« Depuis 2011 militants, écologistes et citoyens de tout bords s’opposent au Barrage du Testet dans la forêt de Sivens dans le Tarn. EELV soutient leur démarche et s’est toujours associé aux rassemblements de protestation pour faire entendre la voix de la raison aux commanditaires.

Économiquement, ce projet coûte près de 7,8 millions d’euros aux contribuables. Écologiquement, la facture est inestimable puisque cette zone humide abrite un important réservoir de biodiversité et joue aussi le rôle d’affaiblissement des risques naturels (inondations, sécheresses…). 70% des eaux seraient utilisées pour arroser des champs de maïs profitant à moins de trente exploitants. L’un des acteurs majeurs de cette réalisation est la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne.

A Sivens elle est à la fois bureau d’études, maître d’œuvre du chantier et fournisseur du matériel d’irrigation….

L’opposition se mène sur le terrain et au niveau juridique. Elle est non violente. Occupation des arbres menacés d’abattage et militants enterrés pour freiner le passage des machines, grève de la faim depuis septembre de membres des collectifs, occupation des lieux. Face à ces manifestations l’Etat et le Conseil régional du Tarn ont opposé une fin de non-recevoir. Depuis deux mois le contrôle policier est permanent et les interventions « musclées » quasi quotidiennes sur le terrain occupé (saccage des campements, flashball et grenades lacrymogènes ou assourdissantes, passage à tabac de personnes isolées…). Onze hectares de forêt ont été détruits sans autorisation préalable de défrichement.

Ce 25 octobre 2014, des milliers d’opposants se sont réunis pacifiquement sur le site pour faire entendre à nouveau leurs arguments. Des débordements ont eu lieu en marge du rassemblement. Le décès d’un jeune homme de 21 ans, Rémi Fraisse est à déplorer. Rien ne justifie la mort d’un homme. Les écologistes présentent leurs condoléances à sa famille et demandent que la plus grande transparence soit faite sur les causes du décès.

Le rapport d’experts sur le barrage de Sivens commandé par la ministre de l’environnement conforte tous les arguments des opposants. Il constate la surestimation des besoins, la médiocrité de l’étude environnementale, la faiblesse du montage financier. Le rapport assure cependant qu’il faut poursuivre le chantier, quitte à affecter le barrage à d’autres usages et selon une autre gestion. Une fuite en avant dans la violence et l’absurdité écologique économique et financière.

EELV 71 demande qu’après la suspension décidée par l’Etat, ce chantier s’arrête définitivement. Il rappelle aussi qu’en Saône et Loire les opposants au projet de Center Parc du Rousset ont de sérieux arguments à faire valoir et qu’il est temps de les prendre en compte avant de dilapider l’argent de nos impôts et notre patrimoine écologique. »