Ce mercredi, à la salle de la Trèche et dans le cadre du Printemps Sanvign’Arts, Claudie Roger, historienne de l’art, a donné une conférence sur le thème « Ouverture sur l’art abstrait ».

 

 

« Avant de parler d’art abstrait, oublions nos habitudes : « J’aime, je n’aime pas » « C’est beau, c’est laid ». Gardons un œil curieux, neuf sur une forme d’art, qui nous procurera ou non de l’émotion… » livrera en tout premier lieu la conférencière.

 

 

Claudie Roger a présenté certains peintres de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, qui tous resteront figuratifs. Seulement, à un moment de leur recherche créative, ils s’approcheront inconsciemment de l’abstraction : le nabi Paul Sérusier avec « Le Talisman » en 1888, le nabi Maurice Denis avec « Taches de soleil sur la terrasse » en 1890, le néo-impressionniste Edmond Cross avec « Les Iles d’Or » en 1891/92 et le fauve Henri Matisse avec « Porte- Fenêtre à Collioure » en 1914.

 

 

Paul Cézanne, père de la peinture moderne, ira plus loin dans sa démarche avec ses tableaux, représentant la montagne Ste Victoire.

 

De 1870 à 1906, il représentera ce sommet en le dématérialisant de plus en plus jusqu’à obtenir un tableau si proche de l’abstraction que, si la mort ne l’avait emporté, Cézanne aurait pu devenir le premier peintre abstrait de l’histoire de l’art.

 

 

Il faudra attendre Kandinsky, qui après avoir longuement et consciemment réfléchi à la question « Par quoi remplacer l’objet ? » nous offrira la première aquarelle abstraite en 1912.

 

 

Mondrian (néoplasticisme) suivra avec ses toiles basées sur le système orthogonal en n’utilisant que les trois couleurs primaires associées au noir au blanc et au gris. Puis Malevitch, qui avec son « carré noir sur fond blanc » en 1915 et surtout son « carré blanc sur fond blanc » en 1918 créera le Suprématisme : « A présent le chemin de l’homme se trouve à travers l’espace. Le Suprématisme est le sémaphore de la couleur dans l’illimité… J’ai pénétré dans le blanc…

 

 

Un artiste plus contemporain, Mark Rothko clôturera cette ouverture sur l’art abstrait.

 

 

Et Claudie Roger terminera son intervention comme suit : « Souvenons-nous de la célèbre phrase de Maurice Denis en 1890 : « Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».

 

 

L’art abstrait était virtuellement né…

 

 

Le public a beaucoup réagi, questionné et applaudi pour la prestation de Claudie Roger.

 

 

Ce vendredi 23 mars, à 20h30, à la Trèche, suite du Printemps Sanvign’Arts, avec le groupe de rock montcellien 404 Error.