Vous racontez cette histoire dans un roman, on vous dit « halte Coco, tu nous fais bien rire, la vie ce n’est pas un conte de fée ». Et nous sommes d’accord : la vie n’est pas un conte de fée, mais il arrive de rencontrer au hasard des reportages des conjonctions de vies qui y ressemblent.

 

 

Je plante le décor : nous sommes dans la scierie Sirot, à Saint Bérain sous Sanvignes – pas n’importe où non plus- dans l’atelier de la ligne de sciage. Ça sent le bois, oui normal, on est au cœur de la fabrique, au cœur de cette entreprise familiale qui vit fructueusement depuis 5 générations, et si !

 

 

Au fait pendant les vacances d’été toute la ligne de sciage va être changée pour une nouvelle en bi-coupe (aller et retour- ne m’en demandez pas plus, je suis incompétent au-delà de la scie à buches et de l’égoïne). Il y aura même un empileur automatique, et là nous sommes au top. C’est Mathilde qui a traité ce dernier gros dossier. Elle part sur du lourd quand même !

 

 

Mathilde elle a vécu là 43 ans. Venue dans la famille Sirot à 15 ans et quelques avec sa valise, escortée de son père. Vous savez ce qu’il en est des valises… il ne faut jamais les poser si vous voulez changer d’horizon.

 

 

Mathilde, maintenant Mme Boudot, sa valise elle l’a posée et est restée. En témoigne un album sublime de photos qui relate toute cette épopée dans la famille Sirot.

 

« Vous aviez gardé toutes ses photos » est la phrase rituelle qui revient sans cesse dans la bouche de Mathilde à l’adresse de Georgette Sirot en tournant les pages alors que montent les larmes qui attendent leur heure pour s’épancher épanouies.

 

 

Georgette Sirot c’est l’histoire, la mémoire de la société Sirot, celle qu’il y a plus de 43 ans accueillait Mathilde, en faisait son élève et la « construisait » Secrétaire Comptable.

 

Se furent ensuite ses fils, petits-fils, arrières petits fils qui continuèrent la saga de la scierie.

 

 

Une belle histoire qui semble avoir laissé que de bons souvenirs à la jeune retraitée qui dès le 1er juillet bénéficiera de tout son temps libre.

 

 

Pour quoi faire ? L’éternelle question pour remplir nos rubriques posée à tous ceux qui cessent une activité.

 

C’est trop récent, trop tôt, pas assez muri ?

 

Mathilde parle de s’impliquer dans des associations locales, de s’initier au jardinage (enfin c’est son mari qui voudrait l’initier), et surtout voyager.

 

Oh, pas des tours du monde, non des voyages, changer d’air, aller voir ailleurs, découvrir…

 

 

Aujourd’hui elle est couverte de fleurs, et pas qu’un peu… tous les jours elle a fait le trajet bois du Verne/Scierie Sirot (4km), elle n’aura plus à le faire (bien que tous et à commencer par la famille Sirot souhaite qu’elle refasse le trajet pour venir les voir) mais ce soir, voire dans la nuit finissante, elle repartira les bras chargés de fleurs et de cadeaux.

 

 

Oui, parce que les cadeaux, les 11 collègues, les dirigeants, la famille Sirot, ont fait le nécessaire.

 

Nous avons parlé des bouquets, qui se multiplient plus la soirée avance, l’album photos si émouvant, qui raconte l’histoire de Mathilde et de la famille, nous vous l’avons présenté, il reste, hors un succulent repas partagé, un chèque vacances de chez Girardot. Quand on connait sa Mathilde on sait quoi lui offrir.

 

 

C’est un bel exemple de fidélité à une entreprise, une famille et réciproquement, un bel exemple qui se fera de plus en plus rare dans ces temps économiques troublés.

 

 

Ce qui frappe dès l’abord c’est la simplicité, la familiarité sincère, l’empathie entre tous membres du personnel comme famille… on pense bien que la nuit va être longue et conviviale.

 

 

Ah, oui, au fait… bonne retraite Mathilde et surtout qu’ils puissent de temps en temps dire « Mathilde est revenue »

 

 

Gilles Desnoix