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vendredi 8 juillet 2016 à 09:09

Jean Jacques Lévy fait chevalier de la Légion d’honneur à Montchanin…



 

 

 

Nous vous relatons des remises de légion d’honneur assez régulièrement dans nos colonnes… or, ce jour, jeudi 7 juillet 2016 voilà que ce mot, Honneur, se conjugue au pluriel lors de la récompense d’un seul.

 

 

A Montchanin, dans la salle du haut du « Moderne », en présence de Jean Yves Vernochet, le Maire Conseil Départemental, se tient la remise de la légion d’honneur au Docteur Jean Jacques Lévy.

 

 

C’est par le Décret du 15 avril 2016 portant nomination au titre des anciens combattants de la guerre 1939-1945, des Théâtres d’opérations extérieurs et de l’Afrique du Nord NOR : DEFM1605486D que Jean Jacques Levy est élevé au grade de chevalier de la légion d’honneur, au titre d’ancien combattant, avec traitement.

 

 

L’histoire de cet homme se confond avec l’histoire de France dans ce qu’elle a de plus tragique, de plus sombre et de plus glorieux.

 

Persécuté et poursuivi parce que juif, empêché de poursuivre son bac à Macon, caché grâce à de multiples actions héroïques, combattant FTP, il réussit à la fin de la guerre à être cité et à obtenir la croix de guerre pour avoir sauvé des camarades au péril de sa vie, il faire rendre gorge à l’occupant illégal du commerce de ses parents dont le magasin avait été aryanisé, il reprend des études, passe son bac, se marie, passe sa thèse, devient Médecin et s’installe à Montchanin en 1953. Il partira en retraite en 1991.

 

 

Tout, dans son parcours, dit son honneur et son courage, son héroïsme, mais tout dans son parcours met à l’honneur les autres. Il saluera lui-même ces personnes exceptionnelles qui ont jalonné sa vie, qui lui ont sauvé la vie.

 

 

Mais avant lui dans leurs discours, Jean Tortiller son parrain qui lui remettra la légion d’honneur, Jean-Yves Boursier cet historien (*), professeur émérite des universités, viendront relater les actions d’un grand courage et d’une grande humanité que des gendarme, policier, douanier mèneront pour sauver Jean Jacques Levy et sa famille de la haine nazie et de certains français, dont le Maire du Mont Saint Vincent de l’époque. Edile vichyste, dont des extraits de rapports sont lus.

 

 

Oui dans la vie de cet homme simple, qui sourit comme si parfois en en faisait un peu trop en ce qui le concerne, l’honneur a été des deux côtés il en a reçu les témoignages humbles de certains fonctionnaires qui refusaient la collaboration et la haine raciale, il en a redonné à sa manière le décuple pour être digne de ce qu’il avait reçu.

 

Le discours de l’historien Jean-Yves Boursier est d’une grande érudition et bouleversant d’humanité, d’évocations historiques

 

Il resitue les origines lointaines des ancêtres de Jean Jacques Lévy dans ce «pays sans frontières», le Yiddishland qui couvrait une zone entre entre Pologne, Lituanie, Biélorussie, Ukraine, Roumanie et Hongrie. Si l’on peut simplifier le territoire de la Pologne médiévale. Ce territoire était marque par une unité de langue, avec l’usage de différents dialectes du yiddish.

 

Avant le massacre perpétré par le régime nazi et ses séides, sa population était estimée  à 11 millions de personnes.

 

Le discours de Jean Tortiller est profondément humain et émouvant par sa simplicité chronologique, par sa relation des faits de guerre.

 

Jean Tortiller, dernier compagnon vivant de Jean Pierson, jeune FTP capturé à 17 ans au combat à Moroges le 24 mars 194, puis déporté en mai 1944 au camp de Compiègne, puis au camp de Neuengamme, puis envoyé en commando de travail à Watenstedt, et qui faillit être englouti dans les marches de la mort à Ravensbruck, Jean Tortiller, donc, qui fait le panégyrique de Jean Jacques Levy en qualité de compagnon d’armes, en mettant en avant les faits de guerre de son ami.

 

C’est ce qui frappe chez ces combattants, ces hommes qui sont revenus de la mort… la simplicité, l’expression du sentiment qu’ils n’ont fait que leur devoir.

 

 

Souvent les plus humbles sont ceux qui en ont fait le plus.

 

 

Dans son discours, Jean Jacques Lévy s’oublie lui-même derrière les remerciements qu’il adresse à tous pour l’aide qui lui ont apporté tout au cours de sa vie, comme ai cette dernière était surtout le fait de la générosité des autres.

 

 

Heureusement que le Docteur Mathis et les autres orateurs viennent un peu remettre les choses en perspective.

 

 

Ils rappellent qu’au sortir de la guerre, à 19 ans en 1945, il obtient son second bac (à l’époque il était en deux parties) qu’il s’inscrit en fac de médecine à Lyon, qu’en 1952 il passe sa thèse de doctorat en médecine et qu’en 1953 il s’installe à Montchanin.

 

 

Ils rappellent aussi qu’il fut médecin réserviste, médecin capitaine des pompiers, Médecin de l’EHPAD Bardot au Mont Saint Vincent, médecin du Vélo Club montchaninois, fondateur du Tennis, club, organisateur de l’enseignement postuniversitaire au Creusot, fondateur du cabinet médical appelé le centre Laennec, etc.

 

Une vie bien remplie au service actif de la communauté.

 

 

 

Il en remercié par tous et très applaudi.

 

 

 

S’il s’est effacé derrière les remerciements adressés à tous, il intervient quand même pour dire qu’il partage l’honneur d’être distingué par la plus haute récompense française avec sa famille. Il les remercie vivement d’avoir su surmonter les contrariétés et difficultés dues à sa profession de médecin de famille. Ses remerciements vont à son épouse qu’il a épousée en 1949. Elle était sage-femme et surement une femme sage dont le père forgeron au Mont Saint Vincent était un opposant au Maire Vichyste de l’époque qui l’avait d’ailleurs dénoncé.

 

 

Il conclut son bref discours par une phrase d’Elie Wiesel « essayons de lutter contre l’indifférence, l’intolérance et l’injustice. »

 

 

Il convie la très nombreuse assemblée qui s’est déplacée pour lui, mais d’abord il y a un témoignage de sympathie d’un membre du Lyons Club du Creusot, un poème en vers avec des rimes en « eur » comme honneur.

 

 

De cette cérémonie s’est dégagée une atmosphère simple et pleine d’émotion et d’empathie.

 

 

Gilles Desnoix

 

 

(*) Bibliographie Jean Yves Boursier
Bibliographie
LA GUERRE DE PARTISANS DANS LE SUD-OUEST DE LA FRANCE 1942-1944 La 35è Brigade FTP-MOI
Jean-Yves Boursier – Préface C. de Lévy

LA POLITIQUE DU PCF 1939-1945
Le PCF et la question nationale
Jean-Yves Boursier

CHRONIQUES DU MAQUIS (1943-1944)
FTP du camp Jean Pierson et d’ailleurs
Jean-Yves Boursier

RESISTANTS ET RESISTANCE
Sous la coordination de Jean-Yves Boursier

UN CAMP D’INTERNEMENT VICHYSTE
Le sanatorium surveillé de La Guiche
Jean-Yves Boursier

ARMAND SIMONNOT, BÛCHERON DU MORVAN
Communisme, Résistance, Maquis

Jean-Yves Boursier

 

 

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