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jeudi 5 janvier 2017 à 05:41

Loi de transition énergétique (Bassin Minier)

Les garagistes mitigés, les casseurs automobiles ravis, mais victimes de concurrence déloyale



 

Depuis le 1er janvier 2017, les garagistes ont l’obligation de proposer des pièces détachées d’occasion à leurs clients. Initiée dans le cadre de la loi de transition énergétique par Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, cette mesure devrait permettre d’importantes économies. Telles la réduction des déchets, le recyclage et la baisse du coût des réparations. Oui, mais…Le son de cloche n’est pas le même selon qu’il s’agit des garagistes, des gérants de casses automobiles ou des clients.

 


Les garagistes 

 


Au garage Dury à Saint-Vallier, le patron, s’il accepte que ses clients achètent les pièces sur internet et viennent les faire monter au garage, est un peu plus réticent quant aux pièces détachées d’occasion récupérées dans les casses. « Les délais pour trouver ces dernières seront plus ou moins longs, sans aucune certitude de qualité » dit-il. De plus, le professionnel craint que les casses automobiles n’en profitent pour revoir leurs prix à la hausse.

 


Au Relais de Savigny, à Blanzy, on n’accepte pas que le client apporte les pièces qu’il aura achetées sur Internet. « Nous ne souhaitons pas engager notre responsabilité en cas de pièce défectueuse et dangereuse » prévient la direction. Ajoutant : « mais nous proposons quelquefois des pièces d’occasion, donc cela ne change pas grand-chose pour nous… ».

 


Pour Morgan Auto, les inconvénients sont majeurs : « On ne gagnera rien sur les pièces d’occasion, alors qu’avec du neuf, nous avons entre 45 et 50% de remise chez nos fournisseurs habituels et de plus, les pièces d’occasion ne seront pas testées, ni garanties ! ». Ajoutant : « Je refuse de les monter car en cas de pépin, la responsabilité pèsera sur moi ! ». Même discours chez Midas à Montceau qui ne pose pas de pièces d’occasion, autres que celles pour la carrosserie.

 


Quant aux concessionnaires, c’est la Grande Muette ! Circulez, y’a rien à voir ! « Le patron n’est pas là » « On a trop de boulot, pas le temps de vous répondre là-dessus » etc…

 


« Apporter ses pièces au garagiste, c’est comme aller au restaurant avec son repas dans le sac »

 


Et il y a les irréductibles qui résument la situation : « Apporter au garagiste ses pièces achetées sur Internet ou à la casse, c’est comme si vous alliez au restaurant et que vous apportiez votre repas ! ». Essayez-donc, pour voir !

 


Les casses automobiles

 


Au sein des casses automobiles, les responsables sont contents, car cela va leur apporter un plus au niveau de la clientèle. « Mais pas tant que cela finalement, car nous sommes confrontés à un très gros problème de concurrence déloyale ! » souligne le propriétaire de la casse Ravier à Saint-Vallier. Citant surtout celles d’occasion vendues sur des sites très connus et qui sont des nids à arnaques. Et dangereux pour le consommateur… « Nous, nous avons un agrément préfectoral, pas eux ! ».

 


La casse automobile Vaison à Montchanin, ne trouve que des avantages à la nouvelle loi. Par contre, il ne vendra que des éléments de carrosserie et pas aux particuliers. « Seulement à des professionnels de l’automobile » précise le responsable.

 


Paray Autocasse, pour sa part, vend des pièces d’occasion qui sont garanties trois mois. Précisant que pas mal de garagistes les achètent déjà…Par contre, certaines pièces seront plus difficiles à trouver en occasion. « Les pare-chocs avant, par exemple, selon les modèles ». Car lors d’un choc, c’est cette partie qui va être touchée en premier. Et le casseur de raconter que cherchant un phare d’occasion de Berlingo, il l’avait trouvé dans la Manche !

 


Et lorsqu’on compte le temps passé à chercher la pièce, les frais postaux et les délais de livraison, cela vaut-il vraiment le coup ?

 


Les clients

 


Au final, ce sont les clients qui sont les plus satisfaits, car les garagistes vont devoir accepter de plus en plus de monter des pièces d’occasion (ou neuves) qu’ils n’auront pas vendues et la note va s’en trouver allégée. A moins que les professionnels ne se rattrapent sur la main-d’œuvre…

 


Mais attention ! Il ne faut pas exagérer. Ainsi, un garagiste racontait qu’un jour, un client était venu chez lui en ayant fait lui-même le diagnostic de la panne et par la même occasion, il apportait les pièces neuves, achetées sur Internet.

 


Il demandait juste au garagiste de monter les pièces sur sa voiture. Futé et tout de même très en rogne, ce dernier a accédé à son souhait. Au final, le véhicule ne tournait toujours pas, au grand dam du client ! « Mais cela ne marche pas ! » reprocha-t-il au mécanicien. « Ben non, c’est normal, la panne ne vient pas de là ! Mais vous aviez trouvé celle-ci, et m’avez demandé de suivre votre avis et c’est ce que j’ai fait ! ». Sauf que le garagiste savait pertinemment que la panne était ailleurs. Mais hein ! Comme on dit : le client est roi…

 


Et finalement

 


Garagistes et casseurs automobile dénoncent toutefois une concurrence déloyale et ils mettent en garde les clients crédules qui achètent sur le « Bon Coin » des pièces ou des voitures d’occasion à des gens qui en font un commerce parallèle juteux. Ils « récupèrent » des véhicules, les démontent et les vendent en pièces détachées… en toute impunité, s’étrangle un professionnel.

 

 

 

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M. Dury précise sur ses devis que les délais de réparation

 

peuvent être longs si on ne trouve pas la pièce à la casse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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5 commentaires sur “Loi de transition énergétique (Bassin Minier)”

  1. moijedisca dit :

    de 45 à50% de bénéfice sur la revente d’une pièce neuve!!!!!que justifie cela? ajoutez, pour de grands garages un prix de 85€ de l’heure , (même pour faire une bricole) contre 38 chez un petit garage des temps forfaitaires bien souvent au dessus de la normale et ils s’étonnent que le client cherche ailleurs!
    et combien de garagistes achètent AUSSI leurs pièces chez les sites décris?
    nos « chères » autos sont de formidables vaches à lait pour beaucoup de monde!

    • Daniel Z dit :

      Je crois que vous êtes dans l’erreur, Mojedisca.

      « de 45 à50% de bénéfice…pièce neuve! »
      Avec 50% de remise, il doit rester encore de la marge.

      Exemple vécu : pièce mécanique ; Blanzy 50% plus cher qu’Internet (déjà pas à perte), vendeur à Chalon : plus du double de Blanzy !!
      Même article, même emballage, même marque.

      Le commerce, c’est quoi sinon faire des profits ?

      Mais est il admissible, au nom de l’idéologie, d’imposer à un réparateur la revente de pièces d’occasions.
      Qui valide la qualité de ce qui est revendu ?

      Regardons autour de nous ; ma voiture « française » achetée neuves, plusieurs problèmes vers les 30000.
      Malgré la garantie et son extension, pièces non couvertes !!

      Alors si du neuf peut déjà ne pas être fiable, que penser des rafistolages ?

      Amitiés

  2. dodo dit :

    c’est vrai on va pas au resto avec son steak, donc pourquoi allez au garage avec ses pièces !!! et c’est vrai qu’internet fait du mal, mais ça dans tous les domaines. moi je suis pour le commerce de proximité, les gens critiques qu’il n’y a plus rien à côté de chez eux mais ils achètent sur internet.

  3. petitbar dit :

    45 à 50 % de bénéfice sur une pièce neuve ? Pas avec des pièces d origine d un constructeur en tout cas, on a des charges, meme sur les pièces.il ne faut pas confondre remise et bénéfice.mais admettons , quel % de pièce peut bénéficier de 45% c est infime ,inutile donc de faire croire que les garagistes se remplissent les poches.
    quant aux pièces d occasion ,seront elles vérifiées et certifiées conformes comme les pieces neuves controlées par échantillonage sur les chaines de fabrique ? je ne pense pas .