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mardi 28 mai 2019 à 06:03

Les Bizots : FDFR 71

L’innovation sociale aux Foyers Ruraux de Saône et Loire





 

Jeudi, se sont tenues les 2èmes rencontres du Pôle Tisseurs de Liens de la FDFR 71, salle Tanguy Prigent, aux Bizots.

 

 

Lors de cette soirée, trois associations (le foyer rural des Bizots, l’association de la Tour du Bost et l’association du Martsi du Vendredi) ont témoigné de leur façon de faire du lien social sur leur commune.

 

 

Le Foyer rural des Bizots

Des services associatifs pour maintenir l’école sur le village

 

 

Craignant de voir son école disparaître, le Foyer rural des Bizots a pris en charge le déficit de services aux familles, pour initier une garderie périscolaire.

« Rien d’innovant » nous direz-vous. « Mais si ! Car c’est à partir de cette garderie que les liens avec les jeunes parents se développent. Et que ces liens permettront d’initier tant d’autres projets, du type atelier parents-enfants, projet d’adolescent autour d’une éco-fête, et une conférence-débat qui a fait un tabac, avec plus de 140 personnes.

Un savoir-faire qui, en plus de rendre service aux populations rurales, a contribué au maintien de l’école sur le village.

 

 

Pour quel impact territorial ?

 

 

Un service supplémentaire, la création d’un emploi et la démultiplication des projets en direction des enfants et des familles

 

 

L’association de la Tour du Bost

Sommes-nous en capacité de reconstruire la charpente de Notre Dame ?

 

 

La Tour du Bost, dans la commune de Charmoy, est un imposant donjon médiéval classé Monument Historique. Elle s’élève, en l’état actuel, à 30 m au-dessus du sol. C’est une tour de défense, de résidence et de prestige d’un type rare détruite par un incendie en 1920.

L’association qui porte son nom s’efforce depuis 1992 de la restaurer et de la faire revivre. Au fil des ans, son implication a pris des formes différentes : au début, restauration avec l’aide de bénévoles, notamment lors de chantiers d’été. Puis, à partir de 2001, par chantiers d’insertion sous l’égide de l’organisme « Tremplin Homme et Patrimoine ».

Les activités de restauration se prolongent et s’accompagnent de concerts, balades, conférences, expositions, ateliers, accueil de familles et de groupes…

Tout est bon pour créer des animations autour de ce monument, de son histoire, et de son écrin naturel et rural.

Le patrimoine est désormais le point de rencontre de nombreux projets associatifs, culturels et conviviaux (stages, contes, transmission de l’Histoire d’un territoire, Land art, concerts, balades guidées…)

 

La transmission de techniques à des publics en insertion…Certes, les techniques de grande qualité ont traversé les âges, grâce à la passion des hommes et des femmes ! Mais ce qui est intéressant, c’est que cette transmission ouvre à tant d’autres initiatives !

 

 

Pour quel impact territorial ?

 

 

Chantier d’insertion et formation – emploi. Restauration du patrimoine rural. Transmission et développement de compétences. Partenariat institutionnel en milieu rural.

 

 

 

Le Martsi du Vendredi

L’utopie contre toute attente…

 

 

Nous vivons une époque toute cadrée, très policée, convenue…Tant que parfois la soupape explose. D’autres font le choix de prendre leurs rêves pour des réalités et…ça marche.

 

 

L’idée du Martsi du Vendredi, a germé début 2013 en plein cœur du bocage Charolais-Brionnais. Sept familles de Saint Julien-de-Civry et villages alentours ont décidé de s’attabler et de refaire le monde, ou plutôt de réinventer leur ruralité.

 

 

Ils rêvaient que se nourrir (le corps et l’esprit) ne devienne plus un acte banal, mais un acte qui ait du sens, souhaitaient ne plus déserter momentanément leurs lieux de vie (au demeurant idyllique) au profit des villes alentours, tout en pestant sur l’inertie des campagnes et le manque de dynamisme local.

 

 

Ils ont donc repris leur place de citoyen pour ancrer, enraciner leurs rêves et cela en lien avec les habitants et la culture locale. L’idée étant de créer un espace temps (un vendredi par mois à Saint Julien-de-Civry) où primerait le lien à la terre et à ceux qui la travaillent (groupement d’achat couplé à un marché de producteurs).

 

 

Dans cet espace-temps, on rêve de lien social, d’échange et de partage et qui laisserait la place à l’intelligence, l’imaginaire, la poésie sous toutes ses formes (dimension sociale et culturelle).

 

 

Bref, tout un programme…qui s’est concrétisé par la création en janvier 2013, à Saint Julien-de-Civry, de l’association loi 1901 « Le Martsi du Vendredi » (Martsi signifiant marché en patois charolais). Ce projet a été l’occasion de créer un groupement d’achat.

 

 

Ce dernier sert à soutenir la production régionale et biologique en garantissant un volume de ventes aux producteurs, s’approvisionner en produits d’épicerie de qualité (principalement biologiques) auprès de grossistes et réduire les intermédiaires entre producteurs et consommateurs (notamment en reprenant sa place de citoyen « acteur » de sa consommation).

 

 

Il fallait rendre la démarche accessible à tous en enracinant le projet localement avec la tenue d’un marché mensuel en soirée.

 

 

 Et enfin, il s’agit de créer une dimension sociale et culturelle au projet qui se traduit les jours de marchés, en moments de rencontres et de partage pour tous, de projections, conférences, débats, concerts, spectacles, dégustation etc. Mais aussi d’ateliers autour de savoirs faire locaux, de pratiques écologiques et agricoles respectueuses de l’environnement.

 

 

Le souhait étant de retisser un lien effiloché entre les habitants, autour de sujets engagés et enrichissants.

 

 

Pour quel impact territorial ?

 

 

Sur le territoire du Charolais Brionnais, en 2018, le Martsi a compté 137 adhérents dispersés répartis sur 47 communes avec 7 adhérents, hors du département. La zone géographique peut être assimilée à un losange, dont les 4 sommets seraient Digoin, Marcigny, Chauffailles, Saint Bonnet de Joux avec St Julien de Civry en son centre.

 

 

 

A noter que les deux communes de St-Julien-de-Civry et Charolles, distantes de 10 km cumulaient 39 adhérents. La préoccupation à consommer des produits labellisés « Biologique » par le public rural est pondérée par le fait que les personnes (avant la naissance du Martsi) sont déjà en lien avec des producteurs locaux, en lesquels ils ont confiance pour la fourniture de viandes, œufs et produits laitiers de qualité.

 

 

Les protagonistes des trois associations pensent qu’il s’agit d’enjeux de dimension départementale, au minimum, « et que les échanges et exemples qui ont été débattus lors de cette soirée, concernent tous les habitants de notre département » diront-ils en choeur.

 

 

 

 

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