Mercredi soir, l’Embarcadère a accueilli « Chatouilles ou la danse de la colère », écrit et interprété par Andréa Bescond, mis en scène par Eric Métayer.

 

 

Sur scène, une chaise blanche… et Andrea Bescond, comédienne-danseuse !

 

 

Pendant près de deux heures, la comédienne embarque le spectateur dans l’histoire d’Odette, une jeune femme que l’on découvre avec sa mère lors d’une séance chez un psy. Ces moments, ses scènes récurrentes seront le fil rouge tout au long de la pièce.

 

 

 

La narration dévoile tour à tour chez Odette Enfant, adulte, en représentation de danse, en spectacle, en répétition, à différentes périodes de sa vie, puis les moments avec Gilbert, l’ami de la famille, qui abusera d’elle : toute la perversion de l’agresseur, toute la culpabilité de la victime. Un sujet lourd mais qui a l’intention de mettre des mots sur la pédophilie, les agressions sexuelles.

 

 

 

Andréa Bescond campe une galerie de personnages, fait les voix, porte tous ces individus, sans que le spectateur ne se perde… grâce à une mise en scène ciselée, réglée au cordeau.

 

Elle incarne réellement ces différents interlocuteurs, on peut même les voir sur scène converser avec Odette. C’est assez époustouflant !

 

 

La réussite de cette pièce réside dans le fait que ce n’est jamais pathos et que tout est dit, il n’y pas de langue de bois, ni de faux-semblant en faisant quelques détours par l’humour qui permet de lâcher la soupape et de recentrer dans la minute qui suit sur l’essentiel !

 

 

 

« Un seule en scène », où le corps et la gestuelle prennent le relais des mots quand la violence engendrée ne pourrait être traduite uniquement par le verbal !

 

 

 

À la fin de la représentation, Andréa Bescond s’adresse aux spectateurs, en les encourageant à parler et à échanger, à se livrer et à ne pas se taire car « Le meilleur allié des pédophiles, c’est le silence ! »

 

 

 

J.L Pradines