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vendredi 15 juin 2018 à 06:02

Justice : comparution des trois jeunes des Gautherets…

Prison ferme pour l'un et sursis pour les autres



 

 
 

 

Suite à l’intervention de la police alertée le 11 juin à 19h50 pour une rixe en cours aux Gautherets à Saint-Vallier, 3 jeunes majeurs ont été jugés ce jeudi 14 juin selon la procédure de comparution immédiate, la procédure la plus rapide qui soit en matière pénale, parce que, à un moment donné, ça suffit de faire n’importe quoi.

 

 

L’un comparaît sous escorte (placé hier en détention provisoire), les deux autres sont à la barre, la moyenne d’âge est faible, ce sont de jeunes majeurs.

 

« Il ressort de l’enquête de de voisinage que les gens ont tous très peur de dire quoi que ce soit, le climat dans le quartier est très mauvais », relate la présidente Aussavy. On peut s’en faire une idée car le climat dans la salle d’audience est plutôt tendu et agressif, au point que les magistrats demanderont une présence policière pendant le délibéré. Un équipage complet et des membres de la BAC assureront une sortie sinon paisible, au moins retenue, de tout le monde, c’est dire.

 

 

E.A. et les autres coursent la voiture, insultent les passagers, les menacent de mort

 

 

Tout est parti d’un acte délinquant dans la nuit du 10 au 11 juin dernier. Ce lundi, monsieur X, un résident du quartier se lève et se prépare pour aller bosser mais découvre que son scooter a été incendié. Ni une ni deux, il part à la recherche de l’un de ceux qui pourrait être impliqué ou connaître l’auteur et lui fait entendre que ça ne va pas le faire, que ça ne passera pas à l’as, qu’il y en a marre. Le très jeune E.A., né en 99 à Saint-Vallier prépare alors une défense, il l’explique lui-même à l’audience, il fait passer le message que la guérilla continue et demande, c’est ce qu’il dit, qu’on rassemble des armes dans le hall d’un immeuble (battes de baseball, manches, bâtons). En fin d’après-midi ses copains et lui repèrent une voiture dont l’homme est passager, avec son frère, sa belle-sœur et son neveu de 2 ans. E.A. et les autres coursent la voiture, insultent les passagers, les menacent de mort. Certains ont des battes à la main, l’un d’eux a une arme de poing, un pistolet à plomb. La police intervient, procède à des interpellations, entend les victimes dans la foulée. 

 

 

 

« Les Gautherets, c’est comme ça, c’est des histoires tout le temps »

 

Pendant ce temps-là, la boîte aux lettres de monsieur X est dégradée, et un copain des prévenus nargue le 17 en demandant leur libération. À la barre, K.M, né en 97 à Saint-Vallier, reconnaît sa participation et dit que « les Gautherets, c’est comme ça, c’est des histoires tout le temps. Tout ça, c’est à cause du scooter. », A.D., né en 99 dans la même commune, soutient, lui qui n’était pas là. La présidente leur explique un peu comment, avec la procédure dont il dispose, le tribunal va raisonner : « Les trois victimes ont été entendues juste après les faits, séparément mais quasiment concomitamment (elles n’ont pas pu se concerter, ndla), la boîte aux lettres de l’une d’entre elles a été dégradée pendant son audition (volonté manifeste de lui nuire, ndla), leurs versions concordent, les vôtres sont toutes différentes, donc on va avoir un peu de mal (pour instruire) mais y a pas de suspens. »

 

 

En août 2017 la police avait trouvé chez E.A. « une copie d’arme police »

 

 

 

La question de l’arme de poing va occuper un peu de temps, car E.A. dément absolument en avoir eue une. On n’a pas retrouvé l’arme, ni d’éléments balistiques aux alentours, pour autant dans une autre procédure en août 2017, les policiers ont trouvé en perquisitionnant chez sa mère, « une copie d’arme police » et des munitions de plomb, lors de la perquisition récente ils trouvent aussi un pistolet mais les victimes ne le reconnaissent pas comme étant le bon, il y avait pourtant là une occasion de le charger, pourquoi alors ces personnes mentiraient-elles ?, argumente Caroline Locks pour le parquet. 
K.M a une condamnation pour des vols en réunion (mars 2017), A.D suite à des violences en milieu scolaire avait fait l’objet en 2015 d’une liberté surveillée pendant 1 an, mesure pénale réservée aux mineurs. E.A. fut condamné par le tribunal pour enfants pour des menaces de mort, puis à un TIG pour violences. Du reste, le 11 juin, il aurait dû aller travailler pour exécuter sa peine, mais « énervé », dit-il, par les événements, il n’y est pas allé. Il dit qu’il a prévenu, mais « la mairie ne veut pasvous reprendre », lui répond la présidente. Hier, quand il a su que le JLD l’envoyait en détention provisoire, « ça s’est mal passé, raconte Caroline Locks. Il a proféré des menaces très graves, de faire mettre le feu au quartier, de s’en prendre à des membres des familles des victimes ».

 

 

 

 

« Les policiers de Montceau seront un peu sur le dos de tout monde dans les jours qui viennent »

 



La salle réagit, une des victimes dit avoir été menacée avant l’audience, désigne son agresseur qui lui répond tout haut, la présidente Aussavy précise alors : « Les policiers de Montceau seront un peu sur le dos de tout monde dans les jours qui viennent, donc on pourrait se revoir lundi… (jour des prochaines comparutions immédiates). » Ce contexte inquiète le parquet, Caroline Locks insiste : incivilités et incendies se multiplient, et cette affaire, qui a pris de l’ampleur rapidement, vient finalement porter ce problème global devant la justice. Elle requiert des peines de prison ferme. Les avocates, soit maître Ravat-Sandre pour E.A, et maître Pépin pour les deux autres, vont revenir sur les détails qui pourraient et devraient servir leurs clients. Or quand la première se lève, A.D. lance des « bâtard » muets à l’une des victimes : on se tient tranquille devant le tribunal, mais on n’en pense pas moins et on le signifie, en pleine audience de comparution immédiate.

Maître Ravat-Sandre plaide en faveur de soins : E.A. est « parfaitement immature », et « il a des problèmes de gestion de ses émotions », « sa maman le dit aussi, il a besoin de soins ». Maître Pépin plaide deux relaxes pour ses clients, parle de « deux clans rivaux ». La défense demande « qu’on laisse à ce dossier les proportions qu’il a véritablement ».

 

 

 

Prison ferme pour l’auteur principal

 

 

Des policiers prennent place au fond de la salle, le tribunal rend ses décisions : E.A., 18 ans, est condamné à 6 mois de prison dont 4 assortis d’un sursis mis à l’épreuve de 2 ans, avec obligation de soins (addiction au cannabis), de travail, interdiction du moindre contact avec les victimes, interdiction de porter une arme, obligation d’indemniser (maître Charrier a demandé un renvoi sur intérêt civil pour les parties civiles, il aura lieu en octobre). E.A. est maintenu en détention pour 2 mois, donc.

 

 

 

S’il y avait le moindre contact avec les victimes, « le parquet se souviendrait de cette audience »

 

 

Les deux autres, A.D., 18 ans, et K.M., 20 ans, sont condamnés chacun à 3 mois de prison avec sursis. 3 mois révocables en cas de nouvelle infraction. Ils sont priés de s’abstenir eux aussi de tout contact avec les victimes, et cela vaut pour les familles des victimes, leur précise la présidente : « s’il y avait le moindre problème de cet ordre, le parquet se souviendrait de cette audience ».

 

 

 FSA

 

 

 

tribunal 2208172

 



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Un commentaire sur “Justice : comparution des trois jeunes des Gautherets…”

  1. josiane49 dit :

    vu la personnalité de ces délinquants, pourvu qu’il n’y ait pas de représailles !!! ces jeunes sont ingérables !