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samedi 20 juin 2015 à 06:58

Center Parcs du Rousset

Atelier sur les emplois à Montceau



 

 

 

Atelier

 

sur les emplois à Montceau

 

 

 

Ce vendredi soir, la salle du Bois du Verne a accueilli une soirée pour le moins animée, voire passionnée, dans le cadre de la Commission Particulière de Débat Public (CPDP) concernant l’implantation d’un Center Parcs au Rousset.

 

Pour cette soirée, la thématique explorée concernait les emplois.

 

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L’atelier a été animé par Fatima Ouassak, membre de la CPDP, en présence de nombreux élus montcelliens et départementaux.

 

Ainsi, c’est d’abord Marie-Claude Jarrot, Maire de la Ville, qui a accueilli la CPDP. Elle a souligné que le sujet de la soirée « est extrêmement important pour notre territoire. J’espère qu’il fédérera les énergies et trouvera un consensus ».

 

Fatima Ouassak est ensuite revenue sur les multiples messages de citoyens laissés sur le site internet de la CPDP : « Il y a beaucoup de positions exacerbées et très peu de oui, mais. On espère que cela va aller plus loin que ces éléments polarisés » a-t-elle déclaré.

 

Une photographie de l’emploi de Saône-et-Loire qui déplaît

 

Et s’il y a bien eu un consensus dans cette soirée, c’est s’agissant de la présentation faite de l’emploi en Saône-et-Loire.

Pourtant la présentation réalisée par Sylvie Blanc (DIRECTE Bourgogne) et Michel Trélat (Pôle entreprises, économie) répondait à une demande de la CPDP.

 

Ces deux professionnels de l’emploi ont resitué le Rousset dans le bassin d’emploi de Digoin, précisant aussi que la commune dépend de Pôle emploi Montceau.

 

Puis Michel Trélat a présenté quelques chiffres au niveau départemental, constat effectué sur 7 années. Ainsi on a appris qu’on serait passé entre 2007 et 2014 de 141000 emplois salariés à 131500 sur le territoire de la Saône-et-Loire.

 

La catégorie A représentant les travailleurs immédiatement disponibles comprenait ainsi 14218 demandeurs d’emplois en 2007, contre 25748 en 2014.

Les demandeurs d’emplois de moins de 25 ans ont augmenté de 44,18% sur la même période. Les seniors à la recherche d’un emploi sont passés de 2116 en 2007 à 6877 en 2014. Enfin les chômeurs de longue durée sont passés de 3801 en décembre 2007 à 18753 en décembre 2014.

 

Évidemment ces premiers éléments chiffrés ont donné lieu à de vives réactions. C’est d’ailleurs le Président d’une association de chômeurs, qui a été le premier à s’exprimer sur la question. Il a regretté que, malgré ses rencontres régulières avec les acteurs de l’emploi, il n’ait pas eu accès à ces chiffres montrant une tendance générale sur le long terme.

Puis il s’est attaqué à ce type de présentation : « Les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut, surtout pour faire accepter des emplois ».

Une autre dame a critiqué les biais qui ne figuraient pas, selon elle, dans la présentation.

 

Marie-Claude Jarrot a, quant à elle, déclaré « Je suis partiellement d’accord avec ce que dit Monsieur. C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. On doit présenter les chiffres contextualisés. Là, ils sont présentés comme une réserve d’emplois. Après, on descendra dans le détail. Mais on n’est pas là pour accepter n’importe quoi. On ne va pas faire venir des personnes pour deux heures de travail, leur faire faire 20 km. Ce que je peux vous donner comme information, c’est que sur le bassin de Digoin-Montceau, il y a une diminution du chômage des femmes. Mais ce qui a été fait, il ne fallait surtout pas le faire. On doit parler de perspective. Il est important de savoir quelles catégories d’emplois sont concernées. ».

 

C’est la suite de la soirée qui a permis de développer ces détails tant attendus, aussi bien par les citoyens que par les élus.

De son côté, Madame Brévan, Présidente de la CPDP, a vivement déploré la désinvolture de Pôle emploi « qui est inadmissible ». En effet, aucun représentant de Pôle emploi n’était présent ce soir.

 

Autant dire que ce début de soirée donnait la note de ce qu’allait être la soirée !

 

Présentation des perspectives d’emploi par Pierre et Vacances

 

C’est ensuite Jean-Michel Klotz, Directeur général adjoint de Pierre et Vacances qui a poursuivi la présentation sur les emplois.

 

Ainsi, en phase de chantier, le groupe Pierre et Vacances estime que le projet générerait de 250 à 500 emplois pendant deux ans. Ce n’est pas Pierre et Vacances qui créerait de tels emplois, mais les entreprises extérieures, prestataires de services auprès de Pierre et Vacances.

Par ailleurs, Jean-Michel Klotz a précisé, qu’entre 70 et 75 % des entreprises pour les travaux sont locales dans le cas des autres Center Parcs.

 

En phase d’exploitation, le groupe estime à 300 le nombre d’emplois directement créés, dont 85 % en CDI et 60 % à plein temps.

 

Pour répondre à certaines accusations sur le turn-over de la masse salariale du groupe, le dirigeant a pris l’exemple du domaine de Vienne : l’âge moyen d’embauche est de 26 ans. Sur les quatre domaines français déjà ouverts, l’âge moyen est de 40 ans avec une ancienneté moyenne de 8 ans. Et selon le groupe Pierre et Vacances, le turn-over annuel moyen est de 12% sur les domaines Center Parcs France, contre 30% en général dans la profession du tourisme.

 

Poursuivant sa présentation, Jean-Michel Klotz a indiqué des chiffres prévisionnels : 255 emplois en CDI, 45 en CDD.

Parmi les avantages des salariés, on retrouve le 13e mois, une prime d’ancienneté, le rattachement à la convention collective de l’immobilier.

Ce dernier point a donné lieu à des échanges houleux. En effet, le dirigeant a justifié le rattachement à cette convention collective, par le fait que la majeure partie du chiffre d’affaires de Pierre et Vacances est réalisée sur des prestations immobilières.

 

C’est ensuite le responsable de la formation de Pierre et Vacances qui a poursuivi les propos sur la programme de formation chez Center Parcs.

Il a notamment indiqué : « Pierre et Vacances se rapproche de partenaires pour la formation : les collectivités territoriales comme le Conseil Régional, le Pôle emploi ou encore l’OPCA ».

 

Et d’ajouter : « Nous avons une stratégie de formation qui va être liée à ce qui se passe sur le territoire. On forme au métier, on adapte les personnes à leur poste de travail. Puis on les intègre au poste de travail »

 

Cela signifie que la stratégie s’appuie sur un diagnostic précis du bassin d’emploi, des demandeurs d’emploi et des métiers en tension.

 

Une fois encore, cette présentation n’a pas convaincu une partie de l’assemblée qui a vivement exprimé sa désapprobation.

Ainsi un participant : « On va utiliser des crédits publics pour Center Parcs, alors que pour les petites entreprises qui en ont tellement besoin, on ne trouve pas de crédits. On est sur un bassin d’emploi. On n’est pas un stock. On va encore s’appuyer sur la puissance publique pour former. Non, non et non. »

 

Entre accusation de dumping social et désaccord flagrant quant à une représentation faussée des chômeurs de longue durée, élus et représentants de Center Parcs ont chacun tenté d’apporter des éclaircissements sur leur volonté politique pour les uns et sur leur projet économique pour les autres.

 

Les emplois de maintenance et d’entretien, qui avaient cristallisés toutes les peurs et les questionnements depuis le début du CPDP, ont reçu des éclaircissements. Il a aussi été question des emplois d’insertion.

Au cours de la soirée, les questions se sont faites plus précises, conduisant les trois représentants du groupe Pierre et Vacances à être rudement malmenés. Pour eux, l’exercice d’explication de texte pouvait être parfois difficile.

 

C’est notamment la reconnaissance d’un chiffres d’affaires majoritairement réalisé sur la location des cottages qui a ému la salle.

 

Des digressions sur les aides aux entreprises

 

Bien que la soirée soit destinée à l’emploi, ce sont aussi les questions des aides aux entreprises qui ont été mises en question. Ainsi Claire Mallard, EELV, a signalé « l’importance des aides différenciées, notamment à destination des TPE qui ne possèdent pas la connaissance des lois. L’aide doit être plus ciblée sur les TPE qui n’ont pas les moyens matériels, comme le groupe Pierre et Vacances ».

 

A la suite, les questions de l’assemblée se sont faites pressantes sur le financement de l’emploi par les investissements publics, mais aussi sur le diagnostic.

 

Les élus et l’animatrice du CPDP, ont quant à eux, pressé Pierre et Vacances de donner des précisions sur l’organisation du travail.

 

La Directrice des Ressources Humaines de Pierre et Vacances a alors présenté le cas des emplois d’entretien, des contrats de 39h par mois. Les heures de travail se répartissent sur deux journées, le lundi et le vendredi, de 10h à 15h avec une demi-heure de pause.

S’agissant des déplacements des employés jusqu’à leur lieu de travail, Center Parcs a prévu un système de navette (uniquement pour les employés d’entretien), ou un système d’indemnités de transports.

 

Le Maire-adjoint de Blanzy, présent déjà lors d’autres ateliers, a pris cette fois-ci la parole pour apporter son soutien et celui du maire de Blanzy au projet. Il a exprimé espérer des retombées économiques sur l’ensemble du territoire.

 

La question de l’adéquation de l’offre

 

Fabien Genet, vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, chargé du développement économique et des territoires, du numérique, très haut débit, a ainsi indiqué que le bassin d’emploi Creusot Montceau est le troisième le plus peuplé du département. Le niveau de qualification est inférieur à la moyenne départementale. Et il est davantage touché par le chômage.

 

Revenant sur le budget actuel du département, il a déclaré : « Nous sommes asphyxiés par la montée du RSA et du chômage. On ne peut pas dire non à l’emploi. Il permet de réduire le poids du RSA sur le département.

 

Les spécialistes de DIRECTE Bourgogne ont complété les propos de l’élu en indiquant que sur le bassin de Digoin, il y a ainsi 2618 demandeurs d’emplois de longue durée et 2059 sur le bassin de Montceau.

 

Center Parcs a précisé, afin de répondre aux questions de la salle, que c’est une soixantaine de métiers que le parc recrutera.

 

Marie-Claude Jarrot, pour sa part, a souhaité indiqué avant de conclure la soirée : « Nous avons des propositions à faire à Center Parcs. On aimerait avoir un comité de pilotage sur les métiers. Il faudrait qu’on écrive ensemble sur ces métiers. Nous souhaiterions évoquer avec vous la possibilité de redéfinir les espaces de restauration et les métiers liés à la restauration, car nous avons de véritables pépites ici. Nous pouvons peut-être imaginer un Center Parcs gourmand, avec le respect des filières courtes ».

 

Et c’est Madame Brévan, Présidente de la CPDP, qui a conclu : «  Ce débat va apporter quelque chose si ce projet se fait. Center Parcs n’a jamais eu l’occasion d’aborder ce sujet de cette manière ».

 

Après avoir remercié l’ensemble des participants, Madame Brévan a rappelé les prochaines dates des ateliers et réunions.

 

Ainsi la prochaine réunion se tiendra le 24 juin, salle du syndicat des Mineurs à Montceau, à 18h30. Elle portera sur le modèle économique.

 

Pour écouter les enregistrements des précédents ateliers ou poser vos questions, c’est ici :

 

 

http://cp-lerousset.debatpublic.fr/

 

 

 


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5 commentaires sur “Center Parcs du Rousset”

  1. loupblanc dit :

    où comment mettre la charrue devant les bœufs. On ne voit que des résultats immédiats , mais catastrophiques à moyen terme , aucune stratégie, à part  » sa pomme « . Le seul secteur qui crée de la richesse c’est l’industrie ( rappelez vous la Mine , la Sfac au Creusot ) par contre des métiers pénibles , pas du tertiaire en comité Théodule. L’industrie payait assez correctement ses employés , qui pouvait dépenser , faire marcher le commerce , faire bâtir , avoir des projets de famille , et les gens n’essayaient pas de magouiller pour s’en sortir , car là l’argent ne va plus dans le commerce et l’Etat ( exemple le + gros impôt en valeur absolue hors fraude TVA : la TVA ). L’industrie française est passée de la 6 ème place mondiale à la 28 ème place , peut dire les dégâts et les contrats partis à l’étranger , une partie de l’iceberg. Et là dans un pays de misère seul le tourisme peut nous sauver avec des emplois précaires ( nombre d’heures non payées en fonction présence , c’est à la mode ) comme les aides à domiciles ( 20 h hebdo pour 2 -3 heures par jour en faisant 70 kms, assistantes maternelles à 2 euros de l’heure sans retraite ) et j’en passe . Soyons sérieux Pierre et Vacances même dans les zones touristiques vous ne faîtes pas le plein dans une saison de mai à septembre . Pensez vous que les riches Chinois ou Russes vont venir dans le Charollais.

  2. 71Zorro dit :

    Mesdames et Messieurs les pro-Centre Parc, soyez honnêtes avec vous-mêmes, et surtout honnêtes avec ceux que vous essayez de rouler dans la farine : en 30 ans de visites à Euro-Disney ou au Parc Astérix, le TGV m’a déposé à l’intérieur même de ces structures où j’ai passé des moments formidables jusqu’à l’heure du retour, sans jamais quitter l’enceinte du Parc.
    Et vous ? Sans mauvaise foi, connaissez-vous le centre-ville de Marne-la-Vallée ? L’église ? La Mairie ? Y êtes-vous seulement allés une seule fois ??? J’en doute fort, allez, dîtes-le ! Le Parc Euro Disney se suffit à lui-même et le touriste qui y rentre n’a pas à en sortir, il y a tout ce qu’il faut pour manger, dormir et s’amuser.
    Connaissez-vous les villes environnantes du Parc Astérix ? Y êtes-vous déjà allés une seule fois ??? J’en doute fort à nouveau….
    ET bien si touristes il y a au Center Parc du Rousset, si ça marche, vous ne verrez jamais aucun de ces touristes à Charolles, à Digoin ou à Montceau-les-Mines ! Parce qu’ils trouveront tout ce qu’ils sont venus chercher, à l’intérieur du Parc, de leur arrivée jusqu’à leur départ ! Alors en quoi cela va-t-il nous apporter des bénéfices dans la région ??? Dans quels domaines ? Dans quels endroits ?
    Je suis curieux de vos réponses….

    • Daniel Z dit :

      Oh Zorro !
      Mais que vont chercher les clients de ces zones de loisir ?

      S’ils ne sortent pas de ces parcs, c’est la preuve que les gestionnaires répondent aux attentes de leurs clients.
      Donc qu’ils sont efficaces et en adéquation avec la demande.

      «  »Disneyland Paris, campagne 2014 de recrutement, avec 8000 postes à la clé…Nous comptons ainsi recruter cette année entre 6000 et 7000 CDD, auxquels s’ajoutent un millier de CDI temps plein, dont 200 jeunes de moins de 26 ans et un minimum de 25 seniors. » »

      Pas convaincu que l’église de Marne la Vallée suscite un tel engouement.

      Amitiés

  3. roussillon dit :

    Pierre et Vacances est une multinationale qui attend un retour sur investissements…qui sont le fait d’autres acteurs !!

    Métier disiez vous ? au nombre de soixante ?…Un métier est lié à la durée (plan de carrière), à une adaptation permanente, à la compétence et au dévouement.

    N’attendons pas les premières pelleteuses pour occuper le site avant que Sa Majesté Financière s’en empare

  4. Daniel Z dit :

    Pas vraiment de votre avis, loupblanc.

    L’industrie n’est pas seule créatrice de richesse.
    Vous oubliez l’agriculture, le tourisme….
    La France que vous évoquez est morte mais c’était inéluctable.
    Elle s’appuyait sur l’exploitation de matières premières propres et d’un « empire colonial ».
    Les unes sont épuisées, les autres sont devenus « indépendants ».

    Notre pays est condamné car nous sommes trop nombreux pour les ressources disponibles.
    Vous me direz avec raison que c’est aussi valable pour l’humanité……

    Pas besoin des russes ou chinois pour faire vivre des Centers Parcs.
    Il existe encore une frange suffisante de la population française qui dispose de revenus et rentes confortables.

    Amitiés