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jeudi 24 mai 2018 à 05:08

Eolane (Montceau)

Le site de production électronique d’Eolane-Montceau cherche son repreneur






 

Alain Schleich et les salariés ont fait le point sur la situation de leur entreprise :

 


Le site d’Eolane-Montceau cherche toujours repreneur. Les conditions de cession sont aménageables. Elles doivent être la résultante des intérêts de toutes les parties, à savoir le Groupe Eolane, le Repreneur et aussi les Salariés.

 

 

Pour cela, il est déjà nécessaire de sortir du flou des annonces et avancées du projet de restructuration du groupe Eolane, dont dépendent le sort des salariés des trois sites visés par une fermeture, à savoir Roncq dans le nord (59), Vailhauques dans le sud (34) et Montceau-les-Mines dans le centre-est (71).

 

Deux expertises menées par ALTER sur le récent projet CAP 2020 d’EOLANE, une économique (CE), l’autre sur les conditions de travail (CHSCT), apportent des constats préoccupants en lien avec les incertitudes et les risques qui sont essentiellement portés par les salariés. De leur côté, les financiers, notamment HIVEST, et les dirigeants du groupe ont d’entrée préservé leurs intérêts.

 

 

Pour Roncq et Vailhauques, les dés sont quasiment jetés. Les salariés sont dans la tourmente de plans dits sociaux (PSE). Après les avoir dépouillés de leurs clients et activités, il est à craindre que le groupe cherche désormais à se débarrasser au moindre coût de ces salariés. L’entreprise a même recruté un directeur commun pour fermer ces deux sites, en la personne de Bernard WEIL. Les non-négociations laisseront bientôt la place aux prévisibles désillusions. Le nouveau PDG du groupe, M. MALRIN, s’efforce de donner le change pour normaliser ce qui augure plutôt d’un drame pour nombre de ces familles sacrifiées.

 

 

Pour Montceau-les-Mines, l’heure est encore au projet de reprise du site. Les salariés entendent faire peser leurs intérêts pour la sauvegarde de leurs emplois et la pérennité de ce site de production d’équipements électroniques. Les atouts sont nombreux, à commencer par un bâtiment moderne et très fonctionnel de 12 000 m², réalisé par BOSCH dans les années 90. Les outils de travail sont opérationnels, le personnel est expérimenté dans tous les métiers de la sous-traitance électronique.

 

Difficile a priori de comprendre la décision et les motivations du groupe Eolane à vouloir se séparer de ce site prestigieux qui a maintes fois servi de vitrine médiatique. La clé de compréhension est historique. En 2002, le précédent PDG, M. RAGUIN, a récupéré cette entreprise avec un carnet de commandes très avantageux et garanti pour cinq années par AVAYA (ex BOSCH). L’aubaine a été saisie. Il en a été de même et simultanément pour le site de Roncq avec une activité THALES lucrative.

 

 

À partir de ce moment, des rachats en cascade permettront l’extension rapide de ce groupe en France et à l’étranger, jusqu’à quadrupler ses chiffre d’affaires et effectif en moins de 10 ans. L’organisation du groupe n’a pas suivi cette cadence. Les anciennes acquisitions ont progressivement été délaissées au profit des sites de la région de M. RAGUIN (49 Angers, Maine-et-Loire) et des derniers achetés. C’est ainsi que l’ancien site d’Epierre (Savoie) acheté en 1998, a été cédé en 2017. A l’inverse, le récent site de Tallinn en Estonie, acheté en 2012, connait cette année un essor considérable avec un projet d’embauche de 300 personnes, soit exactement le nombre d’emplois qui seront perdus en France sur les trois sites actuellement écartés par le groupe Eolane.

 

De multiples constats d’experts, tant du comité d’établissement (CE) que du groupe (CG) dénoncent depuis longtemps cette stratégie du déclin progressif visant certains sites français, dont Argenteuil (fermé en 2012), Roncq et Montceau-les-Mines.

 

Des 230 salariés d’Eolane-Montceau en 2002, il n’en restait déjà plus que 187 cinq ans plus tard. Sitôt les 5 glorieuses passées, les chocs se sont succédé pour les salariés. Le plan social (PSE) de 2008 a ramené l’effectif à 140 personnes. Il n’en reste désormais que 85, soit un tiers de l’effectif initial !

 

Les salariés restants ont cependant su s’adapter toutes ces années, certes au prix de conditions de travail parfois difficiles, mais en ayant toujours à cœur de bien faire leur travail, avec le souci et la conscience professionnelle propres à préserver leurs emplois. Il y a eu des années particulièrement difficiles comme la période 2008 à 2011, sous la gouvernance du trio de MM. RAGUIN (PDG), SACHOT (DG) et LAIRY (Directeur local). Le cap est passé, même s’il reste des traces sombres à effacer. Cela fait l’objet d’un recours au tribunal pénal de Chalon-sur-Saône depuis 2011.

 

 

Et voilà que désormais le projet CAP 2020 menace à nouveau notre site et cette fois tous ses emplois, sans la moindre reconnaissance de tous nos efforts et participation à l’essor du groupe. La violence des annonces est insidieusement diluée, déjà par une période de sursis d’une à trois années, ensuite par l’espoir entretenu sur un projet de reprise du site, mais mené unilatéralement par la direction qui entend prioritairement rester maître de ses intérêts et de ceux du Groupe. En conséquence et logiquement, la confiance ne peut qu’être rompue avec les dirigeants du Groupe Eolane, et le divorce engagé !

 

Une fois ces constats établis, il convient d’agir pour pouvoir faire valoir les intérêts des salariés. La première étape consiste à faire cesser les nuisances et risques du projet CAP 2020. Vu le contexte, seul un recours en justice permettra de se faire entendre. Ensuite, il s’agira d’établir de nouvelles conditions favorisant prioritairement la pérennité du site. Ces deux aspects sont complémentaires, notre intérêt va désormais vers un repreneur que nous devons nous efforcer de soutenir pour rendre possible et durable un nouvel essor industriel.

 

Parmi les conditions favorables à la reprise, il convient de rappeler la promesse du PDG d’Eolane de céder le bâtiment – et non pas l’entreprise – pour 1 euro. Pour l’entreprise, il faut d’abord avoir et garantir une activité viable ; il faut aussi compenser les charges initiales pour permettre la croissance de l’activité et de l’effectif, notamment en favorisant les embauches et les transferts de compétences. La prise en charge des coûts de départs en retraite doit également incomber à Eolane qui porte la responsabilité d’avoir laissé notre moyenne d’âge s’élever à 50 ans. Des mesures de cette nature sont possibles et nécessaires pour rendre le site attractif et rentable.

 

 

Il est grand temps d’innover en invitant les repreneurs qui voudraient connaitre les réalités du terrain à prendre contact avec les salariés, afin de construire ensemble les conditions d’une collaboration constructive et porteuse d’avenir.

 

 

 

 

 

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Un commentaire sur “Eolane (Montceau)”

  1. sillabruno dit :

    La situation actuelle d’Eolane Montceau appelle aussi l’intervention du pouvoir politique. Ci-dessous la Commissaire au redressement productuf

    REGION BOURGOGNE – FRANCHE – COMTE
    DIRECCTE Bourgogne – Franche – Comté
    Cité administrative Jean Cornet
    25 041 BESANCON Cedex

    Stéphanie SCHAER, Commissaire au redressement productif pour les départements
    21 (Côte-d’Or), 58 (Nièvre), 71 (Saône-et-Loire) et 89 (Yonne).

    stephanie.schaer@direccte.gouv.fr
    03 80 76 29 00
    06 29 17 25 44

    Salutations solidaires
    Bruno Silla