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jeudi 26 mars 2015 à 06:57

« Comité du souvenir Jean Pierson »…

.... N'oublie pas !




Mardi en fin d’après midi une délégation du Comité du souvenir Jean Pierson, présidé par Yves Sabre et dans laquelle se trouvait Jean Tortiller, un des deux seuls survivants de ce Maquis, a déposé une plante sous la plaque commémorative des évènements tragiques qui se sont déroulés pendant la dernière guerre au Sanatorium Surveillé de La Guiche.

 

 

Jean Yves Boursier, Professeur des universités, est membre du « Comité du souvenir Jean Pierson », il est notamment l’auteur de (entre autres) :

 

 

– Chroniques du maquis. FTP, du camp Jean Pierson et d’ailleurs (2000)
– Un camp d’internement vichyste, Le sanatorium surveillé de La Guiche (2004)
– nombreux textes sur les questions de la mémoire de la guerre et l’écriture du récit historique.

 

 

C’est lui qui a signé et nous a donné ce texte à l’occasion de ce recueillement :

 

 

« Le Comité du souvenir Jean Pierson n’organise qu’une cérémonie, celle de la fin mai à Collonge-en-Charollais, avec la municipalité de ce village. Nous avons apposé cette plaque commémorative sur le centre médical de La Guiche en juin 1999 après de nombreuses batailles, contre certains qui ne voulaient pas que soit connu ce qui s’est passé ici. Nous avons d’ailleurs aujourd’hui une pensée émue pour notre ami Daniel Decerle qui nous avait aidé dans cette action. Notre silence ne se confond pas avec l’oubli, avec l’effacement de la mémoire.

 

 

Nous avons au contraire la mémoire vive de ce que représentait le centre il y a plus de 70 ans : seul camp d’internement du régime de Vichy en Saône-et-Loire, nommé « le Sanatorium surveillé de la Guiche » . Nous l’avons d’autant plus que notre comité s’honore de compter dans ses rangs les deux derniers survivants de l’attaque menée par les maquis FTP le 24 mars 1944 : Jean Tortiller et Raymond Berthenet, tous les deux déportés par la suite à Neuengamme et Buchenwald. Et nous nous souvenons de Germaine Béranger qui a joué un rôle décisif dans la résistance interne au camp.

 

 

Passé en octobre 1941 sous le contrôle du ministère de l’Intérieur du régime vichyste, le sanatorium ouvert le 1er septembre 1918 (pour soigner les soldats gazés), il devient de ce fait une pièce du dispositif de la terreur d’État organisée par l’État français de Vichy, le protectorat nazi. Ce « centre de séjour surveillé », nommé « centre d’internement administratif » est une annexe des grands camps du Sud : Rivesaltes, Gurs, Le Vernet d’où l’on envoie des internés tuberculeux. La peur qu’inspiraient les tuberculeux dans un temps où cette maladie était incurable – au point qu’une grande partie des employés du sanatorium était d’anciens malades, dont très peu originaires de La Guiche – a fait qu’ils étaient mis à l’écart dans ce paisible bourg éloigné des grandes villes du département.

 

 

Les internés partageaient le fait d’être « indésirables », à la fois pour des motifs politiques et racistes, et par la maladie. Se retrouvent à La Guiche des « internés administratifs » accusés de « menées antinationales », « d’activités communistes et anarchistes », des internés sous le coup de la loi sur « les étrangers en surnombre dans l’économie nationale », des républicains espagnols, des « apatrides » à qui on avait enlevé leur nationalité.

 

 

En février 1942, l’établissement compte 180 malades, parmi lesquels 74 Juifs, de nationalité allemande, mais aussi quelques Polonais, Tchèques et Hongrois.

 

 

Le 24 mars 1944, des maquisards FTP attaquent le centre de La Guiche. Des maquisards de trois groupes FTP : « Le Vainqueur » de Germagny-Bissy-sur-Fley dirigé par Jean Pierson, de Dettey dirigé par Léon Allain-Hector et de Louis Boussin-Charlot, notamment des maquisards du futur bataillon FTP polonais. Ce fut une des plus importantes opérations réalisées en France contre un camp par le nombre de prisonniers libérés avec succès (une trentaine).

 

 

Alors qu’aujourd’hui des gens se permettent de réhabiliter le régime de Vichy comme M. Zemour, qu’une fâcheuse tendance, indigne, dans les discours politiques, de toutes parts, est d’étiqueter les populations selon des appellations identitaires et restrictives, culturelles, de créer des discriminations, des tensions, nous souhaitons rappeler la politique vichyste et où elle a conduit le pays.

 

 

Notre présence ici affirme que toute mise à l’écart de personnes dans notre pays est néfaste pour la paix civile, et que nous sommes convaincus qu’une personne égale une personne, que un égale un, ce qui est le fondement de toute liberté collective et d’une nation libre, de la démocratie. »

 

 

Le Comité du Souvenir Jean Pierson tiendra son Assemblée Générale à Moroges le samedi 28 avril, cette Assemblée sera suivie d’une cérémonie de la Mémoire sur la Stèle à l’endroit où Jean Pierson fut abattu par les Allemands le 28 mars 1944.

 

 

Jean Michel Lendel

 

 

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