Ambiance studieuse ce jeudi à l’AFPA de Montceau où les stagiaires fondaient de grands espoirs sur les entretiens qu’ils allaient avoir avec les recruteurs. En effet, chaque trimestre, la direction, en la personne de Mme Garcera et de son équipe d’accompagnants et de formateurs, organise non pas un Speed Dating, où l’on vient rencontrer l’homme ou la femme de sa vie, mais bel et bien un Job Dating, où l’on est censé trouver un maître de stage ou un employeur.

 

Jeudi, étaient sur place des agences d’intérim, des entrepreneurs et des représentants de Pôle Emploi, qui ont reçu, durant 7 minutes seulement (c’est le principe du Job Dating) des stagiaires en cours de formation ou sortis de formation.

 

Douze entreprises devant lesquelles les demandeurs d’emploi ont essayé de mettre en valeur leurs atouts et leur motivation. Et force était de constater que ces structures étaient en recherche de chaudronniers, soudeurs, plaquistes et autres tuyauteurs. « Nous constatons que ces métiers recrutent massivement et que nous n’avons pas grand monde pour y répondre » se désolaient les employeurs.

 

Concernant les métiers du tertiaire tels qu’assistants de direction, des ressources humaines, ou commerciaux, la recherche est un peu plus ardue.

 

Il est à noter que les entreprises qui recrutent des demandeurs d’emploi, jeunes ou séniors, bénéficient d’avantages (baisse des charges). D’un autre côté, les employeurs ou structures qui accueillent ces personnes dans le cadre du stage obligatoire dans leur formation, ne déboursent rien. Simplement, il faut qu’ils aient du temps pour encadrer le stagiaire et il semblerait que c’est à ce niveau que cela coince.

 

Nous avons interrogé plusieurs personnes sortant de ce Job Dating. L’une d’elles, un jeune homme très motivé, qui possède un CV fourni (Master 2 en communication), qui parle l’anglais et l’espagnol, ne parvient pas à trouver un stage prévu pour le mois prochain. En formation « Assistant de direction » il a envoyé des dizaines de lettres de motivation aux éventuels maîtres de stage et comme il le dit, la plupart ne répondent pas et les autres le font de façon négative.

 

Alors si vous êtes une mairie, une agence d’intérim, une maison de retraite ou tout autre structure dans le genre, vous pouvez contacter l’AFPA pour proposer un stage (et pourquoi pas un emploi) à ce jeune homme.

 

Pour sa part, Achraf est sorti de ce court entretien très optimiste. « Ma formation de chaudronnier est en cours, mais on m’a promis de me recontacter dès la fin de celle-ci » sourit-il.

 

Il a dû répondre à moult questions essentielles telles que : le secteur où il souhaite travailler, sa mobilité géographique et ses motivations. « Savoir se vendre, c’est un atout majeur » disent les recruteurs en chœur.

 

Quant à Nordine, il a effectué sa formation en qualité de tuyauteur en mars dernier et n’avait pas trouvé de pistes sérieuses jusque là. L’AFPA l’a rappelé pour participer à ce Job dating et il en est ressorti soulagé. « J’ai eu le temps de passer devant tous les employeurs potentiels et Industeel au Creusot m’a proposé un travail dès la semaine prochaine ! Je suis très content ! » dit-il avec des étoiles dans les yeux.

 

Et comme l’a déclaré Narjès, la représentante d’une agence d’intérim pour l’insertion, les demandeurs d’emploi qui sont inscrits depuis au moins un an à Pôle Emploi, les bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active), de l’ASS (Allocation de solidarité spécifique), de la RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) ainsi que les jeunes de moins de 26 ans, inscrits à la Mission Locale ou habitant en zone urbaine sensible relèvent de ce contrat d’insertion.

 

« Nous demandons donc, dans ce cas, un agrément à Pôle Emploi (d’une durée de 24 mois) pour nous permettent d’effectuer un accompagnement et un suivi socioprofessionnel, qui vont permettre de lever les freins à l’emploi et d’obtenir pour ces personnes soit un CDD, ou encore mieux, un CDI » précise Narjès, qui en est à son 3e Job Dating.

 

Pour sa part, Stéphanie Desmigneux, responsable de l’agence Samsic Emploi de Lux, elle dit avoir reçu des candidats intéressants en maintenance et chaudronnerie. « Il m’est arrivé récemment de placer un candidat dans une entreprise et dont le patron a été particulièrement content du travail de celui-ci. Mais il lui manquait une habilitation dans le domaine électrique, que nous avons financée pour lui.

 

Du coup, l’entreprise envisage une embauche définitive pour cette personne » dit Mme Desmigneux en substance. Ajoutant : « Aujourd’hui, j’ai eu 15 candidatures dont je garde les CV sous le coude. Car si nous n’avons pas de besoins en ce moment, rien ne dit que dans quelques temps, nous n’appellerons pas ces candidats ».

 

Sur place également Florie Cotinet, chargée d’affaires à Manpower Montceau-Digoin qui constate que 7 minutes, c’est très court pour « se vendre ». De son côté, elle essaie de recueillir le plus de candidatures possibles et va à l’essentiel : disponibilité, mobilité, critères de recherches, attentes, projets, branches, premières inscriptions, candidatures spontanées etc. « Il est important d’être présent à ces Jobs Dating. D’ailleurs, nous en sommes à notre 4e édition. L’AFPA a cet avantage de former des profils intéressants comme ceux des soudeurs, tuyauteurs, fraiseurs etc. Ces secteurs subissent une pénurie d’ouvriers qualifiés car ceux-ci n’ont pas toujours le réflexe d’envoyer des candidatures spontanées ou même de venir s’inscrire en agence d’intérim » déplore-t-elle.

 

Et comme le précise Mme Garcera, « ces Job Dating sont très porteurs, même si nous n’avons pas vraiment de statistiques établies. Cela devrait se faire dans un avenir proche, mais ce que je peux vous dire, c’est que bon nombre de nos stagiaires y ont trouvé des stages et/ou des emplois en CDD ou CDI. Cela est tellement encourageant que nous persistons dans cette voie. D’ailleurs, il y aura un prochain Job Dating dans 3 mois.Cela entraine nos stagiaires aux entretiens d’embauche et leur fait prendre une certaine assurance qu’ils n’ont pas forcément au départ ».