Ce mardi soir, l’exploitation labellisée Bio, Les jardins de la Motte à Saint Bérain sous Sanvignes, a accueilli les deux candidats EELV de la 5e circonscription : Carole Bonin et François Lotteau.

 

 

Pour les deux candidats, il s’agissait d’une visite de terrain qu’ils préfèrent nettement aux réunions en salle.

 

 

Une visite de l’exploitation pour mettre en avant des défis

 

 

Le choix de cette exploitation était loin d’être anodin. L’exploitation est issue d’une ferme familiale de 16 hectares où son propriétaire s’est installé en 2016 et y a développé une activité agro-sylvo-pastorale. Dans un premier temps, il a d’abord installé l’activité de maraîchage qui s’étend sur 3 hectares.

 

 

Ce jeune exploitant a mis en place également un travail en agroforesterie avec l’installation d’un verger. Son idée : profiter des arbres pour créer des brise-vents. Le verger comporte des essences rustiques (pomme, poire, coing, mirabelle etc.), deux arbres par variétés et 160 arbres au total.

 

« On part sans certitude. L’agroforesterie, on essaie. » explique l’agriculteur.

 

 

Qu’en pensent les candidats EELV ? « Si on est venu là, c’est qu’on voulait mettre cela en avant, notamment avec la libre-cueillette. Cela fait partie des choses dont on parle mais qu’on voit peu dans notre région. »

 

 

Et l’exploitant de poursuivre : « On essaie de voir une autre façon de cultiver, comment développer son jardin sans fatiguer les sols ».

 

 

Actuellement l’exploitation occupe 1 poste et demi, propose la vente sur place en libre-cueillette ou à la demande. Les Jardins de la Motte s’inscrivent dans une logique de circuits courts en fournissant régulièrement le lycée Parriat.

 

 

Alimentation bio et circuit court

 

 

Clairement, cette visite de terrain est l’occasion pour les candidats d’aborder la question des circuits courts. « Nous devons créer des filières. Et cela conduit à changer les règles du marché. Les législatives le permettent. Il y a un travail à faire pour lever les verrous » explique François Lotteau.

 

 

Et d’ajouter : « Il faut avoir des écoles qui fonctionnent avec des cuisiniers. Il y a plein de villages qui sont passés en liaisons froides… difficile de repasser en cuisine ensuite. ».

 

 

Face au développement du bio dans les grandes surfaces de distribution, se pose la question du bio justement. L’agriculteur explique ainsi que certains producteurs bio fonctionnent selon des méthodes proches de l’agriculture conventionnelle. Et Carole Bonin et François Lotteau pour leur part insistent sur la notion de circuit court : « Autant d’abord travailler en local et ensuite en bio. Mieux vaut un paysan qui vit. Et après s’il vit bien, il peut passer en bio » expliquent-ils.

 

 

Les échanges entre l’agriculteur et les deux candidats se sont poursuivis sur les méthodes employés sur cette exploitation : associations de plantes, amendements des sols.

 

 

Pour les candidats EELV, cette exploitation est aussi la démonstration que les enjeux de santé et d’économie sont parfaitement liés et que cela maille un territoire avec des produits sains et locaux.

 

Et quand on parle de Politique Agricole Commune, les candidats estiment que les directives européennes laissent une souplesse aux territoires nationaux. Certes, la PAC est un frein à la transition des terrains et des activités à leurs yeux. Mais « les États ont le droit d’adapter cela avec plus ou moins de souplesse ».

 

 

Aujourd’hui de telles exploitations sont créatrices d’emplois, puisque l’exploitant estime pouvoir accueillir jusqu’à 4 emplois.

 

Et François Lotteau de développer aussi l’aspect sanitaire : « D’un point de vue sanitaire, on n’a pas les mêmes apports avec le bio. La plupart des oligo-éléments, on les dose pas. Il y a une multitude de carences à l’origine de pathologies. Aujourd’hui c’est difficile à mesurer, car il n’y a pas d’études. Là-aussi, il faut développer la recherche. A terme, le bio a un impact positif sur la santé. Et le bio est moins cher que le conventionnel. »

 

 

L’agriculteur explique créé un partenariat avec une entreprise coupant du bois et faisant du broyat. Avant leur rencontre, cette entreprise payait pour se débarrasser de ces déchets. Aujourd’hui c’est un contrat « gagnant-gagnant » selon les mots des candidats EELV, par la coopération et la solidarité.

 

Les candidats EELV y voient ainsi un bel exemple des liens qui se créent entre les différents maillons d’une chaîne, ces mêmes maillons qui font vivre tout un territoire.

 

 

Les candidats assureront une soirée publique au bar le Coquillage à Blanzy jeudi 8 juin à 20h.

 

 

EM