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vendredi 6 mai 2016 à 06:56

Golmus répète « La transparence des possibles » VOIR NOTRE VIDEO

Cela aurait pu s’appeler « La transcendance des éléments »



 

C’est un vrai impact qui ne se mesure pas sur l’instant mais sur la durée, comme lorsque vous ne ressentez un choc qu’au fil des heures, là c’est au fil des minutes que votre attention est captivée, capturée, incapable de se détacher.

 

 

Expliquer la danse contemporaine est aussi impossible que d’expliquer l’art contemporain ou un coup de foudre.

 

 

Martine Sénéchal a mille vies en une seule. Elle coordonne le CLAS de Saint Vallier d’un côté, elle préside aux destinées de la compagnie Golmus d’un autre, par ailleurs elle est chorégraphe depuis 25 ans, c’est aussi une prof de danse contemporaine, c’est une conteuses, etc., etc., etc.

 

 

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C’est son cerveau qui est en cause, il ne connaît jamais, mais jamais le repos. A pied, en voiture, au travail, en dormant ou en tirant sur sa clope Martine réfléchit et réfléchit encore. Ses comédiens et ses danseurs en savent quelque chose. Les détails font la perfection, mais la perfection n’est pas un détail, nous a légué Léonard de Vinci. Pour Martine c’est une hygiène intellectuelle, un réflexe comme respirer.

 

 

La transparence des possibles c’est quoi ?

 

 

L’idée est simple et complexement complexe… Que représente la danse sur les plans masculins ou féminins dans le vécu des hommes et femmes, physiquement, socialement, intellectuellement, esthétiquement, philosophiquement ?

 

 

Dit comme ça ne rend pas compte de la profondeur de la quête, car s’en est une.

 

 

 

Quête des émotions, quête de l’esthétisme, des esthétismes, quête de la transcendance des genres ou des émotions de genre (des genres d’émotions ?), quête de la transcendante des éléments comme l’eau, l’air, la terre, quête des apparences et des origines.

 

 

 

La bande son a été concoctée par Aldo Campanella et navigue sur et autour d’un album d’Enki Bilal mis en musique par le trompettiste Érik Truffaz.
Ce musicien fort connu, que l’on compare à Miles Davis, a déjà à son actif 19 albums depuis 1993 dont le fameux « Being Human being ». Cet album concocté avec la complicité de Bilal par le duo Murcof (Fernando Corona)/Erik Truffaz accompagné alternativement par Dominique Mahut (percussionniste) et Philippe Garcia (batteur).

 

 

 

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Monument émotionnel et sonore très fort à la fin du ballet, Alain Bashung chante Le Cantique des cantiques.

 

 

 

C’est au cours de sa « Tournée des Grands Espaces » en 2003-2004 qu’Alain Bashung a créé sa version live du « Cantique des cantiques ».

 

 

Mais ce fut lors de son mariage avec Chloé Mons en 2001, qu’il fut réellement crée à partir d’une traduction du poème de la bible par Olivier Cadiot et dune mise en musique de Rodolphe Burger.

 

(Cf. album éponyme interprété par Alain Bashung et Chloé Mons CD album Paru le 12 novembre 2002).

 

 

Tout un travail photo et vidéo a été effectué par Renaud Contet à Bonnay, dans le lavoir. Cet artiste de l’œil et de la main, peintre et sculpteur, vidéaste photographe, a une vision instinctive qui est en osmose avec celle de Martine Sénéchal. Ce sont deux êtres d’implications, de voyages dans la pensée, l’imaginaire.

 

 

D’ailleurs ses vidéos servent de toile de fond, de transcendance des gestes par l’image.

 

 

 

Un ballet raconte une histoire ou un cheminement onirique, et donc, ici, chaque mouvement a été pensé dans le cadre d’un séquentiel symbolique partant de la maternité, ses douleurs, le rejet de l’autre, etc. Le cycle de la vie comme l’univers fermé mais en développement d’une danse, d’un ballet.

 

 

 

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Les symboles se trouvent aussi dans les vêtements blancs nombreux, accumulés, entassés, endossés et superposés en trop nombreuses couches, dans l’effeuillage mutuel… dans l’argile qui gicle, les mains qui le pétrissent, etc…

 

A voir « l’animalité » des personnages dans la première scène il y a un côté tellurique dans la force qui les transcende. La terre est là en remplacement de la scène.

 

 

La subtilité du propos tient aussi à sa subjectivité et à son universalité. Et pourtant ces deux termes semblent à priori antinomiques, voire même antonymiques (comme le masculin et le féminin)… et là pourtant ils paraissent quasiment synonymes, c’est là tout le paradoxe. Comme les mystères de la vie sont paradoxaux, le ballet exprime cela aussi…

 

 

Le cantique des cantiques, le Chant de Salomon, est un des plus poétiques livres de la Bible, dont beaucoup d’érudits pensent qu’il a été écrit par une femme.

 

 

C’est un texte très allégorique : « Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Car tes baisers sont meilleurs que le vin » « Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. J’ai désiré m’asseoir à son ombre, et son fruit est doux à mon palais. », « Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches. Le voici, il est derrière notre mur, regardant par la fenêtre, épiant par le treillis. ». On se lève, on se couche, on s’assied, on coure, on saute, on se tient, on se porte, c’est ce que le poème décrit, c’est la gestuelle du ballet, c’est la musique d’Érik Truffaz, c’est l’envoutement d’une œuvre graphique de Bilal…

 

 

Ce ne peut être un hasard si Martine a choisi ce poème lu par Alain Bashung pour final.

 

 

 

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Les danseurs sont 5 femmes et deux hommes, tous jeunes et beaux. Ils travaillent dur depuis un an, mais depuis deux mois c’est 10 heures par semaine, ça ne plaisante pas avec la chorégraphe. Il faut une très forte implication, une volonté chevillée au corps et surtout un vrai amour de la danse. Martine connait certains depuis leurs six ans et travaille avec eux depuis 15 ans environ.

 

 

Ils sont amateurs, mais époustouflants de vérité et de présence. Nous n’avons pu assister qu’au filage de la première scène mais elle préfigure une suite époustouflante elle aussi. Et puis aucun d’eux ne quittera la scène, tous seront là jusqu’au bout. Pas de répit, c’est exigeant et sans concession.

Un spectacle à ne pas manquer le 13 mai à l’embarcadère, absolument et totalement.

 

 

Et ce n’est pas réservé aux « connaisseurs », esthètes et autres puristes. Martine Sénéchal ne cesse de le dire « tout le monde peut monter sur scène, tout le monde peut danser, cela n’est pas réserver à une élite »

 

 

 

Bon le 13 vous resterez sagement assis dans vos sièges confortables, mais c’est pour dire que tout le monde peut venir, apprécier et laisser aller ses émotions.

 

 

 

Il est des instants que l’on regrette ensuite de ne pas avoir vécu.0

 

 

Gilles Desnoix

 

 

 

 

 

 

 

 

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