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mercredi 9 novembre 2011 à 05:06

« Cicatrices du passé » (Histoire)

Amaury Guitard (Montceau-les-Mines) lève le voile sur le génocide Vendéen !



« La vérité vaut bien qu’on passe quelques années sans la trouver. »
Jules Renard

Tel qu’il est aujourd’hui, le monde nous amène à nous occuper exclusivement de nous-même et partiellement de ce qui nous entoure. Nos rapports relatifs aux relations humaines, à l’argent, à la consommation s’en retrouvent irrémédiablement altérés. Que dire alors de notre vision approximative d’un futur plus que jamais incertain? Quant au passé… A nos yeux, existe-t-il encore dans nos réflexions?  N’est-il pas pourtant nécessaire au cheminement propre à chacun?


Nos aïeux ont façonné l’histoire en posant solidement les bases de notre culture actuelle. Jusqu’à aujourd’hui encore, nous pensions tout savoir, persuadés de connaître chacune des grandes pages de l’histoire de notre pays et ce dans leurs moindres recoins. Et pourtant…




Fort heureusement, quelques personnes, au nom de la culture et de la vérité, s’investissent pleinement dans la recherche et la découverte des zones sombres de notre passé pour comprendre certains de ces moments camouflés, étouffés, voire inexistants aux dires de certains… Complot ou divagation, mensonge ou conspiration du silence, bien des mots peuvent dès lors venir à l’esprit.


Natif de Montceau-les-Mines il n’y a guère plus de vingt-deux ans,  Amaury Guitard est de ces hommes qui se battent pour éviter la primauté de l’oubli sur le savoir. Le cœur de cet étudiant en civilisation espagnole et féru de nouvelles connaissances s’est vu embrasé par la passion inhérente à la guerre de Vendée (1793-1796), ou plus précisément: au génocide Vendéen.


Aucunement désireux de livrer un avis politique ni même de créer la polémique, Amaury se positionne là en tant que chercheur. Ainsi, pour l’année prochaine, il divulguera au grand public le résultat de ses investissements sous la forme d’un livre au titre évocateur: « Un caillou noir de la révolution française: 1793, l’invention de la Vendée ».


En tant qu’auteur, il n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il publia en 2006 « Au-delà d’un mot », récit auto-biographique traitant de la vie des enfants dans le milieu hospitalier. Deux années de travail récompensées par un succès certain. Depuis, plébiscité et soutenu par le public, le jeune homme s’attelle à l’élaboration et l’aboutissement de son nouveau projet.




Afin de mieux cerner la trame du sujet et sa problématique, un peu d’histoire s’impose:


Le 24 février 1793, soit environ quatre années après la Révolution Française, la Convention Nationale (ancêtre de l’Assemblée Nationale actuelle) décréta la levée en masse de 300.000 combattants. Bien que pour la Vendée cela ne représentait qu’un contingent d’à peine 5.000 hommes, c’en était de trop et cette mesure allait devenir le signal de la révolte.


Une dizaine de jours auront alors suffit pour constater le soulèvement de plus de 600 paroisses unanimes. Celles-ci dessinèrent un territoire d’environ 10.000 km² qui, depuis lors, a été nommé: Vendée militaire. Elle se construisit grâce aux chefs prestigieux qu’elle a su se donner (Charette, Cathelineau…) ainsi qu’à ses habitants que Napoléon Bonaparte surnomma « Le Peuple de Géants ».



Lorsqu’on lui demande pourquoi vouloir employer ce mot terriblement fort qu’est « génocide »,  posément, Amaury explique :


« Après avoir plongé durant moult heures dans les archives militaires et départementales et brassé quantité de dossiers, j’en ai ressorti divers rapports de généraux républicains qui confirment mes dires: ces manuscrits prouvent que les crimes perpétués à l’époque correspondent en chaque point à la définition d’un génocide telle que celle-ci a été établie au lendemain de seconde guerre mondiale par le tribunal de Nuremberg ».




« C’est lors de la répression républicaine qu’ont été inaugurées pour la première fois de notre ère moderne les chambres à gaz, les fours crématoires, la fonte de graisse humaine ainsi que les tanneries de peaux humaines… Tout cela au nom de la République », lance Amaury, la voix chargée d’émotions, avant de reprendre après une profonde inspiration :


« Ce génocide est unique car légal, décidé, voté et organisé par la Convention Nationale (loi du 1er aout et 1er octobre 1793: loi d’extermination). Et les archives le prouvent ! »


Joignant le geste à la parole, il s’empresse d’extirper de son dossier volumineux quelques photocopies du Journal Officiel de l’époque où siègent des termes comme « extermination au nom du peuple français » mentionnés sur le papier par l’encre de cette si belle écriture fine et pointue…


Ces documents, librement consultables aux Archives de l’armée du Fort de Vincennes, contiennent le fameux dossier B.5.8 qui présente de multiples rapports concernant les Colonnes Infernales (armées envoyées en Vendée pour achever l’insurrection en brûlant et tuant: « … Il faut faire de cette contrée un désert… »).





La Vendée est une terre qui a souffert et veut se souvenir !


En ce sens, tout au long des nombreux chemins de la mémoire qu’évoquera Amaury Guitard dans son ouvrage ponctué de multiples reproductions d’archives (de façon à appuyer et prouver ses écrits, qu’ils soient ainsi irréfutables), il y aura le fantastique spectacle de « La cinéscenie du Puy du Fou ». Œuvre magistrale de Philippe de Villiers, homme auquel la Vendée moderne doit son identité actuelle et personnage à qui, et à très juste raison, sied la maxime suivante :


« En Vendée, le pardon n’est pas l’oubli! »


« Aujourd’hui encore, il est malheureusement regrettable, malgré toutes les preuves déjà dévoilées et cumulées, que seule une poignée d’historiens admettent la froide réalité de ce crime ».


Ainsi conclut le jeune homme certes indigné mais serein, le regard scrutant les méandres de notre passé, et en particulier cette page de l’histoire encore méconnue de ses concitoyens.


Regard déterminé et évocateur de son imperturbable persévérance propre à tous ceux qui vont, quoiqu’il advienne, au bout de leur projet !


Texte et photographies: Sam Soursas



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