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vendredi 18 mai 2018 à 07:13

Justice

Dégradation d'une porte magnétique de l'OPAC à  Montceau : les conséquences !



 




 

 

C’est l’histoire d’un jeune garçon né en 1998 à Saint-Vallier, qui vit à Montceau chez sa mère, mais qui « traînait », parce que « je n’avais pas de situation, mais depuis j’ai retrouvé, je remercie ma mère ».

 

C’est un jeune garçon qui, on le verra, remercie beaucoup, et qui est néanmoins jugé selon une procédure de convocation rapide pour avoir, le 5 février dernier, dégradé la porte magnétique d’entrée du bâtiment B de l’OPAC, rue Champ du Moulin, où il ne vit pas, mais où il traînait, comme il dit, avec d’autres.

 

 

Ils étaient deux. Le co-auteur sera jugé selon la procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, ce qui surprend un peu parce que manifestement il ne reconnaît pas : les deux copains disent avoir voulu « réparer » cette porte, dont la baguette était déviée, sortie, ce qui empêchait la porte de fermer complétement, et puis « des gens auraient pu trébucher ». Altruistes jeunes hommes. Le souci pour celui qui comparaît ce jeudi 17 mai, c’est qu’il est en état de récidive légale, condamné en 2017 pour des faits similaires.

 

 

 

Le second souci, c’est que la vidéosurveillance a parlé, et l’on y voit les deux donner des coups de pied dans ladite porte : comme procédé de réparation, ça se pose là. Du reste, ils échouent (si l’on suit leur version) et l’on voit, explique la présidente Catala, le deuxième (« l’individu B », dans le procès-verbal) finir par arracher totalement la baguette.

 

 

« On n’est pas aux Césars, monsieur. Remercier une fois suffit »

 

 

Etonnamment l’OPAC a envoyé un devis de 426,03 euros pour la porte, mais ne se constitue pas partie civile, donc les histoires de réparation s’arrêtent là. Le prévenu, vêtu sobrement, déploie à la barre des trésors de civilité, sans ironie toutefois. Il s’excuse auprès de l’OPAC. Il remercie madame le procureur d’avoir bien voulu le placer sous contrôle judiciaire plutôt qu’en détention provisoire, même si on lui a interdit de paraître à Montceau pendant cette période. « On n’est pas aux Césars, monsieur. Remercier une fois suffit. Cela dit, ça fait plaisir à madame le procureur, pour une fois que ça arrive. » Mais madame le procureur réserve son enthousiasme pour plus tard, pour le jour où monsieur cessera définitivement de poser problème sur Montceau.

 

 

« Son occupation principale était jusqu’ici d’enquiquiner les autres »

 

 

« Il était dans le collimateur du GLTD* et importunait les riverains, développe Marie Gicquaud, substitut du procureur. Ce ne sont pas les premières dégradations : halls squattés, tags, déchets, etc. Monsieur présente aujourd’hui une promesse d’embauche, mais son occupation principale était jusqu’ici d’enquiquiner les autres. » Elle rappelle les images de vidéosurveillance : l’intention de dégrader n’est pas contestable, elle requiert 6 mois de prison dont 3 mois assortis d’un sursis mis à l’épreuve, et l’interdiction de paraître à Montceau. Maître Maréchal intervient pour ce jeune. Il considère que son éloignement de Montceau était une bonne chose pendant quelques semaines, mais s’oppose à ce qu’il soit maintenu : « Il a arrêté sa scolarité en 3ème, il a fait l’école de la seconde chance, il trouve un travail et il faudrait l’éloigner encore ? » L’avocat charge le co-auteur, « c’est lui qui a dégradé ». Le fait est que c’est lui qui a achevé le travail, mais bon.

 

 

« Vous avez intérêt à vous tenir à carreau »

 

 

 

Le tribunal condamne le jeune majeur à 90 jours-amendes à 10 euros. Le principe : il doit payer 900 euros dans trois mois. S’il ne paie pas, il sera incarcéré 3 mois, s’il ne paie qu’une partie, il devra faire autant de jours de prison que de jours non payés. « Vous avez bien compris que vous êtes dans le collimateur à Montceau ? Vous avez intérêt à vous tenir à carreau. » Il acquiesce, il repart avec sa mère.

 

 

FSA

 

 

* groupement local de traitement de la délinquance : en 2017 un tel groupement fut créé sur le quartier du Plessis à Montceau-les-Mines.

 

 

 

 

tribunal 2208172

 

 

 



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