Si la cigogne annonce le printemps en Alsace, que l’hirondelle ne le fait pas partout, sur le canal du centre, le bateau de plaisance le symbolise.

 

Voilà les beaux jours, aujourd’hui, la petite voiture des Voies Navigables de France débute son ballet et vaque d’écluse en écluse pour faire passer les embarcations, enfin en la circonstance « le bateau ». Et pas n’importe lequel, il s’appelle « Voyager ». Au premier degré ce nom se conjugue comme une invitation à la promenade. Au second degré, prononcé à l’anglaise (voyadjeur), notre esprit parcourt l’espace interstellaire, ou après de Saturne et Jupiter en compagnie des sondes jumelles. Voyager, le rêve de l’homme depuis qu’il a su se dresser sur ses deux jambes et qu’il a reporté toujours plus loin son horizon.

 

Le soleil luit à la surface du canal, un petit vent souffle dans les prés, et le petit équipage de plaisanciers du « Voyager » amarre son esquif, le met en ligne. Et le ballet commence, l’eau se précipite dans l’écluse en moussant, le bateau monte, en cinq minutes ce « montant » est prêt à franchir les portes en face et à continuer sa route vers Montceau. Nous le suivrions volontiers, mais le quotidien n’attend pas, alors nous sommes tout de même contents de constater qu’enfin, après une quinzaine le printemps est enfin là.

 

 

Gilles Desnoix