Autres journaux



jeudi 31 juillet 2014 à 07:43

Société

Choisir le prénom d’un enfant n’est pas anodin



 

Et toi, c’est quoi ton prénom ?

 

 

 
On ne choisit pas son prénom…et c’est quelquefois bien dommage. Nos parents ont eu neuf mois pour le trouver et nous, toute une vie pour le porter.

 

On se rappelle tous le cas de ces pauvres jumeaux que leurs parents avaient prénommés Black et …Deker ! Et aussi de cette famille qui a affublé son garçon du prénom de Mesrine. Waouhhhh ! Pas facile à porter pour des mômes qui n’ont pourtant rien demandé. Et lorsqu’au prénom est accolé un nom à faire rire, c’est le summum ! D’autant plus qu’à l’école, les enseignants énoncent souvent le nom de famille d’abord, puis le prénom.

 

 

prenom 3107142

 

 
Ainsi, imaginons la torture de l’appel suivant pour des gamins : Aubain Marie, Aude Javel, Labrosse Adam, Renault Mégane, Paire Noël, Mollard Rose et j’en passe, et des meilleures ! Dans l’autre sens, chacun a dans ses connaissances un Jean Bonnot, ou un Paul Hochon. Sans compter les Mylène Micotton, Sandra Delit, Marie Bambelle et autres Alain Prévu, Jean Transenne, Pierre Caillou ou Martin Gale.
Vous l’aurez compris, chaque prénom peut être une joie ou un…boulet. Parmi les nouveaux prénoms, on trouve : Périphérique (en référence à cette maman qui a accouché sur le périphérique Nord à Paris), Twingo, Colt, Remington, Gunner, Swan, Lancelot… Depuis quelques temps, on voit fleurir des petites Facebook, ainsi que des petits Twitters. Bientôt, nous verrons arriver des Zorro et autres héros télévisés. Trop classe !

 
Mais le choix du prénom a-t-il une incidence sur la réussite sociale d’un individu ? Espérons que non ! Car, grâce à la loi du 8 janvier 1993, les parents ont maintenant le droit de prénommer leurs rejetons comme ils le souhaitent. Auparavant, les futurs parents devaient choisir parmi les saints du calendrier et à la rigueur parmi les prénoms de leurs aïeux. Sinon, l’officier d’état civil mettait son veto.

 
Inévitablement, depuis cette nouvelle loi, les parents ne se sont pas privés et ont donné libre cours à une imagination débordante. Au point d’inventer des prénoms, d’en accoler deux moitiés, d’en féminiser d’autres etc. Mais est-ce tellement innocent d’opter pour ces inventions quelquefois grotesques ? N’est-ce pas une façon de se faire remarquer, de se singulariser par rapport à son cercle d’amis, sa famille etc ? Bien évidemment, nous ne parlons pas ici des prénoms à consonance étrangère, exotique parfois, comme on en voit beaucoup depuis ces dernières années. Mais nous parlons bien de ces prénoms de nature à pourrir le quotidien d’un enfant.

 

 

 

prenom 3107143

 

Avez-vous remarqué que le prénom varie selon que l’on appartienne à une classe sociale aisée ou défavorisée ? Ainsi, cette dernière catégorie opte souvent pour des prénoms issus de la mode. Les Loana, Britney, Jennifer, Bryan, Brandon, Rihanna fleurissent.
De même que les Lili-Rose (fille de Vanessa Paradis et Johnny Deep) , Pamela-Rose et autres prénoms de bébés de stars. Bon ! On espère seulement que vous ne vous inspirerez pas du prénom de la fille de l’écolo Cécile Duflot : Térébentine.

 
Les classes sociales plus aisées choisiront, pour une fille, Inès, Isaure, Adélaïde, Hortense, Eléonore ou Albane. Pour les garçons, Louis, Antoine, Vianney, Adrien, Alexandre ou Amaury ont le vent en poupe.

 
Je me demandais si le prénom joue vraiment, par exemple sur un CV. A diplôme égal, un patron choisira-t-il Cassandra ou Geneviève ? Paul ou Johnny ? Il serait intéressant de faire une étude là-dessus… Qu’en pensez-vous chers lecteurs ? Personnellement, je me suis retrouvée un jour devant un employeur potentiel, qui avait aussi convoqué une autre candidate. Finalement, il a choisi l’autre personne « car elle avait un prénom polonais et était bien sûr, d’origine polonaise, comme moi ! » m’avait-il dit benoîtement. Une façon de s’identifier en quelque sorte..

 
Alors, le choix du prénom, un jeu ou un enjeu ? That is the question…

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


» Se connecter / S'enregistrer




2 commentaires sur “Société”

  1. Loulou1 dit :

    Je serais bien tentée de répondre OUI à la question :Avez-vous remarqué que le prénom varie selon que l’on appartienne à une classe sociale aisée ou défavorisée ?
    Pour ce faire il suffit de se reporter « Au coin des bout’d’choux » et lire la profession des parents et le prénom des bébés. Le constat est sans appel ! Aucune critique de ma part bien sûr, à chacun son job et à chacun son prénom … mais je pense que dans quelques années la « maîtresse d’école » devra s’accrocher pour faire l’appel dans sa classe ! car les Charles, Louise, Jeanne, Paul, ne seront pas nombreux à répondre présents ! QUEL DOMMAGE !!

  2. SicLuceatLux dit :

    Le vrai problème est de connoter certains prénoms et d’enfermer leurs porteurs (et porteuses) dans des clichés.

    Pourquoi un Johnny serait-il moins compétent qu’un Louis? Le vrai problème, dont nous refusons de voir la réalité, n’est pas la classe sociale dont est issu l’enfant, mais les moyens que l’Etat donne à l’école pour accomplir sa mission de socialisation et d’acculturation des masses infantiles.

    Oui, sans doute que les parents des Brian et Jennifer ont moins de moyens et de temps à consacrer, moins d’envies aussi (sans doute que l’école leur rappelle de mauvais souvenirs) que les Mathilde et les Aristide.

    Mais le rôle de l’école n’est-il pas de faire en sorte que tout enfant reçoive la même éducation (but dont se satisfont la plupart des enseignants, donner un enseignement) mais surtout qu’il l’intègre, le mûrisse et en fasse son lot, en ayant intégré son essence? (mission dont la plupart des enseignants se délestent sur des parents)

    on retrouve donc notre fameuse société non à plusieurs vitesses, mais à plusieurs marches.

    Nous savons qu’il n’est pas dans l’intérêt de l’Etat que les masses se cultivent, sinon elles se rebiffent. Il est dans l’intérêt de l’Etat que les élites continuent de produire des élites et ne soient pas concurrencées par des enfants d’autres CSP. Depuis Bérégovoy, combien de fils d’ouvriers sont-ils devenus ministres? et demain?

    Il serait temps que les parents s’intéressent plus à l’avenir de leurs enfants et que les municipalités mettent en place les moyens de réussite scolaires (cours du soir, études surveillées, soutiens) que l’Etat se refuse d’instituer…