
Il chante, déclame, mais surtout pose, là aussi, des mots comme Marcel Proust, à sa manière, réfléchissait sur le temps et la mémoire affective. « A la recherche du temps perdu » lui a demandé sept volumes, Magyd Cherfi en est à trois, « Le livret de famille », « La trempe » et « Ma part de gaulois ». A suivre !
L’écouter à lire des extraits de ses livres est un pur bonheur qui vous emmène au-delà d’une simple lecture primaire. Et quand il chante accompagné du pianiste Samir Laroche qui aime jouer du piano sans partoche, sa voix rocailleuse apporte ce supplément mystique qui aide à sillonner au plus profond de son âme. La fraternité coule dans ses veines et l’eau toujours sous les ponts.
Jean Bernard