Ce mardi matin, c’est à 11h08 que François Hollande est arrivé à Montchanin au Bois Bretoux à hauteur du pont temporaire enjambant la RCEA. Il est venu faire une visite de chantier, accueilli par des habitants, du personnel des entreprises de BTP sur place, du personnel de la DRIR, de la DREAL dont le directeur du service transports Michel Quinet, mais aussi de nombreux élus du territoire (maires, députés, adjoints, élus départementaux et régionaux), des représentants de l’État (Préfet de Saône-et-Loire et Sous-préfet d’Autun).

 

 

On peut dire que la visite de chantier s’est déroulée au pas de course. Le Président a suivi avec intérêt les explications de Michel Quinet (DREAL) sur l’historique des travaux de la Route Centre Atlantique (RCEA) et sur l’accélération du doublement des voies en Saône-et-Loire et dans l’Allier.

 

 

Nous vous rappelions que cet engagement avait été pris en juillet 2013. Et sur les 184 millions d’euros engagés pour la totalité des travaux, 130 millions ont aujourd’hui été dépensés.

 

 

Michel Quinet déclarait au Chef de l’État : « L’accélération, c’est au quotidien un véritable défi Monsieur le Président ».

 

Le directeur du service transports de la DREAL a aussi rappelé que des études étaient engagées pour le secteur de Blanzy – Montceau-les-Mines.

 

 

Le chef de l’État satisfait

 

 

Visiblement le chef de l’État était satisfait de l’avancement du projet dont il a rappelé être l’initiateur de la reprise.

 

Il a déclaré : « C’est l’engagement que j’avais pris avec mon gouvernement. Il y a eu des accidents qui ont interpellé par leur gravité sur cette route. Dans le département de l’Allier, des travaux sont aussi assurés dans des délais très courts. Pour cette route européenne, des travaux s’exécutent sur une période rapide. Cette route sera sécurisée à l’horizon 2020. »

 

 

Interrogé sur la taxe poids lourds (écotaxe) qui aurait dû permettre le financement notamment de ces travaux, François Hollande a répondu : « Pour l’essentiel cette route est gratuite. Sur le projet écotaxe, quand je l’ai arrêté, c’est parce que toutes les conditions n’avaient pas été envisagées. Du coup j’ai mis en place une taxe sur le gazole qui compense cela ».

 

 

Le Mecateamcluster, un projet modèle

 

 

Le Président de la République a ensuite repris la route en direction de la Zone des Chavannes afin de visiter l’entreprise Novium et de découvrir le site dédié au Mecateamcluster sur la zone de Saint-Vallier/Montceau.

 

 

Après la visite du site, Didier Stainmesse, visiblement ému par la visite du chef de l’État a déclaré devant de nombreux partenaires publics et privés et le chef de l’État et le secrétaire d’État Christophe Sirugue : « C’est un grand honneur de vous accueillir à Novium et c’est avec fierté que je représente l’association d’une centaine de PME. »

 

La labellisation du projet par l’État constitue aux yeux du directeur de l’entreprise Novium « une première démarche de l’État de reconnaissance » du savoir-faire des entreprises de la grappe.

 

 

Didier Stainmesse a poursuivi son discours en revenant sur la constitution du Mecateamcluster à partir d’un noyau dur constitué d’entreprises locales (PME et TPE) rejoint par la suite par des entreprises plus grosses du secteur ferroviaire (Alstom ou SNCF par exemple).

 

Il a rappelé aussi les commissions développées par le Mecateamcluster et sur lesquelles s’appuient les différents membres de l’association : une commission développement de marché, une commission innovation et une commission emploi et formation.

 

Il s’agit à travers ces trois commissions de soutenir le développement du secteur de la maintenance ferroviaire à l’échelon européen et international, notamment pour les PME. Il s’agit aussi de concevoir les jalons des chantiers ferroviaires du futur. Il s’agit enfin de former des professionnels pour cette filière en mutation.

 

 

Le directeur de Novium a fini son propos par une citation lui tenant à cœur et correspondant selon lui à l’esprit du Mecateam : « L’union fait la force et le partage fait l’intelligence ».

 

 

« Nous sommes conscients des paris que vous avez faits »

 

 

C’est par ces mots que François Hollande a débuté son discours au sein des locaux de Novium.

 

Et d’ajouter : « Nous sommes dans un bassin qui a connu des restructurations importantes ces dernières années : les mines, Creusot Loire etc. Et qui n’ont pas été immédiatement remplacées. En Saône-et-Loire, nous sommes dans un département industriel. L’emploi industriel représente plus de 20 % des actifs du territoire. Montceau-les-Mines est une ville en profonde mutation. L’État a voulu jouer son rôle autant qu’il le pouvait. L’industrie en France représente 12 % de la population active. On a à créer de l’emploi et à gagner en compétitivité. D’où le pacte de responsabilité mis en place depuis 2012. C’était une condition indispensable pour redévelopper nos industries. Mais aussi le développement et la recherche. Nous ne pouvons pas faire différemment. »

 

 

Et de poursuivre : « Il fallait développer des pôles d’avenir, des clusters de compétitivité comme le vôtre. Et vous avez prouvé qu’il s’agissait d’un projet d’avenir. l’État vous a apporté 6 millions d’euros. Vous avez été labellisé. Au total, c’est 8 millions d’euros que votre organisation a pu obtenir . Les collectivités locales auraient pu aménager les friches, les transformer en habitations. Vous avez fait le choix de la transformation pour offrir de l’emploi à travers l’industrie ferroviaire. Cette industrie s’inscrit dans le développement futur. »

 

 

Et d’ajouter : « Bien sûr, il faut des services, de l’agriculture. Il y a d’ailleurs ici une qualité professionnelle. Mais l’industrie nous permet d’avoir de nouveaux objets. Partout où je vais, nous avons les meilleurs produits. »

 

 

Croire en nos industries

 

 

« Nous avons toutes les raisons de croire en notre avenir industriel. L’innovation, c’est ici qu’elle se prépare. La formation est essentielle pour la formation des industriels. Ce que nous n’avons pas le droit de faire est de former les jeunes pour des métiers qu’ils n’obtiendront pas. J’ai été heureux d’être présent pour l’inauguration des travaux aujourd’hui. Je suis très heureux de la création à venir de 200 emplois. Vous êtes un modèle. Et je voulais que cela se sache. » a déclaré le Chef de l’État.

 

 

Avant de conclure : « Lors des dernières présidentielles, chaque candidat visitait les industries. Et nous avons redressé cela. Oui il y a encore des difficultés. »

 

 

Marie-Claude Jarrot a interpellé le Chef de l’État

 

 

Comme nous vous l’indiquions en début de matinée, Marie-Claude Jarrot a interpellé le chef de l’État après son discours. Sur le dossier de l’hôpital, nous avons pu entendre le chef de l’État lui répondre : « Nous y travaillons ».

 

Madame le Maire de Montceau-les-Mines a effectivement confirmé l’échange : « Il a été confirmé que le soutien arrivait pour l’étalement du remboursement de la dette et au niveau financier. J’ai signalé notre exemplarité avec la création du GHT. J’ai indiqué notre volonté sur la filière textile sur le bassin montcellien. Une filière de haute qualité. Il le faut ».

 

 

Revenant sur l’hôpital de Montceau : « Nous avons été de très bons élèves. Si les 200 emplois arrivent, les hôtels ne pourront pas absorber les personnes à loger. J’ai donc parlé avec le Président d’un projet de « foyer de jeunes travailleurs ». Ce qui est important est d’avoir des logements.J’ai d’ailleurs beaucoup d’espoir sur le site de Loison en centre-ville. Cette discussion compte même si dans quelques temps, ce ne sera plus le même Président. »

 

 

Et de conclure : « La communauté hospitalière est inquiète sur l’avenir. Et j’ai initié une demande à l’État en décembre dernier auprès de Sirugue. ».

Une très belle reconnaissance des entreprises

 

 

Jean-Claude Lagrange et Didier Stainmesse se sont tous deux réjouis de la visite du chef de l’État. Le premier indiquait : « C’est une très belle reconnaissance du travail des entreprises. La collectivité a su accompagner. On était quelques-uns à être convaincus. On n’aurait jamais pu passer ces étapes, convaincre des grands groupes, l’État… avec la création de la plateforme et les investissements à venir. Et le campus avec un concept qui se tient ! Une entreprise va venir s’implanter en plus de Mecateam. Pendant deux ans il y aura des travaux, dont le lancement de l’architecture du pôle formation. En 2 ans, c’est entre 25 et 30 millions d’euros d’investissements. »

 

 

L’entreprise venant s’installer est actuellement présente à Blanzy et adhère à Mecateam. En rejoignant le site, elle fera ainsi bénéficier aux membres de l’association de ses infrastructures. Jean-Claude Lagrange a rappelé l’essence même du projet : la mutualisation des moyens. Il a enfin rappelé le montage exceptionnel de ce projet industriel innovant : public/privé, TPE, PME et grandes entreprises.

 

 

Didier Stainmesse, Directeur de Novium, a déclaré pour sa part : « La visite, c’est un événement, une reconnaissance du travail réalisé. C’est une forme de témoignage du travail fait. Nous avons obtenu 8 millions d’euros. Nous sommes un secteur de référence. C’est ce qu’a dit le Président. Même si on ne l’a pas fait pour cela. Ce n’est pas une démarche vaine. On y a cru. »

 

 

Revenant sur l’implication des élus : La motivation des élus était importante. Ce n’est toutefois pas un projet politique mais bien industriel. C’est un projet mixte. Parce que c’est l’union du public et du privé. On doit casser les codes. C’est ce que je dis aux jeunes entrepreneurs. Devant le défi industriel, on doit être solidaires. On doit convaincre nos fleurons pour exporter notre savoir-faire : Alstom, la SNCF… »

 

 

La motivation est encore importante pour les membres du cluster qui vont voir enfin sortir de terre les idées longtemps en gestation. L’année 2017 devrait être la concrétisation du Mecateamcluster.