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jeudi 12 septembre 2019 à 08:59

« Troubles » du voisinage à Saint-Vallier

aujourd'hui, elle cherche à déménager....



 



 

 

 

« Madame vous vous constituez partie civile ? – Oui. – Vous demandez quelque chose à votre voisin ? – Ben, qu’il se calme, déjà. » Elle n’en peut plus et elle a fini, après plusieurs mains courantes, par poser plainte contre son voisin. Ils vivent rue Pasteur à Saint-Vallier et se retrouvent côte à côte devant un juge au tribunal de police au TGI de Chalon ce mercredi 11 septembre.

 

 

 

« Qu’il se calme » Le 6 décembre 2015. 2015 ? Oui, 2015 : il faut parfois être très motivé pour aller en justice. Cette dame l’est. Lors de cette soirée de décembre, excédée par le bruit venant encore de chez monsieur, elle appelle la police qui va établir un PV de flagrance : elle est allée toquer, il a fini par ouvrir après un bon moment, elle lui demande de faire moins de bruit, il lui répond « ferme ta gueule », elle tourne le dos pour partir, il la pousse. Elle va aux urgences puis pose plainte. C’est ce qu’elle rapporte au juge.

 

Lui, 62 ans, des cheveux gris-blancs un peu longs qui lui donnent une allure d’Hugues Aufray, montre tout son aplomb puisqu’il ne reconnaît « aucun geste », mais « vocalement, oui ». Le commandant de police lui fera préciser ce qu’il entend par « vocalement » : « Oui, oui, des insultes. – Pourquoi ? – Parce que madame, qui est pour moi légèrement défaitiste, pour moi, hein (nul ne comprend ce qu’il veut dire, ndla)… J’ai dit quelques mots vulgaires, soit, et ça s’est arrêté là, avec simplicité. »

 

Rien que sa façon de s’exprimer indique que pour la simplicité, il y a du chemin à faire. Sa voisine enfonce le clou : « C’est invivable, et quand il est ivre il ne sait pas se tenir. Moi il m’a bousculée. Je ne demande pas d’argent je m’en fous, mais je veux qu’il se calme. Il ne travaille pas. J’ai posé plainte parce que j’en ai ras le bol, et moi je travaille, j’ai besoin de calme. Même quand je suis en vacances je suis obligée de partir de chez moi pour avoir la paix. »

 

Le mauvais voisinage est aussi confortable qu’une plaie ouverte, mais beaucoup plus difficile à démontrer. Les voisins irrespectueux jouent avec les nerfs et la santé des autres en jouant avec les règles de la vie commune. Ils les enfreignent bien sûr, mais en général il faut partir car ils sont sourds et d’une mauvaise foi à toute épreuve. Rien que d’entendre cette femme justifier son besoin de tranquillité en rappelant qu’elle travaille indique bien sa saturation, car, elle ne travaillerait pas, elle aurait droit au calme aussi. Mais elle travaille et souffre de ne pouvoir se reposer chez elle. Naturellement, elle cherche à déménager, dit-elle.

 

« Vous étiez dans quel état ce soir-là ? demande le juge au prévenu. – Tel que maintenant, avec témoins à l’appui », répond tranquillement celui qui a reconnu des insultes. Il perçoit le RSA, 400 euros par mois. Sa victime, tout énervée, fait preuve d’une forme d’honnêteté, en expliquant que pourtant il l’avait bien aidée « au début », et qu’aussi, avec son tempérament, elle est connue pour être un peu grande gueule.

 

Le ministère public requiert une amende de 50 euros. Le tribunal condamne monsieur à une amende de 50 euros et le déclare entièrement responsable des dommages subis.

 

 

 

tribunal 2208172

 



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