La déclaration de Marie-Claude Jarrot :

 

« Monsieur le Président, Chers Collègues

 

Le DOB, nous le savons, est un moment fort pour une collectivité comme la nôtre. Notre communauté urbaine, c’est important de le rappeler, est un EPCI regroupant plusieurs communes ayant décidé de s’associer dans un espace de solidarité pour élaborer un projet commun de développement urbain et d’aménagement de leur territoire.

 

Le débat d’orientation est un moment important et qui l’est de plus en plus au fil des années parce que les contraintes budgétaires se multiplient et rendent l’exercice compliqué. A l’heure où tout est grave, où le pays connaît des difficultés, à l’heure où nous devons nous adapter aux contraintes financières du « moins de croissance et toujours moins de ressources financières pour pouvoir faire face aux difficultés ».

 

L’organisation de notre asphyxie financière est un collier étrangleur qui a pour conséquence d’empêcher les collectivités locales de se développer.

 

Auparavant, vous parliez du cynisme d’un gouvernement qui gelait les dotations. Comment qualifiez-vous l’attitude des gouvernements AYRAULT et VALLS?

 

La réduction drastique des dépenses est un credo difficile à suivre au moment d’assurer la solidarité nationale à la place de l’Etat et pour nous solidarité veut dire : soutien à l’emploi et à l’économie.

 

Tout ce que souhaitent nos habitants passe pourtant, d’évidence, par plus de travail, le retour de la croissance, une solidarité plus juste pour tous, la lutte contre la fracture territoriale autant que l’accompagnement de la révolution numérique.

 

Les habitants de notre territoire attendent des propositions fortes et courageuses sur la mise en forme d’un avenir collectif.

 

En avons-nous encore les moyens ?

 

Avons-nous ceux aujourd’hui de faire de notre Communauté Urbaine un bassin de vie et de travail qui tisse du lien entre tous les habitants, tous les territoires, toutes les générations, toutes les idées, toutes les convictions pour former un ensemble apaisé ? Nous l’espérons.

 

Mais cela passe par la mobilisation de tous.

 

Participons financièrement à toujours plus de formation et d’apprentissage en direction aussi du secteur public comme du secteur privé.

 

Soutenons le développement économique par des idées mais aussi des actions fortes afin que les artisans, les petites entreprises, les commerçants, les agriculteurs, les professions libérales, l’économie circulaire, l’innovation et la recherche créent des emplois en investissant judicieusement les deniers publics.

 

Participons tous à rendre le territoire de la CCM attractif. Même si nous ne sommes pas aidés à notre juste besoin par l’Etat.

 

Nous sommes aujourd’hui, les EPCI et les communes, l’ultime proximité, les ultimes solutions pour les plus petits.

 

En voulant faire supporter la rigueur aux collectivités locales, le gouvernement prend un double risque: celui de réduire encore l’activité économique puisque les collectivités contribuent aux 3⁄4 de l’investissement public et celui de rompre l’égalité des citoyens devant les services.

 

Les projets sont à l’arrêt ou en attente de subventions.

 

Lorsqu’ont été mises en place les premières contractualisations, nous entendions : « innover, rêver, réaliser à votre guise, nous allons vous aider ».

 

Certes pas n’importe comment mais les élus pouvaient prendre l’initiative. C’est de moins en moins le cas.

 

Misons sur l’efficacité de nos politiques publiques. Soyons transparents dans l’évaluation, soyons efficaces. Soyons clairs et osons nous remettre en cause pour avoir des services plus adaptés aux besoins de la population.

 

L’Etat se retire et aucune grande région, Monsieur le Président, ne viendra ici nous sauver, il va falloir compter avant tout sur nos propres moyens.

 

Cela oblige à préparer le budget 2015 avec prudence et avec l’impératif de maîtriser les dépenses de fonctionnement et de privilégier les investissements efficaces.

 

Avec le maintien d’une fiscalité constante et un choix de prudence de la politique financière de maîtrise de la dette et de sa sécurisation.

 

Avec une volonté d’un partage clair des modalités d’intervention de l’ensemble des collectivités partenaires, et l’adoption d’une logique de projets conformes aux compétences et aux priorités de la CCM par opposition à une logique de guichet.

 

Tout ceci parce que la CCM et les communes seront les derniers et seuls recours face à l’abandon de l’état.

 

Dans un contexte politique déconcertant et économiquement troublé, la CCM doit être déterminée à continuer d’assumer pleinement ses responsabilités au service de tous mais ses choix et ses priorités doivent, plus que jamais, reposer sur de solides raisonnements, répondants à deux questions : dépenser, pour quoi faire ? Et pour quels objectifs ?

 

Nous devons donc nous préparer à des périodes encore plus difficiles.

Ceci, dans notre esprit, doit nous aider, en tant qu’élus communautaires, à hiérarchiser nos débats et à préserver nos marges d’action, à nous faire une idée plus précise des défis qu’il nous faut relever.

 

Cherchons donc le meilleur équilibre entre les compétences obligatoires et les politiques volontaristes.

 

Pour que tous les habitants aient les mêmes chances de réussite et de développement, le triptyque emploi-logement-mobilité devra plus que jamais être au cœur de vos priorités.

 

Au cœur de nos priorités c’est aussi, Monsieur le Président, la force de l’union au-delà des clivages politiciens qui n’intéressent plus personne et surtout plus de petits arrangements entre amis, dernier exemple ministère des transports dossier RCEA.

 

L’ambition passe par l’innovation pour conforter et concevoir de véritables stratégies de développement de notre territoire. Elle existe dans notre territoire, c’est une pépite à mettre en valeur.

 

Privilégions le maintien d’une ambition affirmée pour la CUCM avec le développement d’interventions dans des domaines qui préparent l’avenir notamment le très haut débit, ou encore les politiques en faveur de la jeunesse.

 

Pour réussir, il faudra nous rassembler, sur notre territoire, et à une échelle peut être plus large. Mais ce débat, nous en avons déjà parlé, demandera de la clairvoyance, de la volonté, de la détermination et de la transparence.

 

Votre responsabilité Monsieur le Président, est donc grande. Nous attendons avec impatience votre Budget au service des habitants de notre territoire.

 

Au nom du groupe, je vous remercie. »

 

Marie-Claude Jarrot

 

– Maire de Montceau les Mines

 

– Conseillère CCM déléguée