Maud-Charlène Perrette (Portrait, JSMO) : Une fille qui joue au Foot…
Licenciée depuis un an à la JSMO Féminine, elle nous raconte pourquoi et comment elle est devenue footballeuse. Avec décontraction et simplicité.
Faute de clubs pouvant l’accueillir, elle rongea son mal en patience. En effet, née le 22 octobre 1992 à Le Creusot, les possibilités sont faibles pour jouer au foot quand on est une jeune fille dans les environs.
Une relation d’amour avec le ballon rond
Mais Maud, femme ferme et sérieuse, est capable d’accepter bien des contraintes et d’efforts répétés. Alors, quand elle entend parler sur Facebook, de la création d’une équipe de foot Féminine à Montchanin, elle saute sur l’occasion, elle qui réside au Creusot. Cette animatrice périscolaire, qui « se trouvait bizarre étant petite car étant une des rares filles à aimer jouer au foot », s’est alors présentée à un entraînement d’essai, à l’aube de la saison 2015/2016. Elle nous raconte « ne pas avoir hésité une seule seconde à prendre une licence, c’était comme je l’avais imaginé. »
Avant cela, cette demoiselle créative et appréciée au sein du groupe JSMO, s’est essayée un an à la danse, mais « ce n’était pas mon truc » nous confie-t-elle. Le foot pour les filles, une réalité de plus en plus répandue, malgré tout, certaines hésitent encore, Et Maud a un message pour elles : « Je leur dirais tout simplement allez-y ! N’ayant plus peur des préjugés, les mœurs ont changé, si vous aimez le foot venez essayez. On apprend beaucoup de choses avec de très bons éducateurs et puis surtout, on rencontre de superbes personnes qui deviennent nos coéquipières. Plus qu’une simple équipe, on découvre une seconde famille ! »
Femme dans la vie, joueuse sur le terrain
Nous avons pris la peine de lui demander, au risque de l’entendre hurler, si pour elle le foot était le même, chez les hommes et les femmes. La réponse fuse : « Ce sont exactement les mêmes sports. Le foot, qu’il soit pratiqué par des femmes et ou bien des hommes reste le même. Nous avons les mêmes règles, les mêmes principes et les mêmes objectifs. Les matchs de l’équipe de France Féminine en sont une preuve évidente à mes yeux. » Son argumentaire tient la route et dans le fond, là n’est pas le nœud du problème.
Cet article a pour vocation d’inciter tout à chacun de s’adonner à sa passion sans restriction. Les préjugés inhérents à la pratique féminine tendent à se marginaliser, mais ils existent toujours et ils sont parfois un frein au recrutement dans les clubs. L’avenir appartient aux femmes, en voilà une déclaration qu’on ne me reprochera pas. Les unes, par sympathie, les autres par crainte de se fâcher avec ceux précitées. L’égalité homme-femme est un débat sans fin. Comment attirer de nouvelles pratiquantes ? Voilà la vraie question.
Stéréotypes, Préjugés, les virus du Foot Féminin
Là encore, Maud a sa petite idée de l’avenir, le tout exprimé avec simplicité, extraits : « Je pense que le foot Féminin a un très grand avenir devant lui et j’espère que dès leur plus jeune âge on incitera les filles à jouer au foot, en leur montrant, que ce n’est pas un sport réservé aux garçons (sic). »
Et son entourage dans tout ça me direz-vous. « Pour ceux qui me connaissent bien, ce n’était pas vraiment une surprise, mais en revanche les personnes un peu moins proches ont été un peu interloquées quand ils ont su que je jouais au football. Mais on m’a toujours encouragé et dit que c’était une bonne chose pour casser les stéréotypes. » Ces fameux préjugés qui collent à la peau.
Enfin, pour conclure ce portrait personnel qui s’adresse au plus grand nombre, on a sondé la joueuse sur le parcours de son équipe cette saison. Maud confiera que la JSMO a bien commencé son championnat départemental à huit, appuyant sur la très bonne cohésion qui règne au sein du groupe, « c’est très important dans une équipe, et ça peut nous mener loin ». C’est tout ce qu’on leur souhaite.
L’objectif avoué de sa propre bouche, « finir le plus haut possible évidemment », dit-elle dans un grand sourire. Mais ne vous y tromper pas, si vous essayez de la déborder, elle vous taclera sans vergogne. Qu’on se le dise, le foot, c’est aussi pour les filles !
Mustapha Sofi