Deuxième journée d’entrainement à l’aéroclub de Pouilloux pour les deux as de la voltige, Olivier Masurel et Xavier Dorey. Après l’interview de Xavier, Olivier Masurel, basque de 36 ans, et membre du Club Vendée Sports Aériens, une écurie basée à la Roche-sur-Yon. s’est également prêté au jeu des questions réponses.

 

 

 

Montceau News : On ne compte plus vos titres en matière de voltige. Membre de l’équipe de France Elite, Champion de France Elite 2015, Vainqueur des World Air Games 2015, Pilote Lubexcel Airshow… Comment êtes-vous arrivé à la voltige ?

 

 

 

Olivier Masurel : C’est très simple, j’ai commencé la voltige il y a dix ans, avec des maquettes télécommandées, avec mon père et mon frère. J’ai eu mon brevet de pilote à 17 ans, puis j’ai intégré une école d’ingénieur où il y avait beaucoup de maths…Il ne faut pas oublier que la voltige, c’est une activité très cartésienne ! Alors les maths, c’était indispensable…

 

 

 

MN : Que recherche-t-on quand on choisit la voltige aérienne ?

 

 

 

OM : J’ai fait le choix de pratiquer une activité de haut niveau, car cela me donne un vrai sentiment de liberté. On mesure le chemin parcouru au fil du temps, et on cherche toujours à progresser. Par le biais de la compétition certes, mais pas seulement.

Et puis, en voltige, il n’y a pas de prise de risque. On essaie seulement d’effectuer les figures le plus précisément possible. On ne va pas chercher le sol, on ne va chercher le chrono, à part repousser un freinage, comme en Formule 1. On est juste là pour faire nos chorégraphies et relever le challenge de nos 4 figures, qui durent 10 mn. On joue, on s’amuse, mais on n’a pas cette recherche d’adrénaline…

 

 

 

 MN : Vous nous disiez tout à l’heure que la voltige est un sport cartésien…

 

 

OM : Oui, très cartésien ! Tout est décomposé au mètre près. Tout est étudié ! Pas comme sur une piste de kart où peut se lancer en se disant qu’on va prendre le virage un peu plus vite et que si on sort de piste, ma foi tant pis, ce n’est pas grave.

 

 

 

MN : Nous vous avons vu répéter de drôles de mouvements, en compagnie de Xavier Dorey, avant de commencer votre séance d’entrainement…

 

 

 

OM : Nous mémorisions ce que j’allais faire en vol. Une répétition générale, en quelque sorte ! Cela permet de réactiver le processus afin d’être le plus efficace possible en vol. Mais Xavier a un rôle important aussi, puisque lui est resté au sol, avec une oreillette et il me disait ce qui allait et ce qui n’allait pas dans les figures exécutées.

 

 

Car bien évidemment, en l’air, l’avion tourne si vite (400 degrés à la seconde), il y a des accélérations telles qu’on n’a pas le temps d’analyser la situation !

 

 

 

MN : Ce sport de haut niveau demande une certaine forme physique !

 

 

 

OM : Ah, ça oui ! Nous devons être affutés physiquement et mentalement. Rien n’est facile pour nous, amateurs, qui devons gérer aussi notre travail (NDLR : Olivier travaille dans l’immobilier). Contrairement par exemple, aux pilotes de l’armée de l’air qui sont payés pour voltiger. Certains sont sponsorisés et n’ont pratiquement pas à chercher comment financer ces vols. Mais c’est un choix de vie que j’ai fait et je l’assume pleinement.

 

 

MN : Une carrière de pilote-voltigeur dure combien de temps ?

 

 

 

OM : Cela dépend ! Le dernier champion du monde, en 2017, était âgé de 56 ans. Ils ne sont pas nombreux dans ce cas, mais c’est effectivement un sport qui se pratique tard. Ce qui n’empêche pas que ce sport est particulièrement exigeant.

 

 

 

Entre la vie professionnelle, la vie privée, les compétitions, on va dire que cela occupe bien ! On fait cela un certain temps et puis, quand on a décidé d’arrêter, on le fait ! On n’a qu’une vie…

 

 

Jeudi, Éric Lovicourt, un autre as de la voltige, rejoindra ses deux camarades à Pouilloux. Venez nombreux assister à ces ballets aériens de toute beauté. Et applaudir ceux qui vous les offrent…