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dimanche 3 mars 2019 à 06:13

Vent de sottise s’oppose à la politique gouvernementale sur les éoliennes

Bientôt douze associations adhérentes à la fédération



 




 

 

 

Ce samedi matin, Le collectif Vent de sottise a tenu une conférence de presse suivie d’un conseil d’administration à la Mairie de Mont Saint Vincent. C’est en présence d’autres associations que la matinée s’est déroulée.

 

 

Pour rappel, créé en novembre 2016, le collectif est une fédération d’associations de défense de l’environnement. Actuellement elle fédère déjà 11 associations. Une douzième est en cours de création. Toutes ces associations se trouvent en Saône-et-Loire ou dans des territoires limitrophes.

Ces associations luttent contre les projets éoliens qui essaient de s’implanter.

 

Dans son propos introductif, le Président de l’association, Joël Jouve, a indiqué en parlant de la Saône-et-Loire : « Ce territoire a une particularité : c’est un des moins ventés de France, ce qui implique le recours à des éoliennes géantes dites « spéciales vents faibles », dépassant les 200 mètres de haut, équipées de pales immenses de 55 à 70 mètres, et produisant au final très peu d’énergie électrique ».

 

Emmanuel Macron souhaite tripler l’éolien terrestre

 

C’est au cours de sa présentation de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), laquelle définit la politique énergétique de la France pour les 5 à 10 années à venir, que le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé son intention de tripler en dix ans la production des éoliennes terrestres. C’était le 27 novembre dernier.

 

Toutefois, cette PPE ne fait pas partie des sujets que le grand débat actuel traite. D’ailleurs Joël Jouve a indiqué qu’au cours d’une réunion organisée à Mont Saint Vincent dans le cadre du grand débat on lui aurait interdit d’aborder le sujet. « Pas de Vent de sottise ici » aurait-on dit.

 

Pour la fédération, cette PPE constitue un sujet de grandes inquiétudes sur un territoire national qui compte aujourd’hui déjà 8000 éoliennes au 31 décembre 2018 et qui devrait en compter 15000 en 2028 selon les prévisions du gouvernement. La PPE demande d’installer tous les ans une puissance supplémentaire de 2000 mégawatt jusqu’en 2028 donc. En d’autres termes, cela signifie implanter tous les ans 700 nouvelles éoliennes géantes de 3 mégawatt.

 

Le tourisme contre les éoliennes

 

Vent de Sottise rappelle que le Conseil départemental de Saône-et-Loire consacre tous les ans 1 million et demi d’euros à la promotion touristique du département : investissement dans des projets touristiques, aides importantes aux territoires ruraux pour leur attractivité. « Tout cet argent et surtout tous les efforts consentis par des milliers de professionnels, d’élus et de bénévoles n’auront servi à rien si le Conseil départemental ne s’oppose pas à l’invasion du département par les éoliennes et à la destruction de paysages remarquablement préservés, support essentiel du tourisme. 5600 emplois touristiques en dépendent » indiquent le président du collectif.

 

Les associations présentes craignent également que l’immobilier rural du département soit sinistré à court terme. « Car personne n’achète une maison où il est impossible de dormir les fenêtres ouvertes. » ajoutent-ils.

 

Ce serait selon le collectif et aussi plusieurs sources dans l’immobilier entre 30 à 50 % de perte pour certains propriétaires sur la vente de leur bien et encore quand elle aurait lieu. Certains biens seraient tout bonnement invendables.

 

Vent de Sottise, lanceur d’alerte

 

Pour l’association Vent de Sottise, il est temps de sonner l’alerte face à 15 ans d’un « matraquage » par les pouvoirs publics. De Borloo en 2010, à Royal en 2015, l’association explique en quoi la loi pour la transition énergétique et la croissance verte (LTECV) a contribué à construire des représentations erronés concernant l’éolien. Un éolien qui doit apparaître dans les 40 % de renouvelables électriques rendus obligatoires dans le mix énergétique français d’ici 2030 par la LTECV.

 

Pour la fédération, ces volontés politiques cachent surtout un défaut d’analyse : quels sont les avantages réels de l’éolien ? Quels effets politiques de l’éolien, au niveau national, régional, départemental et local ?

 

Pour Vent de Sottise, la justification du Président de la République de respecter la LETCV ne tient pas.

 

Et selon la fédération, si elle tient pas c’est parce que l’éolien n’est une réponse à aucun des problèmes énergétiques posés aux Français.

 

« L’éolien n’est pas une réponse au problème de l’urgence climatique »

 

Vent de Sottise développe quatre axes majeurs pour justifier l’abandon  d’une politique massive de développement de l’éolien en France. Le premier point développé porte sur le rapport entre l’urgence climatique et l’éolien comme réponse à celle-ci. Aujourd’hui et s’appuyant sur des sources officielles, l’association indique que la production d’électricité contribue pour 6 % seulement aux émissions de gaz à effet de serre en France, du fait de l’importance de son parc nucléaire. En outre, l’association avance des propos de la Cour des comptes : « dans son rapport de 2018 sur les renouvelables, [celle-ci] déplore qu’on ait mis autant d’argent dans le solaire et l’éolien. Si on avait mis cet argent dans le transport routier et les chaudières des particuliers, qui tous deux consomment majoritairement du pétrole et du gaz, on serait certainement arrivé à un bien meilleur résultat ».

 

En 2016, 29 % des émission de CO2 sont dues aux transports, contre 19,5% pour les résidents et le tertiaire, 19,5 % pour l’agriculture, 17 % pour l’industrie et 6 % pour l’électricité et 5 % pour la production d’énergie.

 

En 2018, 71,7 % de la production d’électricité est issue du nucléaire contre 21,1 % pour les énergies renouvelables et 7,2 % pour les énergies fossiles (chiffres RTE).

Parmi les énergies renouvelables, l’éolien contribue à 6,1 % de la production d’électricité nationale.

 

Comparant les productions d’énergie de l’Allemagne qui s’appuie sur 40 % de renouvelables dont 20 % d’éolien, l’association indique que la France reste un des pays les moins polluants d’Europe, ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne qui a renoncé à respecter depuis plusieurs années les quotas d’émissions de CO2.

 

« L’éolien ne permet pas de se débarrasser du nucléaire »

 

Vent de Sottise met en garde contre un mensonge : celui de l’abandon du nucléaire. Le PPE vient de repousser de 2030 à 2035, l’horizon de 50 % de nucléaire dans la production d’électricité française.

 

En outre, les éoliennes ne peuvent fournir de manière constante de l’énergie et le problème du stockage de celle-ci n’est pas réglée et selon l’association ne le sera pas avant bien longtemps. De fait, « des intermittents aléatoires ne peuvent pas se substituer à une production de masse sûre et pilotable à volonté. » concluent-ils sur ce point.

 

Le troisième point présenté porte sur le coût de l’électricité éolienne, dont l’association estime qu’elle coûte très cher aux Français. Ils expliquent que les grands gagnants de ce marché sont le producteur – lequel touche des subventions représentant 37 % de sa vente de courant – ; le propriétaire du terrain – lequel perçoit un loyer – et les collectivités locales qui perçoivent taxes et redevances éoliennes.

 

S’il y a des gagnants il y a aussi des perdants selon l’association : les acteurs du tourisme, le consommateur d’électricité qui paie les subventions de l’éolien sur sa facture d’électricité et le contribuable qui paie une partie des subventions dans ses impôts.

 

Les contrats signés avant 2017 comportent 121 milliards d’euros de soutien au renouvelable à la charge du contribuable dont 40 milliards pour le seul éolien.

 

« L’éolien fait peser une grave menace sur le système électrique français et européen »

 

Dernier point développé au cours de cette conférence de presse par l’association : le risque de l’éolien sur le système électrique français. Sur quoi s’appuient-ils pour indiquer cela ? Un article du Dauphiné du 13 janvier dernier et traitant d’un black-out évité de justesse le 10 janvier dernier.

En cause ? Les éoliennes allemandes ! « Le 10 janvier à 21h, faute de vent, 40000 Mégawatts d’éolien manquent à l’appel en Allemagne à un moment où tous les moyens de production européens sont au taquet. A 22h, la fréquence du réseau européen surchargé commence à baisser dangereusement. Ce n’est qu’à 22h30 que RTE rétablit la situation ». RTE a rétabli la situatio nen interrompant la distribution auprès de certains industriels.

 

Un déni de démocratie sur la question éolienne ?

 

C’est la question que se pose preuves à l’appui l’association Vent de Sottise. Pour l’éolien, le décret Lecornu du 29 novembre 2018 empêche le citoyen et les associations d’accéder gratuitement au juge de première instance nous indiquent-ils. Concernant l’enquête publique, un autre décret du 24 décembre 2018, supprimerait tout simplement le commissaire enquêteur. Pour s’exprimer, il reste internet au citoyen.

 

Pour toutes ces raisons, Joël Jouve, Président de l’association déclaire : « Au nom de Vent de Sottise, j’adresse un message de mise en garde aux élus municipaux sollicités par les promoteurs éoliens. Attention, la loi Brottes de 2013 a retiré toute compétence éolienne aux communes ! Contrairement à ce que disent les promoteurs, si le conseil municipal accepte une « étude de faisabilité » gratuite, il ne maîtrise plus rien, et il peut se voir imposer le projet éolien contre leur volonté ».

 

Un espoir : une commission d’enquête parlementaire

 

Face à ce tableau dressé par l’association, celle-ci souhaite tout de même présenter une note optimiste à travers une commission d’enquête parlementaire créée le 6 février dernier à l’initiative du député Julien Aubert. Cette commission s’intéresse au coût économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables et en particulier sur l’éolien.

 

Et Joël Jouve de conclure : « Nous comptons sur cette commission pour empêcher la catastrophe annoncée du triplement de l’éolien, qui risque d’ajouter encore à la colère des Français lorsqu’ils se rendront compte que l’État veut continuer à les taxer à mort pour un résultat nul. En attendant, les onze associations qui composent Vent de Sottise sont plus que jamais unies et déterminées à organiser la résistance à tout nouveau projet éolien en Saône-et-Loire et dans les communes riveraines ».

 

Sur le terrain, cette résistance s’exprime par des actions menées par les associations membres de Vent de Sottise. La fédération elle, apporte un soutien technique. Ce sont aussi des conférences publiques pour informer, des aides à la constitution d’associations locales ou encore la rencontre avec des élus de la CUCM et des députés.

 

Quel coût pour le démantèlement des éoliennes ?

 

Les échanges se sont ensuite poursuivis entre les membres de l’association sur diverses questions : le coût du démantèlement des éoliennes, pour lesquelles les promoteurs réservent 50 000 € par mât alors qu’il en faudrait 400 000 € au minimum selon un spécialiste retraité de RTE.

 

Plus tard, c’est la question des maires qui se laisseraient trop vite influencer par les promoteurs en se basant sur un seul son de cloche et des visites de sites orchestrées par les promoteurs pour minimiser les impacts des éoliennes, notamment au niveau des gênes auditives.

 

Ce samedi matin, ce sont 9 associations qui avaient fait le déplacement : NEIHB située au Nord du Rhône, l’association de protection de l’environnement de Saint-Bérain-Sous-Sanvignes, Vent debout de Martigny-le-Comte, la Guiche, Les Riverains unis de Rudi, SauvCluni3G, des habitants de St André le Désert qui sont en cours de constitution d’une association, Face aux éoliennes à Peronne au Nord de Mâcon ou encore Vent du Sud Morvan à Montmort.

 

A les entendre, tous guettent le moindre article, la moindre expertise et la partage avec les membres présents qu’il s’agisse d’un argument supplémentaire écologique, économique ou sanitaire.

 

Plus que jamais Vent de Sottise reste motivée pour dire non aux éoliennes.

 

EM

 

 

 

 

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5 commentaires sur “Vent de sottise s’oppose à la politique gouvernementale sur les éoliennes”

  1. aye_bee dit :

    Vent de sottise porte effectivement bien son nom. Beaucoup de vent et beaucoup de sottises.
    12 associations « écologistes » qui prônent le Nucléaire et le statu quo.
    Nous avons là un véritable projet d’avenir, fédérateur, porté par la jeunesse de ce pays.

    • Desire12 dit :

      Une bande de soixante huitards « écologistes » qui régurgitent des constats sans finalement oser conclure que le nucléaire est la solution à tous leurs maux, c’est effectivement cocasse.
      Vous prétendez défendre l’intérêt général, mais soyez honnête et changer de slogan : « les éoliennes oui, mais pas chez moi ».

  2. le Benoit dit :

    L’argumentaire est vraiment solide, bravo à « Vent de sottise ». Remarquez que je crois qu’il faut ranger en première raison, la réalité technico-économique de cet outil. Energie aléatoire (plus encore dans les régions peu ventées), donc nécessitant une lourde immobilisation d’investissement en secours ou en stockage, l’éolien est poussé au nom d’une urgence climatique ou sécuritaire très largement idéologique (car détournant le peuple de son combat pour la justice). La présentation mensongère de la question permet de faire accepter une taxe qui pèse sur toute la population (CSPE des factures EDF), finançant constructeurs et promoteurs de projets; même genre de combine que la taxe sur les carburants, qui a amené à la révolte des gilets-jaunes… Sans compter les surcoûts induits pour le système électrique : marge de secours + perturbation et donc investissements nouveaux dans les réseaux…

  3. contact dit :

    Encore une association d’anti. C’est bizarre, dans le temps les association apportaient des activités, des idées …
    Maintenant les associations n’ont plus d’idées si ce n’est être contre quelque chose.
    Et n’importe quoi du moment qu’elles fassent la une des journaux et engrangent des adhérents. (qui payent une cotisation bien sûr)

  4. LibEgFra dit :

    J’ai bien l’impression que ces associations d’anti quelque chose sont les mêmes qui refusent la création du Center parc du Rousset ; il est vrai qu’il n’y a pas de chômeurs en France !!!
    On croit rêver , ce sont les mêmes qui manifestent contre le nucléaire et quand on leur propose une alternative ,et bien c’est comme d’habitude , chez les autres oui ,chez nous non.