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lundi 7 novembre 2016 à 17:34

Armoiries de la ville de Montceau

Explications demandées ? explications données



Notre ami jeanmichel71 nous a laissé ce commentaire : « N’y aurait-il pas parmi vos lecteurs, un héraut, spécialiste érudit de la science héraldique, pour nous décrire en termes savants et précieux la composition de ces armoiries ? »

 

 

Notre souris n’a fait qu’un tour et hop nous nous sommes mis à la recherche des explications souhaitées.

 

 

Les armoiries de la ville créées en 1956 ont pour fonction de rappeler l’exploitation du charbon avec plusieurs outils de mineur : des lampes, des masses ou encore des pics.

 

Elles sont soit sous forme de blason uniquement, soit ce blason est accroché à un cartouche plus complexe.

 

 

Le Blason est surmonté de ce que l’héraldique appelle d’un chef d’azur de trois étoiles d’argent. Il s’agit d’une référence à la Bourgogne.

 

 

Ensuite il est divisé (écartelé) en 4 parties que l’on appelle des « cantons ». Ceci n’est pas innocent. Montceau qui est née de l’exploitation de la houille doit son territoire au démembrement de 4 autres communes : Blanzy, Saint Berain sous Sanvignes, Sanvignes et Saint Vallier, d’où 4 cantons.

 

 

Si vous le regardez en face… vous voyez :

 

– en haut à gauche, canton de Gueules (couleur rouge) : une lampe de mineur dite « Lampe de feu »
– en haut à droite canton d’Argent (couleur blanche) : une masse et une hache de mineur formant un X (en sautoir) de “sable” (couleur noire.). Couleur de la mine et des outils y travaillant.
– En bas à gauche “d’argent” : deux pics de mineur, de formes différentes, en sautoir”.
– En bas à droite “de gueules” : une “lampe de sûreté” de mineur, “d’argent”

 

 

 

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On ne peut être plus clair, Montceau les mines est en Bourgogne et doit son passé et sa noblesse au travail de ses mineurs, travail dangereux et harassant.

 

 

 

Par-dessus les « cantons » (“Brochant” dessus) se trouve un caducée de Mercure. Il s’apparente au « pairle » qui est l’emblème des trois grandes dévotions du chevalier : son Dieu, son roi, sa dame. Le symbole de l’Y. Là on peut interpréter cela différemment, le mineur étant le chevalier des temps modernes ?

 

Rappelons que le caducée est aussi un symbole véhiculant l’image du commerce, de la communication et de l’éloquence et également de la sagesse, du pouvoir et de l’autorité.

 

 

C’est aussi un signe de protection pour son porteur ou pour l’institution qui en faisait son signe de reconnaissance ou se plaçait sous son égide. Et enfin c’est le symbole de la paix et de la neutralité.

 

Bon n’en jetez plus, on retrouve là toutes les qualités du Montcelliens et de l’institution municipale. :

 

 

Ce blason a été renforcé par une présentation sur un cartouche, sinon ce serait trop simple.

 

 

La commune n’avait qu’un siècle lorsque ce blason a été élaboré et créé, alors il fallait en donner un peu plus à voir, un peu comme ces cités médiévales qui arborent fièrement moult signes de leur histoire prestigieuse.

 

 

 

L’écu est accroché à un “cartouche”. Il s’agit là d’un support représentant un rouleau de Vélin aux bords ourlés.

 

 

Ce cartouche est “adextré” (donc orné à droite) (d’une branche de chêne “de sinople” (couleur verte) “englantée de même” (glands, verts).Et s’il est adextré, ce qui fait pendant à droite est “sénestré”. Vous allez me dire « mais c’est le contraire », et l’effet miroir ? Vous regardez en face, donc tout est inversé. Donc « sénestré », d’une branche de laurier, “de sinople”, “fruitée de gueules”. Là vous traduisez tous seuls : des fruits rouges…

 

 

Tout ceci étant « sommé » (surmonté) d’un bonnet phrygien rouge orné d’une cocarde tricolore dont le rouge est traditionnellement au centre.

 

On ne peut oublier qu’en 1956 Pierre Mazuez, Député SFIO, est Maire depuis 12 ans et le sera encore 9 ans. Le bonnet phrygien rouge trouve là toute son explication historique et dialectique. Cela rappelle aussi les luttes minières pour l’acquisition des droits.

 

 

 

Après il y a du lien de Gueules mais c’est pour tenir le tout mais aussi et surement pour signifier la solidarité de l’ensemble donc de Montceau avec ses mineurs, ses habitants, le lien indéfectible qui a uni le peuple du bassin minier dans les luttes.

 

 

Si vous en savez plus, chers amis internautes n’hésitez pas une seconde à prolonger, rectifier, compléter cette analyse.

 

 

Et la chaleur du charbon, le sang et les larmes du monde de la mines les réchauffa tous…

 

 

Gilles Desnoix

 

 

 


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3 commentaires sur “Armoiries de la ville de Montceau”

  1. jeanmichel71 dit :

    Bonsoir,

    Je me doutais bien que ma question allait vous titiller et que vous n’auriez de cesse de me satisfaire et assouvir ainsi ma curiosité.
    Même si «y’est compliqué c’te bidule» les explications sont précises, compréhensibles. Le blason et son cartouche n’ont plus (guère) de secrets pour les Montcelliens et les habitants du bassin minier.
    Il est très beau le langage du blason avec son vocabulaire fleuri.
    Mais de fait, je reste un peu sur ma faim.
    Comment arranger tous ces détails, les organiser pour les présenter ?
    Ainsi, au jour de la cérémonie installant ces armoiries à l’Hôtel de Ville, comment déclameriez-vous le blasonnement de Montceau les Mines ?
    Il ne saurait commencer par « Au chef d’azur à 3 étoiles », c’est la finale de l’écu…
    Au plaisir de vous lire,

    Cordialement,
    Jean-Michel 71

    • MicMont dit :

      Bonjour Jeanmichel71,

      J’ai trouvé en furetant sur la toile un blasonnement ordonné et cohérent de l’écu montcellien :
       » Écartelé au 1 de gueules à la lampe de mineur ancienne d’argent, au 2 d’argent à la masse de sable et à la hache du même passées en sautoir, au 3 d’argent au marteau de sable et au pic du même passés en sautoir, au 4 de gueules à la lampe de mineur de sûreté d’argent ; au caducée de mercure d’or brochant en pal sur la partition ; le tout sommé d’un chef d’azur aux trois étoiles d’argent.  »

      Concernant le cartouche, le blasonnement donné par Gilles me semble relativement complet (il manque peut-être l’indication de l’orientation du bonnet phrygien).
      Quoi qu’il en soit, le langage héraldique, aussi fleuri que précis, est toujours un plaisir à lire et à déchiffrer pour les amateurs que nous sommes.

      Bien cordialement,
      MicMont

  2. jeanmichel71 dit :

    Bonjour MicMont,

    Mes plus vifs et sincères remerciements pour votre recherche du blasonnement. C’est effectivement un plaisir, un délice de lire de telles descriptions.

    Encore merci, à vous et à Gilles.
    Cordialement,
    Jean-Michel 71