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mardi 10 septembre 2019 à 10:58

Loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019 (Politique – Social)

"Tout le bien" qu'en pense la section PCF du Bassin minier





NDLR – La section communique en comprenant que  les guillemets entourant « bien » sont à prendre au second degré : 

 

 

« Le programme d’Emmanuel Macron prévoit 120.000 suppressions de postes d’ici 2022, dont 50.000 dans la fonction publique d’État, le reste (70.000) devant être assumé par les collectivités locales. Selon la loi de transformation de la fonction publique l’agent doit « s’adapter à l’évolution des nouvelles technologies et aux nouvelles organisations territoriales ». Le secrétaire d’État expliquait qu’il s’était inspiré du privé pour mieux « transformer » la fonction publique, ouvrant plus large le champ des contractuels, créant la rupture conventionnelle dans le public, mais aussi en mettant en place des entretiens d’évaluation professionnelle, une part variable dans les rémunérations, une prime au mérite, un intéressement… Un accompagnement est aussi prévu pour favoriser les départs vers le secteur privé.
Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Ecologiste au Sénat

 

Au sein de notre groupe, nous ne sommes pas surpris, tant les convergences sont grandes entre la majorité sénatoriale et la majorité présidentielle pour briser le modèle social de notre pays, en affaiblissant la puissance publique au profit des intérêts privés. Alors que les services publics de notre pays sont exsangues à cause des politiques d’austérité menées depuis des décennies, et pas uniquement par l’exécutif actuel, vous vous attaquez maintenant au statut de leurs agents, c’est-à-dire à ceux qui assurent au quotidien l’accès aux droits et qui, par leur esprit de responsabilité, pallient tous les dysfonctionnements pour garantir la continuité du service public. Nous pensons bien au contraire qu’au lieu d’accabler et de vouloir faire passer ces fonctionnaires pour des sortes de privilégiés, vous feriez mieux de vous intéresser à ce qu’ils vous disent.

 

N’entendez-vous pas, par exemple, ces urgentistes en grève depuis plusieurs semaines qui vous disent qu’ils n’en peuvent plus, que c’est dangereux et qu’il va y avoir non-assistance à personne en danger ? N’entendez-vous pas ces personnels de l’éducation nationale qui vous alertent sur l’école inégalitaire que vous êtes en train de bâtir ? Ne voyez-vous pas le mal-être de ces agents qui ne trouvent plus de sens à leur mission, alors qu’on leur demande de faire toujours plus avec moins, de ces fonctionnaires qui voient les conséquences dramatiques de la dégradation du service public décidée au plus haut niveau. Ne voyez-vous pas, enfin, les difficultés de ces fonctionnaires qui touchent de petits traitements et dont les conditions de vie sont toujours plus difficiles, notamment en raison du gel du point d’indice ?

 

Vous poursuivez votre casse des outils de l’égalité républicaine. Eh oui, les fonctionnaires sont bel et bien les outils privilégiés de l’égalité républicaine, garantie par la loi. Pour ce faire, notre modèle républicain a permis l’émergence d’une fonction publique de carrière, donc du temps long, fondée sur les notions d’égalité, de responsabilité et d’impartialité. Ce modèle visait à garantir l’accès aux services publics à l’ensemble de nos concitoyens et en tout lieu.

 

Toutes les aggravations ont été maintenues, notamment les attaques contre le droit de grève. Après la remise en cause du rôle des commissions administratives paritaires, voilà un nouvel exemple du peu de cas que vous faites du dialogue social et des droits fondamentaux. Ce projet de loi favorise une précarité accrue par un recours étendu aux futurs contrats de projet, qui concerneront demain l’ensemble des catégories de la fonction publique. Il s’agira de fonctionnaires de seconde zone pour un service de seconde zone, qui justifiera demain la privatisation de pans entiers de service public.

 

Pour l’ensemble de ces raisons, nous voterons contre ce texte qui organise le dépérissement de la fonction publique et la captation de l’appareil d’État par les intérêts privés, en détournant de l’intérêt général les finalités de l’action publique. (Pascal Savoldelli) »

 

pcf 2911182

 

 

 

 

 



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