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dimanche 20 août 2017 à 06:37

La vie peu commune de Guy Mezery (Blanzy)

Episode 6



 

 

 

 

 

Notre chapitre commence par une heureuse nouvelle : une naissance !

 

 

Blond, 12,5 cm sur 20,5 cm, 270 pages…Bébé Manuel de l’Affûteur est né !

 

 

 

« Guy, Christine et les enfants sont heureux de vous annoncer la naissance de Manuel, leur dernier bébé. Pratique pour tous les affûteurs de France et de Navarre, nous avons dû faire face à moult propositions d’achat dudit nouveau-né ! Mais enfin ! Un bébé, ça ne se vend pas ! ».

 

 

 

Telle aurait pu être la réponse de Guy Mezery à la sortie de son précieux manuel. Mais tout doux… Nous allons vous en expliquer tous les tenants et aboutissants.

 

 

Nous sommes en février 1976. Guy, Christine et les quatre enfants viennent de tirer (travail collégial oblige) cent exemplaires du « Manuel pratique de l’affûteur ». Et ce, sur une photocopieuse industrielle, aimablement mise à la disposition de la famille par le directeur d’une entreprise de cartonnage, intéressé par le projet.

 

 

Mais après les photocopies, y’avait encore du boulot ! Assembler, puis coudre (oui !oui ! coudre !) les cahiers pressés entre deux planchettes rainurées, permettant le passage du fil et de l’aiguille.

 

 

Le plus drôle, c’est que toute la famille recomposée travaillait de bon cœur sur ce manuel. Et finalement, c’est au Berry Républicain, le journal régional, que furent massicotés ces livrets. Ces derniers ont aussitôt été envoyés -gratuitement- pour critique, aux cent plus grandes entreprises françaises.

 

 

 

Les droits rachetés par un industriel

 

 

Bingo ! Les efforts de la famille ont ensuite été couronnés de succès. Car les courriers arrivaient de toutes parts. Industriels, fabricants de machines-outils, de meules ou professionnels de l’affûtage, tous voulaient marcher avec Guy Mezery.

 

 

Près de la moitié d’entre eux commandèrent d’ailleurs un certain nombre d’ouvrages. Qui furent envoyés aussitôt. « Très bien » pourrait-on se réjouir ! Sauf que Guy lui, trouvait que l’histoire commençait à lui revenir un peu cher.

 

 

Par ailleurs, la régie Renault sollicite Guy pour participer à un groupe de travail sur l’ergonomie d’affûteuses. La célébrité ! Enfin presque…

 

 

Dans le même temps, un éditeur parisien (excusez du peu) convoque l’homme à un entretien. Diantre ! La richesse, la gloire ?

 

 

« Sauf que machine à écrire, papier, courriers, téléphone et déplacements, l’addition commençait à grimper sérieusement et à grignoter les ressources du ménage » se souvient Guy Mezery.

De surcroît, l’éditeur, qui avait ses petites exigences, lui demande de…recommencer les dessins du manuel à l’encre de Chine, afin de réduire les frais de maquette ! Ben voyons !

 

 

 

A ce moment-là, Guy entrevoit le « piège à gogo » et refuse tout bonnement de refaire les fameux dessins. Et comme dirait l’autre : aussitôt le coup, aussitôt la bosse ! Le manuel ne fut pas édité ! Chienne de vie…

 

 

Cinq années plus tard (mieux vaut tard que jamais), un industriel de l’Indre-et-Loire lui rachète les droits car il compte glisser un manuel dans chaque machine vendue. Bien…

 

 

 

Mesquineries, dissensions et jalousies au programme

 

 

Autant la préparation du manuel avait soudé les membres de cette famille recomposée, autant les mesquineries, dissensions et jalousies entre les enfants plombaient l’ambiance du foyer. « Le tout soigneusement entretenu par le parent quitté de chaque côté » dira Guy, amer.

Et si la passion animait toujours son couple, Guy sentait bien que son amie Christine (elle deviendra son épouse en 1978) prenait de plus en plus de distance avec ses enfants. De fait, les trois gamins faisaient bloc contre celle qui leur avait pris leur père. D’ailleurs, dit Guy, ils ne l’ont jamais aimée et lui ont fait savoir ! Tout en se méfiant des réactions de leur père.

 

 

 

La séparation !

 

 

 

Quand la situation est devenue carrément intenable-en moins de 30 mois- Guy décide de séparer les antagonistes en prenant un appartement avec ses trois enfants à Mehun sur Yèvre. Mais sans rompre avec Christine.

 

 

 

A cette époque, Guy est prospecteur-vendeur à Clermont-Ferrand, jusqu’en 1977. Puis, il est embauché comme chef d’atelier dans une usine d’outils coupants à Vierzon. Avec des répercussions sur sa vie avec ses enfants : parti tôt le matin, rentrant tard le soir, jamais ils n’avaient autant été livrés à eux-mêmes. D’autant plus que Guy, amoureux, courait dès qu’il le pouvait rejoindre Christine à Saint-Doulchard.

 

 

 

Heureusement, le week-end, la mère des enfants (première épouse de Guy) prenait ses quartiers à la campagne pour suivre la scolarité des enfants et aussi leurs tenues vestimentaires ! En attendant le divorce…mais en ayant une petite pointe d’espoir que Guy change d’avis !

 

 

 

Mourir d’ennui ou revivre, le choix a été vite fait.

 

 

 

« Ma décision était prise depuis longtemps. Entre deux vies aussi différentes, je n’avais que le choix de l’espoir… » dira Guy, déterminé. En effet, revenir en arrière pour mourir d’ennui et s’apitoyer sur son sort était pour lui hors de question. Et c’est ainsi qu’il décide d’aller de l’avant, de tenter l’expérience d’une vie active et pleine de promesses.

 

 

L’année 1978 fut une de ces années-charnières dans sa vie comme il y en eut peu !

 

 

 

Suite au prochain épisode…ND

 

 

 

 

mezery 2008172

 

 

 

 

 

 



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