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dimanche 11 septembre 2016 à 04:51

Alexandre Saunier, producteur de viande d’agneau à Ciry-le-Noble, un jeune éleveur avec son regard sur l’agriculture d’aujourd’hui

A la recherche du juste équilibre




 

Les clichés sur le monde paysan sont nombreux et pas toujours en sa faveur. Après, chacun voit midi à sa porte. Alexandre Saunier, lui, est éleveur, plus précisément « producteur de viande d’agneau » aime-t-il à préciser et casse le mythe de l’agriculteur accaparé par son lourd labeur quotidien. Des vacances, il en prend, part aussi en week-end, fait du vélo, court et s’occupe de sa petite famille.

 

 

Alexandre a 32 ans, exploite avec son cousin Christophe le Gaec des Riaudes à Ciry-le-Noble et fait donc partie de cette « nouvelle race » d’éleveurs qui cherche à concilier le travail et sa vie privée. Autant vous dire, même s’il n’est pas seul à partager cette façon d’être dans la profession, sa méthode est encore loin de faire l’unanimité.

 

 

 

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Travailler mieux et gagner plus

 

 

 

Peut-être, aussi, a-t-il la chance _ et c’est un bien grand mot _ d’avoir choisi l’élevage ovin, on va dire moins contraignant que l’élevage bovin, encore que, s’empresse-t-il d’ajouter : « Si je veux, je peux m’occuper 12 à 15h par jour auprès de mes brebis mais j’apprécie d’être chez moi en début de soirée auprès de ma compagne et de ma fille ou encore d’être là pour prendre le petit-déjeuner avec elles ». Encore aujourd’hui, certains ne comprennent pas ce mode de fonctionnement. En fait, il s’agit d’une méthode à suivre que Alexandre Saunier s’emploie à promouvoir. Madame travaille à Alsthom, sa petite fille va effectuer sa première rentrée des classes et « les brebis seront bien gardées ». Son travail, il le fait et plutôt bien, d’une part parce qu’il aime son métier et, d’autre part, il a de l’ambition notamment « je réfléchis à améliorer les conditions de travail et augmenter mes revenus ». Mieux et plus, c’est de l’anachronisme de nos jours ! Pas chez Alexandre.

 

 

 

Les gallinacés d’un côté, les brebis de l’autre

 

 

 

Il est installé aux Riaudes depuis sept ans. « A l’époque j’étais avec mon père, il avait 100 brebis et 3 poulaillers, aujourd’hui, mon cousin s’occupe principalement des volailles et de 4 poulaillers et moi des 500 brebis ». Il aurait pu poursuivre dans la maintenance de matériel agricole mais Chartres était un peu loin de ses racines et d’une qualité de vie qu’il recherchait. Ici, à Ciry, il est chez lui.

 

 

 

D’un côté les volailles, principalement des poulets et pintades fermiers de Bourgogne, des volailles labélisées qui gambadent en plein air (4 poulaillers de 400 m2 avec 4000 gallinacés et un hectare de terrain), de l’autre, les brebis de la race romane. « C’est une race très maternelle, bonne laitière et met bas sans difficulté » précise Alexandre Saunier. Tout est question de méthode disions-nous, effectivement, les naissances sont plus ou moins planifiées. « Entre le 15 septembre et le 15 octobre, j’ai 270 brebis qui vont mettre bas avec en moyenne 2 agneaux par naissance ». Forcément, pas de vacances à ce moment-là. La bergerie devient une nurserie que le jeune éleveur surveille. « J’interviens pour isoler la mère et ses petits des autres et c’est le moment de les marquer ». Et, surtout, pas question de les lâcher dans le pré, les prédateurs, renards et buses n’attendent que ça !

 

 

 

La semence arrive par avion

 

 

 

Outre les 12 béliers qui assurent la reproduction d’une partie du troupeau, Alexandre Saunier s’appuie également sur l’insémination pour améliorer là encore la race romane et sélectionne ses 100 meilleures mères. A Toulouse, dans un centre, sont réunis les meilleurs béliers de France. La semence est recueillie le matin pour être inséminée le soir même et arrive par avion à Lyon. La semence de bélier ne supporte pas la congélation. Vite fait, bien fait.

Le Gaec des Riaudes s’étend sur 120 hectares dont 60 sont dévolus à la culture des céréales. « Nous en vendons une partie, le blé et le colza, alors que la luzerne, l’orge, le maïs et les pois servent de nourriture aux animaux. Nous sommes pour ainsi dire autonomes ».

 

 

 

Vous voyez, le travail ne manque pas, tout est question de méthode sachant aussi que Alexandre Saunier s’investit auprès des Jeunes agriculteurs. Il est vice-président à l’installation au sein des JA 71. « Je me bats pour promouvoir le métier » souligne-t-il alors que sa chienne Hyona, chien de troupeau, patiente à l’arrière du pick-up. Elle n’a qu’une hâte, repartir dans les prés et prêter main forte à son maître. « Une aide précieuse » lui dit-il en la caressant.

 

 

 

Voilà comment Alexandre Saunier concilie vie professionnelle et vie familiale, même si ça ne plaît pas à tout le monde.

 

 

 

Jean Bernard

 

 

 

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