Une conférence de presse a été organisée, ce mardi après-midi à 16h00 au sein du Centre Hospitalier Chalon sur Saône William Morey. Une conférence de presse qui  avaitt pour thème exclusif l’autorisation d’angioplastie coronaire au centre hospitalier de Chalon et l’avenir de l’Unité de Soins Intensifs Cardiologiques.

 

Chalon-sur-Saône, deuxième ville de Bourgogne en termes de population a un Centre Hospitalier qui est devenu lors de la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) le site pivot sanitaire du Territoire de Santé Saône-et-Loire Bresse Morvan. Ce vaste territoire regroupe une population de 350.000 habitants.

 

Dans ce contexte nouveau de coopération, le Centre Hospitalier a tissé des liens médicaux forts avec les centres hospitaliers d’Autun et de Montceau-les-Mines avec la mise en commun de praticiens et d’activités.

 

Le Centre Hospitalier possède une Unité de Soins Intensifs Cardiologiques (USIC) qui n’est pas dotée d’une salle de coronarographie et d’angioplastie coronaire.

 

Cette USIC fait partie des 270 Unités de Soins Intensifs de Cardiologiques en France réparties sur le territoire dont la mission est de prendre en charge les urgences cardiologiques dans un délai réduit (infarctus du myocarde, troubles du rythme graves, insuffisance cardiaque aigue). 50% des admissions dans ces structures concernent des syndromes coronariens aigus ou infarctus du myocarde qui nécessitent le plus souvent une coronarographie (examen diagnostique des artères coronaires) et une
angioplastie (traitement des artères rétrécies ou bouchées grâce à la mise en place de stents) souvent en urgence. La coronarographie est un examen incontournable en cardiologie et conduit fréquemment à une angioplastie (347 000 coronarographies et 170 000 angioplasties par an en France) 204 centres de coronarographie sont répartis sur le territoire français, ce qui représente environ un centre pour 320 000 habitants. L’activité de coronarographie est fortement liée à celle des USIC et les USIC sans coronarographie ont tendance à disparaitre.

 

La Saône-et-Loire malgré une superficie vaste qui en fait le 6ième département français et une population importante (département le plus peuplé de Bourgogne Franche Comté avec 556 000 habitants) fait partie des départements français les plus mal équipés en coronarographie. Il n’existe actuellement qu’un seul centre à Macon pour le sud du département.

 

A ce jour, l’USIC de Chalon ne peut assurer pleinement ce rôle de site pivot au niveau de la filière cardiovasculaire du fait de l’absence de coronarographie. Pour cette raison, depuis 10 ans, le CH de Chalon travaille en partenariat avec l’ensemble des acteurs publics et privés de cardiologie pour obtenir une autorisation de coronarographie.

 

L’ouverture d’un centre de coronarographie à Chalon permettrait :

 

– L’amélioration de la prise en charge des patients du Nord Saône-et-Loire, victimes aujourd’hui d’une perte de chance (réduction des délais de prise en charge pour les infarctus)

 

– L’optimisation de l’organisation de la filière cardiovasculaire dans le nord Saône-et-Loire

 

– La réduction des transferts médicalisés par le SAMU pour le rendre ainsi plus disponible pour les autres urgences

 

– Le recrutement de cardiologues qui sont en constante diminution dans le territoire et dont le recrutement est dépendant des plateaux techniques tels que la coronarographie

 

– La réduction des dépenses d’assurance maladie

 

Dans ce contexte, le 28 juillet 2016, l’Agence Régionale de Santé de Bourgogne a publié un arrêté reconnaissant un besoin exceptionnel de coronarographie pour le Nord Saône-etLoire ce qui a conduit le CH de Chalon à déposer un dossier d’autorisation en novembre 2016.

 

Des négociations compliquées et une situation de crise

 

En vue de cette nouvelle autorisation, l’ARS a souhaité une coopération accrue entre le CH de Chalon, le CHU de Dijon et le CH de Macon pour améliorer l’ensemble de la filière cardiovasculaire. Le CH de Macon et le CHU de Dijon qui bénéficient déjà d’un équipement de coronarographie ont exprimés d’emblée leur opposition formelle à l’ouverture d’un centre de coronarographie à Chalon craignant une perte d’activité. Cette opposition a été suivie par des recours au tribunal administratif contre l’arrêté de
l’ARS. Celle-ci souhaitait un accord de coopération qui s’est révélé impossible à obtenir. Alors qu’elle avait reconnu un besoin de coronarographie à Chalon en 2016, l’ARS pourrait maintenant rejeter le dossier du CH de Chalon. Ce rejet serait fondé exclusivement sur l’absence de coopération. Enfin, il n’y a pas de confirmation dans les documents de travail du Plan Régional de Santé de confirmation du site de coronarographie de Chalon.

 

Des risques considérables

 

L’absence d’autorisation aurait de très lourdes conséquences :

 

– La fermeture de l’USIC de Chalon, seule USIC du Nord Saône-et-Loire

 

– La désertification médicale en cardiologie avec non recrutement de nouveaux cardiologues mais aussi départ de nombre de praticiens actuellement en place. Ceci entrainerait des délais de consultations inacceptables et des difficultés pour toutes les spécialités fortement liées à la cardiologie (urgences, neurologie, diabétologie, réanimation, chirurgie,…)

 

– La désorganisation des collaborations existantes au sein du GHT au niveau cardiologique et probablement au-delà.

 

Une conférence de presse tenue par le Dr Jean-Luc PHILIP, Unité de Soins Intensifs, le Dr Arnaud DELLINGER,  CME, et le Dr Maxime FAYARD, Projet angioplastie

 

L’USIC

 

• Une seule Unité de Soins Intensifs Cardiologiques (USIC) dans le Nord Saône-et-Loire située à Chalon

 

• Une structure avec des effectifs normés

 

• L’activité habituelle d’une USIC:

 

– 50% d’infarctus (syndrome coronarien aigu)

 

– 15% de troubles du rythme

 

– 10% d’insuffisance cardiaque

 

– 25% d’autres pathologies cardiaques

 

 

Conclusion

 

• Un besoin légitime de coronarographie à Chalon reconnu par l’ARS par l’arrêté du 28 juillet 2016

 

• Des négociations compliquées et une situation de crise du fait d’une décision d’autorisation par l’ARS toujours en attente

 

• Des risques considérables de dislocation de la filière cardiologique (fermeture de l’USIC, départs de cardiologues) avec des conséquences graves pour les patients cardiaques ou d’autres spécialités

 

Un centre qui recrute des cardiologues

 

• Les cardiologues sont en constante diminution dans le territoire Nord 71

 

• Le recrutement est dépendant des plateaux techniques tels que la coronarographie

 

• A ce jour, 3 candidats en attente de l’autorisation de coronarographie par l’ARS.