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vendredi 28 juin 2019 à 08:34

Contrat local de santé : un engagement volontaire de la CUCM

Face aux enjeux de renouvellement des professionnels de santé



 



 

Ce jeudi soir, au cours du conseil communautaire qui s’est tenu à l’Alto au Creusot, Sébastien Gane a présenté le contrat local de santé aux élus communautaires, un engagement volontaire de la CUCM dans un contexte bien particulier.

Le contrat local de santé correspond aussi à un objectif affiché de l’ARS d’étendre le dispositif sur l’ensemble du territoire régional dont la CUCM.

 

Le contrat local de santé est un outil de déclinaison du Programme Régional de Santé (PRS), un partenariat institutionnel, des actions concrètes (prévention, accès aux soins, médico-social, en articulation avec les 13 parcours de santé). Il sert à décloisonner, à accompagner les acteurs (AAP) et mobiliser les opérateurs ARS (Agence Régionale de la Santé).

 

En revanche, il ne traite pas les enjeux hospitaliers ou coopération hospitalière. Ce n’est pas un schéma de répartition des soins et il n’aborde pas la question des urgences médicales.

 

Le contrat local de santé a été lancé progressivement à la suite notamment d’une conférence des maires en juin 2016. Il a fait l’objet de plusieurs étapes d’élaboration : diagnostic, enjeux orientations, plan d’actions.

 

Le diagnostic a été réalisé à partir d’une étude réalisée avec l’Agence d’Urbanisme Sud Bourgogne,  de données qualitatives recueillies à partir d’une enquête par questionnaire réalisée auprès de 122 personnes et de la rencontre de 32 acteurs rencontrés en entretien. Son objectif : Identifier et caractériser l’offre de premier recours.

 

Vieillissement, précarité : les conditions socio-économiques

 

Le diagnostic s’appuie aussi sur une connaissance des conditions socio-économiques de la population.

Le vieillissement de la population requiert une augmentation de la demande de soins et de prise en charge, liée à la dépendance :

  • Indice de vieillissement : 113,5% (86,1% en Bourgogne Franche Comté)
  • 13,3% de plus de 75 ans et plus, des perspectives d’accroissement de la population de 60 ans et plus de + 1,3% par an entre 2012 et 2030

 

La précarité constitue un effet démultiplicateur sur les problématiques de santé (nutrition, souffrance psychologique, etc) :

  • 14,6 % des foyers en dessous du seuil de pauvreté (13,2% en Bourgogne Franche Comté).
  • Cinq quartiers politique de la ville : 6 000 habitants – 6 % de la population.

 

A cela, vont s’ajouter des facteurs environnementaux à travers une approche parcellaire de la qualité des milieux (air, eau, sols) et des activités humaines (habitat).

Des enjeux spécifiques sont toutefois ciblés par l’ARS :

  • le radon d’abord (enjeu lié aux espaces clos) : d’après l’institut de radiation de sûreté nucléaire, 33 communes de la CUCM présentent un potentiel radon significatif, catégorie 3 sur 3.
  • le moustique-tigre : la Saône-et-Loire classée comme zone à risques où le moustique est implanté, par arrêté ministériel du 9 décembre 2014.
  • l’ambroisie : la Saône-et-Loire est touchée par la prolifération de l’ambroisie rendant difficile toute tentative d’éradication.

L’état de santé des populations : le poids des maladies chroniques

 

Le taux de mortalité standardisé est identique à la Région (80,3 pour 10 000 h ; 80,1 en Bourgogne Franche Comté). Les maladies chroniques (cardio-vasculaires, cancers) sont les premières causes de mortalité ou d’affections longues durées : 52% des cas d’ALD (Affection de Longue Durée) en 2014. 20% des décès sont imputables au tabac et à l’alcool,

A cela s’ajoute une prévalence de décès avant 65 ans (20,8 pour 10.000 h ; 20,1 en BFC) et évitables : 44% dont 33% par des actions individuelles et 14% par un meilleur accès aux soins.

Enfin on note une spécificité : le diabète (souvent lié au mode de vie).

 

Le territoire de la CUCM jouit d’une offre de santé structurante :  Hôtel Dieu du Creusot, Centre hospitalier Jean-Bouveri, Maison de santé pluri professionnelles, Centres de santé dont le centre de santé 71 comportant plusieurs antennes.

 

Des perspectives d’évolution de l’exercice libéral préoccupantes

 

L’étude AUSB avait pour objectifs d’identifier et caractériser l’offre médicale sur le territoire de la CUCM : calcul de besoins théorique en professionnels de santé, projection liée à l’évolution du nombre de professionnels de santé libéraux sur la CUCM d’ici à 2031.

La cible retenue concernait l’activité libérale.

Les hypothèse retenues portaient sur la densité nationale des professionnels de santé utilisée comme

référence pour la définition des besoins théoriques en praticiens, l’âge de départ à la retraite retenu  65 ans. Enfin la projection ne prévoit aucun remplacement de départ en retraite.

 

En 2016, la densité médicale des médecins généralistes peut être jugée préoccupante avec les chiffres suivants :

CUCM : 0,64 praticiens pour 1000 H

France : 0,91 praticiens pour 1000 H

 

La densité médicale des masseurs kinésithérapeutes en 2016 n’est guère meilleure :

CUCM : 0,61 praticiens pour 1000 H

France : 0,89 praticiens pour 1000 H

 

La densité médicale des chirurgiens dentistes en 2016 est aussi préoccupante :

CUCM : 0,43 praticiens pour 1000 H

France : 0,48 praticiens pour 1000 H

 

En revanche, l’étude montre une meilleure densité des infirmiers (plus nombreux et plus jeunes) :

Densité médicale 2016 :

CUCM : 1,30 praticiens pour 1000 H

France : 1,25 praticiens pour 1000 H

 

Les pharmaciens sont aussi nombreux

 

Densité médicale 2016 :

CUCM : 0,55 pharmaciens titulaires

d’une officine pour 1000 H

France : 0,42 pharmaciens titulaires

d’une officine pour 1000 H

 

Les enjeux du contrat local de santé

 

Les enjeux du CLS sont multiples. La démographie médicale et l’accès aux soins est l’un de ceux-là à travers l’enjeu d’augmentation et de renouvellement des effectifs, la promotion de la santé et la prévention pour rendre les habitants acteurs de leur santé.

L’accompagnement du vieillissement (accès aux soins, mobilité, prévention et articulation prévention/soins/médico-social), et la déclinaison des actions santé sur les quartiers, grâce à la

mobilisation des acteurs sociaux en sont d’autres.

A cela s’ajoute la participation et l’éducation dès le plus jeune âge, et un travail en direction des jeunes par des actions fortes et spécifiques (addictions, démarche « pass santé jeunes » etc.).

 

Sébastien Gane a présenté dans le détail des objectifs du CLS de la CUCM.

 

Il a fini sa présentation en insistant sur la nécessité de faire la promotion du territoire auprès des étudiants en médecine, d’accueillir et fidéliser les professionnels de santé et de favoriser une meilleure coordination des professionnels de santé.

 

Cette présentation a fait l’objet de très peu de remarques dans les rangs des élus.

 

Josiane Bérard a indiqué pour sa part.

 

« Je souhaitais me réjouir de votre décision de définir un contrat local de santé. Certaines villes s’y sont déjà attelées tel Montceau-les-Mines avec Eric Dubreuil, Antoine André et moi-même. Je suis ravie que la CUCM s’inscrive dans ce processus. Cela demande des moyens et de la volonté et vous en avez. »

 

Et Sébastien Gane d’ajouter : « Juste un complément, les interco vont de plus en plus se positionner sur ce genre d’initiative. »

 

Le Contrat Local de Santé a été voté à l’unanimité. Il reste maintenant à voir les conditions réelles de son application sur le territoire communautaire.

 

 

EM

 

 

 



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Un commentaire sur “Contrat local de santé : un engagement volontaire de la CUCM”

  1. Josall71 dit :

    Juste une petite remarque sur les effectifs des professionnels de santé. Lorsque la régulation existe de manière institutionnalisée ou bien gérée par la profession; comme par hasard il n’y a pas d’écart entre la CUCM et le national! Tous libéraux mais pas de la même manière? Toujours est-il que les populations sont plus facilement « délaissées » par les uns que par les autres!