Blanzy Aventure, le parc accrobranches, géré par Franck Grognet depuis 6 ans, risque fort de fermer ses portes si, malgré la sonnette d’alarme qu’il tire depuis six ans auprès de la CUCM (propriétaire des lieux), rien n’est fait rapidement !

 

 

Et c’est lors de la réunion de quartier des Rompois de ce samedi au centre social, que l’homme a laissé exploser son amertume et interpellé le maire Hervé Mazurek.

Les motifs de son courroux sont nombreux. Tout d’abord, il énumère ceux-ci, photos à l’appui :

 

 

Les déchets dangereux

 

 

1. Grognet relate l’existence de déchets dangereux sur les parkings ouverts, route des Thibourins, qui sont toxiques pour les hommes et l’environnement. Mais aussi des déchets verts en lisières du bois côté Rompois (face au lotissement).

« Un danger écologique car les déchets d’arbres résineux (cyprès, thuya…) déposés au pied des arbres feuillus acidifient les sols et menacent des arbres centenaires » rappelle l’homme.

 

 

 

Les bois morts

 

 

De plus, de très nombreux bois morts se trouvent au-dessus des chemins qui constituent un danger permanent (chute de branches de plus de 10 cm de diamètre !) pour les usagers du bois (dont familles, écoles, centres sociaux, personnes âgées). « Les jours de vent, le risque est considérablement accru » ajoute-t-il.

Et la liste est longue…Des arbres entiers, malades ou morts sur le bord des sentiers, avec la sécheresse des trois dernières années, de nombreux bouleaux meurent et ne sont pas abattus. D’autres arbres, comme le châtaignier (voir photos ci-dessous) sont infestés d’insectes à la base et complètement creux. Risque de chute !

 

 

Des arbres dangereux

 

 

Des arbres dangereux à très grande proximité du parc (qui occupe 1,5 hectares sur les 7 appartenant à la CUCM), qui peuvent tomber sur le parc. « En mars dernier, un arbre est tombé sur l’aire de pique-nique, cassant une table au passage » s’emporte M. Grognet.

 

 

Etat phytosanitaire

 

 

 L’état phytosanitaire du Bois des Ranche n’est pas contrôlé régulièrement et il n’y a aucune action préventive d’élagage en dehors du parc Blanzy Aventure (contrôlé tous les ans par l’ONF et régulièrement entretenu aux frais du parc).

 

 

 

Des véhicules circulent malgré l’interdiction

 

 

Le Bois des Ranches est interdit à tout véhicule (arrêté municipal) et pourtant il reste largement accessible, parce qu’il n’y a pas de limiteur de passage aux quatre entrées du bois et que l’arrêté interdisant la circulation n’est plus affiché.

De ce fait, il y a un risque important de collision entre piétons (dont enfants, personnes âgées, personnes handicapées, landaus) et véhicules (vélo, scooters, quads, voitures et véhicule utilitaires). En effet, les sentiers sont étroits et non-aménagés pour une circulation mixte.

 

 

Quelques chiffres

 

 

En dehors des 8000 visiteurs du parc Blanzy Aventure (4 000 participants à l’accrobranche et 4 000 accompagnants), le bois est fréquenté quotidiennement par des usagers (familles, écoles, centres de loisirs, club sportifs, personnes âgées, personnes handicapées…) qui viennent s’y promener ou pratiquer des activités de plein-air.

« Nous estimons que la fréquentation annuelle hors activité du parc est comprise entre 12 000 et 15 000 personnes. En tout, donc, cela concerne au moins 20 000 personnes par an : c’est loin d’être anodin ! » rappelle Franck Grognet.

 

 

Et de préciser que ce n’est pas nouveau, car depuis des générations la population locale du bassin minier vient se promener dans ce bois, qui appartenait à l’origine au Château du Plessis.

 

 

« Lorsque la CUCM a préempté cette parcelle pour mener son projet de centre-à-centre, la collectivité était parfaitement informée que ce bois était un lieu public. Et même si le Bois des Ranches a connu une période de déshérence, durant les années précédant l’implantation du parc Blanzy Aventure, il n’a jamais cessé de rester un lieu public pour la population locale… » dit-il.

 

 

Précisant encore : « Dès la reprise, en 2013, j’avais pointé l’ensemble des problématiques exposées et fait remonter l’information, comme nous le faisons de façon régulière et bienveillante, aux services et aux élus concernés ».

 

 

Bilan : six ans après, la situation n’a pas évolué et il n’a pas constaté d’amélioration notable.

 

 

« Nous sommes toujours contraints de vivre entourés de poubelles (parking, lisière du bois) qui menacent l’état sanitaire de la forêt et de ses usagers et nous sommes exposés à des risques qui résultent d’un manque de contrôle et d’entretien régulier » constate celui qui adore son travail, mais pas dans ces conditions.

 

 

Franck Grognet constate : « Tout se passe comme si nos interlocuteurs refusaient de reconnaître au Bois des Ranches le statut d’établissement recevant du public (ERP), ce qu’il est indéniablement de façon concrète et quotidienne ».

 

 

Et il pose maintenant la question : Faut-il vraiment attendre un drame pour changer de point de vue ? Il serait sans doute plus raisonnable de doter ce bien public d’un véritable projet, qui prenne la dimension de cet établissement recevant du public et lui accorde les moyens de le rester pour l’intérêt de tous.

 

 

Décision radicale

 

 

Exaspéré M. Grognet est catégorique : « A l’échelle d’une entreprise comme la nôtre (TPE), de surcroît saisonnière, nous ne pouvons vivre avec une telle « épée de Damoclès » au-dessus de notre tête. Il nous faut donc envisager toutes les options pour l’avenir, y compris la vente de notre fonds de commerce ou le déplacement de nos infrastructures dans un lieu plus « adapté ».

 

 

Et l’homme de conclure : « Il est difficile pour nous d’aborder la saison d’été dans un contexte aussi incertain. Nous réduirons donc la voilure en n’ouvrant le parc que 6 jours par semaine au lieu de 7, et uniquement les après-midis de 14h à 19h, pour limiter les risques dans l’attente que la situation s’éclaircisse ».

 

 

L’appel est lancé. Espérons que la CUCM entende les arguments de Franck Grognet. Sinon, adieu les folles parties d’accrobranche en famille ou entre amis…

 

 

Ce que dit le maire Hervé Mazurek

 

 

Contacté par nos soins, le maire de Blanzy, Hervé Mazurek, rappelle ce qu’il a dit à Franck Grognet, lors de la réunion publique de ce samedi. « Je l’ai remercié d’avoir tiré la sonnette d’alarme. M. Grognet souhaite la mise en sécurité du Bois des Ranches et ne se sent pas soutenu dans cette démarche.  Mais la municipalité fait tout ce qui est en son pouvoir pour l’aider (notamment eu égard au bail CUCM qui n’était pas très avantageux pour lui et au prix du loyer que j’ai réussi à négocier).

 

 

Et le maire de rappeler que c’est bien la CUCM qui, en tant que propriétaire des lieux, qui doit s’emparer de cette affaire.

 

 

A suivre…