Nous souhaitons lui rendre hommage en organisant un rassemblement le samedi 1er novembre, Place de l’Hôtel de Ville à Chalon-sur-Saône à 17 heures.

Comment, dans une république, le traitement des conflits démocratiques peut-il finir par un mort ?

Le soutien aveugle des pouvoirs publics à un projet aberrant et inadapté a entraîné de fortes répressions policières contre les citoyens venus soutenir le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet. Depuis 2011, ce Collectif dénonce le coût financier et environnemental très élevé du barrage et appelle à la sauvegarde de 13 ha de zones humides.

Cette revendication a d’ailleurs été légitimée et confortée le 27 octobre par une expertise indépendante réalisée par deux ingénieurs des ponts, eaux et forêts remis au ministère de l’écologie.

Cet aveuglement a conduit au bafouement du Droit par nos responsables politiques. Aucune des procédures démocratiques relatives au code de l’environnement et au code de l’urbanisme n’a été respectée. L’enquête publique avait conclu à un avis favorable, sous réserve d’un avis positif du Conseil National de Protection de la Nature. Or, celui-ci a rendu un avis nettement défavorable. Malgré tout, les travaux de défrichement se sont déroulés sans autorisation préalable; les opérations obligatoires de diagnostic archéologique préalable ont été oubliées et le conflit d’intérêt est manifeste, puisque la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne a établi l’étude concluant à la nécessité des travaux (alors que c’est elle qui doit les réaliser).

La seule méthode qui prévaut pour faire avancer des projets surdimensionnés et datés des années soixante-dix, c’est le passage en force !

Incapable de se remettre en cause et dénué de bon sens, le gouvernement a fait le choix de criminaliser les mobilisations plutôt que de favoriser les expériences citoyennes. Les passages en force permanents montrent l’impasse des projets surdimentionnés (aéroport de Notre-Dame-des-Landes, scierie Ersia dans le Morvan, etc.) et rejetés avec conviction par les citoyens. Illégitime et bafouant les fondements de notre république démocratique, la méthode devient désormais meurtrière.

À l’heure des débats sur la transition écologique, toutes les expériences concrètes et citoyennes visant à inventer une société durable et respectueuse des écosystèmes devraient être accompagnées par les pouvoirs publics. Au lieu de cela, l’Etat fait le choix de la répression policière. C’est cette logique de répression du mouvement social qui conduit depuis des mois les forces de l’ordre à utiliser des grenades de différentes natures en tirs horizontaux au mépris de toutes règles d’usage et causant des blessures irréversibles.

En tout état de cause, la mort de Rémi Fraisse signe la responsabilité totale du gouvernement. »

Signataires : Comité de soutien NDDL-Chalon, Association Citoyenne pour la Transition Energétique, ATTAC Chalon, Ligue des droits de l’homme Saône-et-Loire, Collectif le geai du Rousset, Association pro-geai du rousset contre center-parc, Association Solidarité Rurale, CAPEN 71, A Gauche Grave, Association Allant Vers, Association pour une information populaire éducative et citoyenne, EELV71, PG71 et Ensemble 71.

Photo : www.metronews.fr