SA Perrin (Economie)
Le label d'Etat pour l'Excellence des Savoir-faire Français !
Le label d’Etat pour
l’Excellence des Savoir-faire Français !
L’entreprise Perrin de Montceau-les-Mines est, comme vous le savez : spécialisée en fabrication de chaussettes et de collants. Mais : fait remarquable, elle vient d’obtenir ce label national lui ouvrant des perspectives certaines !
Dirigée par M. Franck Couturier, cette société implantée ici depuis 1924, a su conserver, non seulement des machines des années 30 mais surtout son savoir-faire.
« Nous avons opté pour la formation interne sous forme de tutorat ! Nous ne prenons pas forcément des jeunes en apprentissage mais, quand nous repérons un salarié, qu’il ai 18 ou 50 ans, c’est pareil, s’il nous semble avoir la capacité d’évoluer dans son métier : nous le formons… Par exemple, j’ai recruté, il y a 5 ans, un commercial de 59 ans et je peux vous assurer qu’il apporte beaucoup à nos commerciaux… » Avec 7,5 millions d’euros de chiffres d’affaire dont seulement 18% à l’export, M. Couturier compte beaucoup sur sa filiale, crée en Allemagne… Nous sommes une certaine forme de « non -sens », nous faisons l’inverse des autres, nous aurions du disparaître mais : on est là ! Certaines machines datent des années 30 mais elles font un travail que des machines ultra-modernes ne peuvent pas faire… »
Cette information, nous l’avons appris ce lundi après-midi lors d’une visite de l’entreprise par M. David Marti, président de la communauté urbaine Creusot-Montceau, accompagné de Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau vice-président de la CMCU, de Jean-Claude Lagrange, 1er vice-président, Alain Philibert, maire de la ville, conseiller général et vice-président de la CCM.
La reconnaissance
L’excellence des savoir-faire français est une marque de l’État français « décernée » par le ministère de l’Industrie pour une durée de de 5 ans et n’est « reconductible » qu si l’entreprise artisanale qualifié d’Entreprise de Patrimoine Vivant » conserve sa ou ses spécificités : c’ est donc une marque de reconnaissance de l’État, mise en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.
« Crée par la loi en faveur des PME le 2 août 2005 : le label Entreprise du patrimoine vivant peut « être attribué à toute entreprise qui détient un patrimoine économique, composé en particulier d’un savoir-faire rare, renommé ou ancestral, reposant sur la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité et circonscrit à un territoire ».
Une sélection rigoureuse pour repérer les talents
Conséquence de cette volonté de l’Etat : la procédure d’attribution du label EPV est menée par des experts. L’appréciation et l’interprétation de ces critères d’obtention sont confiées à une Commission nationale indépendante constituée de professionnels travaillant en faveur des pratiques garantissant l’excellence au sein de leur propre activité. Pour sa part, l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) a été missionné pour assurer le secrétariat de cette Commission Nationale des Entreprises du patrimoine Vivant, et de l’instruction des demandes d’attribution du label.
Précisons que l’examen du dossier de candidature par l’ISM, demande d’avis aux services de l’Etat en région et aux établissements consulaires compétents avec : rédaction d’un rapport d’instruction, visites d’entreprises par des experts du métier, examen par la Commission nationale et la décision finale revient au ministre : le processus de sélection des Entreprises du Patrimoine Vivant est, de ce fait, une vraie garantie de leur excellence.
« Pas de protectionnisme… »
Mais revenons-en au discours de M. Couturier : « quand nous vendons nos produits en Chine, ils sont taxés à 43% ! La question que je pose est : est-ce bien normal ? »
Mais un chef d’entreprise qui ne croit absolument pas un repli sur soi même si il reconnait « savez vous que l’armée française fait fabriquer ses chaussures en Espagne ! Je n’ai rien contre ce pays mais je constate que les allemands ne le font pas : chaussures et uniformes sont fabriqués chez eux ! La « préférence nationale » n’est pas une solution si l’on veut continuer de pouvoir exporter… »
Par contre, il reconnait que ce soutien aux savoir-faire d’excellence, cette marque de reconnaissance de l’État est tout de même un appui opérationnel au développement des entreprises concernées.
Il vise en effet à :
– faciliter leur médiatisation à l’échelle nationale et internationale ;
– créer et saisir des opportunités internationales d’affaires ;
– les inciter à innover ;
– conforter leur croissance, assurer le développement de l’emploi et favoriser leur transmission.
Des critères très stricts
Les maisons labellisées « Entreprises du Patrimoine Vivant » se caractérisent par :
– la détention d’un patrimoine économique spécifique issu de l’expérience manufacturière (NDLR : ici c’est le cas type »
– la mise en œuvre d’un savoir-faire rare reposant la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité et, là encore, force est de constater que Perrin en est la preuve vivante
– l’attachement à un territoire : 90 ans d’existence, à Montceau, en est également la démonstration !
Enfin, pour bénéficier du label, les entreprises doivent répondre à au moins un critère dans chacune des trois catégories suivantes :
1. Critères indiquant la détention d’un patrimoine économique spécifique :
– L’entreprise possède des équipements, outillages, machines, modèles, documentations techniques rares.
ou
– L’entreprise détient des droits de propriété industrielle liés à ses produits, à ses services ou à ses équipements de production;
ou
– L’entreprise détient un réseau de clientèle significatif.
2. Critères indiquant la détention d’un savoir-faire rare reposant sur la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité :
– L’entreprise détient exclusivement ou avec un petit nombre d’entreprises, un savoir-faire indiscutable
ou
– L’entreprise détient un savoir-faire qui n’est pas accessible par les voies de formation normales mais par celles dispensées par l’entreprise elle-même.
ou
-L’entreprise emploie un ou des salariés détenant un savoir-faire d’excellence, justifié soit par des titres ou des récompenses de haut niveau, soit par une expérience professionnelle de durée significative.
3. Critères indiquant l’ancienneté de l’implantation géographique ou la notoriété de l’entreprise :
– L’entreprise est installée dans sa localité actuelle depuis plus de cinquante ans ou détient des locaux qui ont une valeur historique ou architecturale;
ou
– L’entreprise assure une production dans son bassin historique ;
– L’entreprise dispose d’un nom ou d’une marque notoire, notamment parce qu’elle bénéficie de distinctions nationales ou fait l’objet de publications de référence, ou parce qu’elle intervient : sur des biens appartenant au patrimoine protégé au titre des monuments historiques ou sur des objets ou des meubles estampillés ou permettant de perpétuer un courant stylistique de l’art français.
100% !
Perrin fabrique ses fameuses chaussettes « Berthe aux grands pieds » grâce à la technique du jacquard pour les couleurs, les dessins et le décor du bord cote; celle de la cote Jersey pour les « Chaussettes françaises » sans élastique et tricotées de façon traditionnelle sur les métiers Komèt ; du jersey réversible pour les chaussettes dite »Dagobert à l’envers ».
De plus, cette entreprise maîtrise, comme peu d’autres en France, les étapes complexes de fabrication de chaussettes et collants : tricotage (réglage des machines), fermeture de pointe par remaillage manuel, formage, coupe jambe (fente pour le fond d’aisance), raccoutrage, appairage, assemblage du fond d’aisance, visitage.
Avant la fin de cette rencontre : Franck Couturier a évoqué un projet qui lui tient à coeur celui de l’installation du magasin d’usine place Beaubernard dans des locaux plus grands ! Des locaux de 800 m2 situés rue de Verdun.
Nous conclurons en rappelant mais il est utile, voire indispensable, de rappeler qu’elle a une clientèle assez prestigieuse : Sonia Rykiel, Dior, Opéra de Paris !
Annabelle Berthier
2 commentaires sur “SA Perrin (Economie)”
Bravo à l’entreprise Perrin qui a su évoluer et permet aux habitants de la région de travailler.
Il est souhaitable que l’entreprise Gerbe qui a employé jusqu’à 800 personnes reprenne son envol. La aussi il y a d’anciennes machines exceptionnelles et d’énormes possibilités de fabrication de collants d’une grande qualité. Ou est passé le savoir faire du personnel qui travaillait en poste 45 heures par semaine ?
Félicitations a l entreprise perrin!
Vous démontrez que meme avec des machines anciennes vous etes au top des procédés de fabrications !Dommage que certaines entreprises du bassin minier n aient pas suivi votre exemple!Ceci dit j espère que Mr Couturier reconnaisse et surtout valorise le savoir faire du personnel qui sans celui ci ,l entreprise Perrin ne serait pas sur le devant de la scène aujourd hui!