Ce mercredi soir, la salle du Centre Nautique était à peine assez grande pour accueillir l’assemblée qui souhaitait assister à la conférence sur le lavoir des Chavannes, animée par Yves Guise, dans le cadre du cycle des conférences de l’Ecomusée Creusot-Montceau.

 

Yves Guise a débuté sa carrière aux Houillères de Blanzy en 1973 comme ingénieur d’entretien puis d’exploitation. Il était Directeur technique des Houillères de Bassin du Centre et du Midi (HBCM) en 1999, lors de l’arrêt de l’exploitation du charbon et donc du lavoir.

 

 

Après avoir aborder dans un premier temps la formation des gisements miniers, Yves Guise est entré dans le vif du sujet, à savoir, le lavoir des Chavannes, « cet édifice qui invite au respect, plus qu’un vestige industriel il est une invitation à entreprendre. »

 

 

Le lavoir des Chavannes, construit à partir de 1923 à l’instigation des Houillères de Blanzy, fonctionnera jusqu’en 1999, avant son inscription aux monuments historiques
en 2000. C’est une construction unique en Europe par sa taille et son architecture : pour l’époque, il est à la pointe de la technique du béton armé et des structures métalliques. Gigantesque bâtiment, il est peuplé de machines, de trémies, d’une multitude de convoyeurs qui emportent le charbon dans toutes les directions selon sa provenance et la demande finale.

 

 

Le site s’étend sur 32 hectares, sur plusieurs niveaux, pour une emprise au sol de 8 000 m2. Une dizaine de lignes de traitement sont progressivement activées, modernisées après 1950. L’usine peut traiter jusqu’à 1 000 t de minerai à l’heure. Elle possède son propre réseau d’acheminement par rail, électrifié, qui la relie aux puits environnants, la ligne Montchanin / Paray-le-Monial et la gare de Montceau, via un pont métallique franchissant le Canal du Centre.

 

Yves Guise explique les différentes étapes et le fonctionnement des installations : zone de réception du charbon brut, bâtiment des «verses » et norias d’alimentation des lignes de traitement, lignes de traitement « Drew Boy » (séparation du charbon et des schistes), les cribles (Vibro-Cling et Robins), les tambours Wemco et cribles égoutteurs Allis Chalmers, les bacs à pistonnage pneumatique (dits bacs P.I.C.), les norias égoutteuses, zone de chargement des trémies de stockage(stockage, avant leur expédition par péniche ou par rail), magasin et ateliers (maintenance), le matériel roulant.

 

Quel avenir pour le lavoir des Chavannes ?

 

 

Plusieurs projets plus ou moins réalistes ont été évoqués mais aucun n’a abouti à ce jour faute de moyens.

 

Le lavoir des Chavannes est devenu une friche industrielle, saccagée, vandalisée et dangereuse et il se dégrade un peu plus de jour en jour.

 

 

La DRAC a entrepris un travail de conservation de la mémoire et conduit des entretiens avec des témoignages de personnes ayant travaillées dans ce lieu.

 

La parole est donnée à Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines qui profite de l’occasion, devant cette salle pleine, pour souligner l’intérêt des montcelliens pour leur histoire, de rappeler le bien-fondé de sa demande, à savoir d’élargir le périmètre de l’écomusée du Creusot à Montceau. « Notre territoire est bien un territoire d’écomusée et présente les trois critères : histoire géologique, sociale et économique. Nous avons donc toute légitimité ! »

 

Il semble que l’on se dirige vers une modélisation en 3D, comme celle réalisée pour l’abbaye de Cluny. Il faudra sécuriser le site avec le projet de l’éclairer et d’installer autour, une ferme solaire.

 

 

J.L Pradines