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mercredi 24 janvier 2018 à 22:15

Cérémonie des vœux de l’hôpital

Entre amertume et lassitude



 

 

 

Rendez-vous était donné à 17h30 pour les traditionnels vœux de début d’année de l’hôpital, qui se tenaient à l’EHPAD des Lys. Oui mais ! C’était sans compter sur la mobilisation de l’intersyndicale qui assurait en face de ce bâtiment une cérémonie bien particulière : celle de l’enterrement de la chirurgie conventionnelle.

 

Et cette cérémonie a retenu l’attention de Marie-Claude Jarrot et d’autres élus présents qui ont ainsi décalé d’une demi-heure le début de la cérémonie des vœux.

 

 

La cérémonie des vœux a donc débuté avec un goût amer en présence de l’ancien directeur du Groupement Hospitalier de Territoire, Bruno Legourd, accompagnant son successeur Christine Ungerer. Isabelle Tabyaoui, Directrice déléguée du Centre hospitalier de Montceau a d’abord laissé la parole aux représentants de l’intersyndicale devant une assemblée bien plus faible que les années précédentes.

 

 

 

67 équivalents temps plein supprimés selon l’intersyndicale

 

 

 

L’intersyndicale tenait d’abord à saluer le départ des retraités bien sûr. Elle a ensuite parlé de graves risques psycho-sociaux dus aux événements de ces dernières semaines. Et de fustiger les décideurs : « Quel courage de la part des décideurs qui ne se déplacent plus ! ».

 

 

Les deux représentantes ont rappelé le courage et la détermination du personnel et ce malgré des pertes d’emplois répétées depuis 2009.

 

 

 

Avec la fermeture de la chirurgie, ce seraient ainsi quelques 67 équivalents temps plein qui seraient supprimés. Et face à cela, la liste complète des conséquences n’est pas faite selon les syndicats.

 

 

 

Se pose alors la question des patients : peut-on parler d’une prise en otage ? Les syndicats se posent la question. Que restera-t-il de l’offre de soin ? Et de conclure : « Nous restons mobilisés et demandons le meilleur pour l’hôpital ».

 

 

L’émotion de Bruno Legourd

 

 

 

C’est avec beaucoup d’émotion que Bruno Legourd a prononcé son discours en « ce moment de triste convivialité » qui marquait ainsi la fin de son travail. Lui qui aura débuté sa carrière en 1975, pense encore au personnel à qui il a destiné ses pensées. Il a ainsi vanté l’adaptabilité constante de celui-ci.

 

 

 

Et de poursuivre : « Parler d’avenir serait incongru de la part d’un futur retraité. »

 

 

 

Il a reconnu les difficultés de coopération au sein d’un GHT et a remercié les oppositions constructives. « Je reconnais que le travail du personnel est plus difficile ici qu’ailleurs » a-t-il reconnu.

 

 

 

 

Et se tournant vers sa collègue : « Je veux saluer Isabelle Tabyaoui qui incarne son établissement avec vigueur et énergie. »

 

 

 

Des recherches de solutions pour le personnel

 

 

 

Un autre membre du personnel a ensuite pris la parole : « Au nom du corps médical du personnel, l’ARS a décidé d’amputer l’établissement de la chirurgie. Aucun délai n’a été donné pour redresser cela. La communauté n’accepte pas ce couperet. Qu’est-ce que c’est que cette humanité qui éloigne le soin des patients ? Notre pensée va aux patients qui devront se déplacer et aussi au personnel. Le CME cherche des solutions. » Citant un à un les spécialistes présents sur le site de Montceau-les-Mines, il indique : « Il faut préserver ces spécialistes. » Avant de conclure : « Nous attendons une impulsion forte de la directrice du GHT. Nous demandons le soutien afin de préserver l’offre de soins. Nous comptons sur vous tous pour aller encore plus loin. Bonne année 2018. »

 

 

 

Isabelle Tabyaoui, pour sa part, a salué l’arrivée de la directrice du GHT et le départ de celui avec lequel elle aura collaboré ces dernières années Bruno Legourd.

 

 

 

Elle a ainsi déclaré à son sujet : « Tu as l’homme des liens entre les établissements. On peut te remercier vivement. Merci pour ton respect des autres. Bonne retraite. »

 

 

 

Puis s’adressant au personnel : « Vous avez prouvé en 2017 votre professionnalisme. A titre personnel, je vous souhaite une réussite personnelle et la santé. En 2018 ; l’établissement a rendez-vous avec son destin. » Elle a ainsi rappelé que le déficit est un triste héritage du passé et qu’il faudra faire connaître le changement de l’offre de soins aux médecins de ville.

 

 

 

Bien sûr, la fermeture de la chirurgie a été qualifiée de décision brutale. « Les émotions brutales doivent s’exprimer, mais pas nous figer. Nous devons résilier. On ne peut pas agir sur le passé, mais sur le futur. Il faut nous rassembler autour des valeurs communes qui nous sont chères. L’hôpital a un futur digne de son nom. Tous se mobilisent pour notre cause dans un bassin de vie de 120000 habitants. Il a toute sa place sur le territoire pour qu’il soit un vrai hôpital de proximité. »

 

 

 

Pour cela, il sera nécessaire de regagner la confiance des partenaires dont les médecins de ville.

 

 

 

Concernant le GHT, elle l’a présenté comme « une force sur laquelle on doit s’appuyer pour limiter les impacts sociaux je l’espère. La coopération peut nous apporter des choses fortes ».

 

 

 

Isabelle Tabyaoui a conclu ses propos en souhaitant que 2018 soit l’année permettant de montrer que l’établissement et son personnel seront capables de se repositionner. « Il faudra que nous le fassions ensemble. Meilleurs vœux malgré tout ».

 

 

 

Un établissement qui a souffert et qui souffre beaucoup

 

 

 

Pour ses premiers vœux, Christine Ungerer a souhaité indiquer qu’elle avait fait connaissance avec l’établissement montcellien prenant conscience que celui-ci « a souffert et souffre beaucoup ».

 

 

 

Et de poursuivre : « Des choses ont été faites et n’auraient pas dû avoir lieu. On doit aller de l’avant ».

 

 

 

Dans son discours, elle a à la fois mis en avant les atouts de l’établissement sur lesquels il pourra et devra s’appuyer. Elle a indiqué la nécessité de valoriser des outils d’avenir.

 

 

Elle a également présenté son souhait de voir évoluer l’équipe de direction du GHT en une équipe plus intégrée avec les 8 établissements concernés. Cela devrait se faire progressivement.

 

 

 

Après avoir remercié le personnel de son implication, elle a conclu « je souhaite que l’année prochaine, les vœux soient sous des hospices plus sereins ».

 

 

 

Monsieur Cosse, a pour sa part exprimé sa déception : « Nous nous étions battus pour le regroupement de la chirurgie à Bouveri. Et là on casse tout. En France, il y a de l’argent, mais mal utilisé. J’ai l’impression qu’on veut tuer l’hôpital public. Il faudra bientôt de l’argent pour se soigner. La situation est critique. On va amener les gens où ? Je veux saluer l’engagement du personnel. Tout le monde s’est investi pour cet hôpital. Je voudrais qu’on revienne aux fondements de la sécurité sociale ; cotiser selon ses moyens, obtenir des soins selon ses besoins. J’espère que l’année prochaine, cela ira mieux. »

 

 

 

« Cet enterrement, c’est terrible »

 

 

 

Tels ont été les premiers mots de Marie-Claude Jarrot visiblemen émue.

 

 

 

Elle a aussi pris un temps pour saluer le travail réaliser par Bruno Legourd « Ma retraite, ça vous va pas. Merci pour votre accompagnement depuis 2014, les conseils prodigués, votre loyauté, votre compétence. »

 

 

 

Après avoir aussi remercié Isabelle Tabyaoui de son travail et de son discours qu’elle a qualifié de « clarivoyant », Marie-Claude Jarrot s’est adressée à la directrice du GHT :

 

 

« Ils ne vous le diront pas, mais moi je vais vous le dire. Ils en ont ras le bol des écritures, des réécritures des copies ». A ces mots, toute l’assemblée a applaudi. Et poursuivant : « On a payé lourdement sur l’autel de la rentabilité qui n’a pas de sens. Madame le Ministre a parlé de suppression progressive de la tarification à l’acte. Cela change tout. »

 

 

 

Elle a ajouté avoir demandé « un package global. On veut l’extinction de la dette ou une ligne de 18 millions d’euros. »

 

 

 

Et d’insister : « L’acte d’amour pour un hôpital, c’est l’argent pour investir. On a presque besoin d’un hôpital neuf, c’est-à-dire une rénovation. »

 

 

 

Optimiste, Marie-Claude Jarrot indiquait : « J’ai confiance dans l’effacement de la dette et j’ai confiance pour l’argent pour l’investissement. Je suis inquiète pour le maintien de la chirurgie ici même si on ne partage pas la décision de suppression de la chirurgie. C’est aberrant de faire poser quelque chose ailleurs et revenir ici. Nous avons des signes forts à envoyer à la population. Vous avez des personnes épuisés, mais mobilisés. Vous avez des personnels exemplaires car ils travaillent avec une pression tout à fait énorme, des personnes qui souhaitent y croire encore. On en a marre des Copermo. »

 

 

 

Et c’est sur le GHT que Marie-Claude Jarrot a souhaité achever son allocution : « Les groupements, ça fonctionne à terme avec la fusion. Je sais que mon collègue de Chalon a émis des réserves. On est plus fort quand on est unis. Il n’y a pas de riches et de pauvres dans le service public de santé. Il vaut mieux se dire les choses. Je veux croire qu’on travaillera bien ensemble. Bonne année à vous et vos familles. Prenez soin de vous ».

A l’issue de ces discours, la cérémonie a repris son cours avec davantage de convivialité et un peu plus de légèreté pour célébrer les médaillés et les retraités.

 

 

 

La soirée s’est achevée autour d’un pot.

 

 

 

Émilie Mondoloni

 

 

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