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dimanche 26 février 2017 à 06:31

« Michelin et la Bourse » (Politique)

La section PCF du Bassin minier communique



« Le Groupe Michelin, dont le siège est à Clermont-Ferrand, est présent dans plus de 170 pays, emploie 112 300 personnes dans le monde et dispose de 68 sites de production implantés dans 17 pays différents. Le Groupe possède un centre de technologie en charge de la recherche, du développement et de l’industrialisation implanté en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. La répartition du capital au 31.12.16 était la suivante: personnel 2,1%, individuels 12,1%, institutionnels français 22,7% (en 2012 30,2%), institutionnels non-résidents 63,1% (en 2012 55,5%).

 

Le Groupe Michelin a annoncé, dans un communiqué en décembre dernier, de procéder à l’annulation de 3 347 040 actions auto détenues, soit 1,8 % du nombre total de titres. Déjà en décembre 2015 le groupe avait procédé à l’annulation de 4 695 964 actions auto détenues, soit 2,5 % du nombre total de titres. La réduction du nombre de titres composant le capital d’un groupe accroît mécaniquement la part des bénéfices attribuable à chaque action, et soutient sa valeur en Bourse. En d’autres termes les actionnaires qui ont conservé leurs titres vont être moins nombreux et peuvent bénéficier de dividendes plus importants. La rentabilité de l’action s’en trouve accrue, mais l’entreprise se prive d’une ressource financière. D’autres grands groupes ont procédé de la même manière et comme disait Jean-Christophe Le Duigou (économiste et syndicaliste) « La Bourse ne fonctionne pas cependant en circuit fermé. Elle prélève des richesses sur l’économie réelle (…) C’est ce coût excessif du capital qui bride l’activité économique ». (HD 8.2.17)

 

Le groupe Michelin restructure ses sites de production en Europe – Dans notre communiqué du 17 mars 2016 nous indiquions les fermetures annoncées par le groupe Michelin: l’usine de Fossano (Italie), l’usine de Ballymena (Royaume-Uni), l’ usine d’Oranienburg (Allemagne) et l’atelier de rechapage Poids Lourd de son site de La Combaude (Clermont-Ferrand). Mais Michelin ne compte pas s’arrêter pas là, il a engagé plusieurs négociations, sur fond de chantage à l’emploi ou à l’investissement, en vue de signer des « accords » de flexibilité à Roanne, Roche-sur-Yon, Vannes, Cholet et Blanzy, préférant la négociation locale à la négociation nationale. Le but de l’entreprise: amortir au mieux les machines qui vont tourner 6, voire 7 jours sur 7 et une plus grande réactivité à la demande client, avec le travail dominical, une organisation du travail en 4×8 voire en 5×8. Jean-Dominique Senard, Président du groupe Michelin, affirmait l’année dernière dans une interview aux Echos sur la loi « travail » : « Il faut aller plus loin dans l’inversion de la hiérarchie des normes. Il faut pouvoir confier à la convention locale une primauté y compris sur des sujets qui fâchent comme le contrat de travail, la rémunération, les heures supplémentaires ». Récemment il affirmait que le groupe Michelin avait atteint ses objectifs.

 

La France en commun

 

 

Les valeurs de la République ne peuvent plus s’arrêter aux portes de l’entreprise. Celles et ceux qui, par leur travail, créent les richesses doivent pouvoir prendre en main leur avenir. En mettant en commun leur intelligence collective, elles et ils doivent être les actrices et les acteurs de la transformation sociale. L’entreprise ne peut plus être le dernier bastion de la monarchie patronale et des actionnaires qui décident seuls de l’avenir de salarié-e-s et de territoires, sans avoir à l’esprit autre chose que le montant des dividendes et la valeur de l’action cotée en Bourse. Il est grand temps de donner un nouveau statut juridique à l’entreprise afin de donner plus de pouvoir aux travailleuses et aux travailleurs. »

 

 

 

 

pcf logo

 

 

 

 

 

 

 



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2 commentaires sur “« Michelin et la Bourse » (Politique)”

  1. cntrbbl71 dit :

    Ce vieux rêve, bouter les capitalistes hors de France… et faire fuir le travail par la même occasion.