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mercredi 1 avril 2015 à 07:09

Du côté de nos entreprises…

...MCD Confection à Saint Vallier



 

 

…MCD Confection à Saint Vallier

 

 

 

Pour notre premier portrait d’entreprise de la Communauté urbaine, nous avons choisi de nous intéresser à un secteur d’activité délaissé par nombre de politiques, et qui a malheureusement davantage fait parler de lui par la perte de ses emplois que par son développement sur le territoire national.

 

 

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Ce sera l’occasion aussi de parler de « Made in France », argument plusieurs fois mis en avant par le gérant actuel de MCD Confection.

 

 

MCD : PME de confection

 

 

MCD est ce qu’on peut appeler une entreprise de petite taille. Située jusqu’à l’été prochain dans ses locaux historiques, l’entreprise a été créée en 1991 par Christian et Dominique Mottey et un troisième associé. Rapidement, Dominique et Christian Mottey seront les seuls à bord jusqu’en 2013. Donc MCD signifie alors Mottey Christian et Dominique.

 

 

Avec aujourd’hui 14 personnes et plus de 20 ans d’expérience, cette entreprise est un petit bijoux sur notre territoire, qui développe son activité selon trois axes : le prêt à porter haut de gamme et luxe, pour Japonais et Français, le sport technique (escrime, équitation, moto de compétition) et les vêtements professionnels (à propriétés).

 

 

 

Le cœur de cible de l’entreprise se situe sur la pièce unique, le prototype et les petites séries  alimentent l’atelier avant tout.

 

 

Comme le précise son actuel gérant Philippe Bruguet « on n’est pas là pour faire de grandes séries ».

 

 

Il définit ainsi la taille de son entreprise se situant entre la mission de besoin et la production massive. Ainsi avant de produire en grande quantité, on demande des petites quantités. « Et nous, on y arrive plus facilement que les grosses entreprises, du fait de notre organisation. On arrive à être plus réactif ».

 

 

 

Aujourd’hui l’entreprise travaille à l’international. Son dirigeant reconnaît que c’est bien l’ouverture de l’entreprise sur ces marchés qu’il l’a incité à l’acheter.

 

 

Il raconte ainsi : « Un jour, des Japonais sont venus confier un travail à Christian (Mottey). Depuis maintenant six ans, des entreprises japonaises font créer des prototypes, passent leur commandes de production, et font étiqueter leurs produits chez nous, pour être vendus ensuite au Japon ».

Pour la vente de produits sports, ils travaillent notamment avec la marque Prieur (escrime).

 

Mais quel est le rapport entre le textile haut de gamme et celui du sport ?

 

« Quand on confectionne un vêtement d’escrime, le soin apporté à la couture est primordial. On est pourtant dans la fonction pure du produit. Quand Oscar Carvallo (c’est un créateur de haute couture), nous confie ses modèles, la qualité est la même. Cette fois-ci le produit n’a plus seulement une valeur de fonction, mais une valeur d’estime. La qualité de la couture est le dénominateur commun entre les deux » nous explique Philippe Bruguet.

 

 

 

Le « Made in France » est avant tout un état d’esprit pour le responsable de l’entreprise.

 

 

 

Politiques et secteur du textile

 

 

 

Comme nous le rappelle Philippe Bruguet, le secteur du textile a fait l’objet d’une grave crise en France, particulièrement au moment de son internationalisation.

 

 

« A ce moment-là, les politiques ont lâché le secteur. Et beaucoup d’entreprises ont fermé » indique-t-il.

 

 

Mais les productions haut de gamme et les vêtements techniques ont résisté, voire même se sont développés. « C’est dans la contrainte que naît l’ingéniosité ».

 

 

Aujourd’hui, le secteur attire de nouveau les plus jeunes.

 

 

Localement, Philippe Bruguet avoue avoir été aidé par Saint Vallier et par Montceau, observant une volonté de dynamiser la filière dans le bassin minier.

 

 

Questionné sur les aides par les collectivités, il partage avec nous sa réflexion : « Cela ne doit pas être facile d’affecter de l’argent, des aides. Se rapprocher du terrain est essentiel ».

 

 

Pour lui, très clairement, la filière textile a trouvé aujourd’hui son axe de survie, même si reconnaît-il « il manque une fédération de ces entreprises dans le bassin ».

 

 

Il est également aidé par la CCI pour monter des dossiers de financement notamment.

 

 

Par ailleurs, la formation et le renouvellement du personnel questionne l’entrepreneur.

 

 

« Ma principale crainte, c’est qu’on a tourné le dos au renouvellement du savoir-faire, à travers la formation. On a perdu une génération de femmes d’expérience » indique-t-il.

 

 

En effet, une partie des salariées de l’entreprise ont une cinquantaine d’années. Il a récemment recruté une jeune femme d’une trentaine d’années. Et une de ses salariées partira prochainement à la retraite.

 

 

 

Le chef d’entreprise souligne ainsi une espèce de manque et la problématique de la disparition des savoir-faire. Car souligne-t-il « je sais exploiter une entreprise, mais je ne pourrais pas transmettre ce savoir-faire ».

 

 

 

Portrait de chef d’entreprise

 

 

 

Philippe Bruguet, actuellement propriétaire de MCD Confection, est né à Bordeaux. Âgé de 49 ans, il revendique ses origines basques et aime à se présenter en tant que régionaliste.

 

 

Mais que fait-il alors en Bourgogne ?

 

 

C’est bien en tant spécialiste du textile, qu’il a choisi de venir poursuivre sa carrière près de chez nous.

 

 

En effet, comme il nous le relate, il a débuté sa carrière en 1988, dans le textile au sein d’un groupe de grande distribution textile. Peu à peu, il s’est spécialisé, notamment dans l’achat industriel, au cours d’une formation à Lyon. Pendant cette formation, il a notamment effectué un stage chez Lejaby. Puis il a rejoint le premier groupe mondial dans le tissus pour la lingerie (Dogi) à Barcelone. Il a alors travaillé à l’international : Maghreb, Ukraine, Asie notamment.

 

 

Il a également poursuivi une partie de sa carrière dans une entreprise de lunettes de soleil, durant six ans.

 

 

 

Pendant sa carrière, ses déplacements fréquents en Chine et à Taïwan par exemple, l’ont conduit à une réflexion : les pays asiatiques ont développé un véritable attrait pour la production française.

 

 

On reconnaît un véritable savoir-faire, un univers, un goût aux Français.

 

 

Philippe Bruguet a alors créé un cabinet de conseil (toujours existant à ce jour), fort de sa connaissance de cette culture. Il propose aujourd’hui ses conseils aux Français souhaitant  développer leur activité en Chine et aux Chinois souhaitant développer la leur en France.

 

 

Mais cela ne lui suffisait pas ! Spécialisé en développement stratégique, il cherchait une société dans laquelle il pouvait se sentir légitime.

 

 

 

C’est en 2013 qu’il a alors entendu parler de la vente de MCD (qu’il redéfinit aujourd’hui par Manufacture Conception Design). En rachetant l’entreprise, Philippe Bruguet a souhaité valoriser les produits français, au-delà du dogme politique, parce qu’il y croit.

 

 

« J’ai investi mon argent, car j’aime et j’y crois ».

 

 

 

En salons et déplacements, Philippe Bruguet parle de Made in France avec d’autres confrères, comme au salon « Made in France » l’an dernier à Paris.

 

 

Le Made in France passe aussi par les nouveaux créateurs

 

 

 

Chaque semaine, Philippe Bruguet est sollicité au moins une fois par des jeunes stylistes. Il débrouissaille avec eux leurs projets.

D’ailleurs, au fond de l’atelier, nous avons rencontré Fiacre, jeune styliste, accueilli par Christian Mottey. Philippe Bruguet, dans la continuité de son prédécesseur lui a laissé une partie de son atelier pour confectionner ses modèles.

 

 

 

L’entreprise MCD a prévu de déménager dans ses nouveaux locaux au mois d’août. L’environnement fonctionnel et agréable devrait permettre de recevoir les clients lors de show room.

 

 

Nous leur souhaitons un franc succès dans leurs activités.

 

 

Pour en savoir plus sur le travail de Fiacre, jeune styliste : http://www.fiacreofficiel.com/

 

 

Émilie Mondoloni

 

 

 


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2 commentaires sur “Du côté de nos entreprises…”

  1. sillabruno dit :

    J’ai eu l’occasion de visiter MCD en juin 2003 avec 29 salariés, contre 14 aujourd’hui.
    L’ouverture « sauvage » au marché international permettra-t-elle à cette entreprise locale de poursuivre son activité?
    La France a besoin d’une véritable politique industrielle basée sur la coopération plutôt que sur la concurrence capitaliste.

  2. BJL dit :

    Bonjour, Mr sillabruno. je vois vos commentaires toujours les mêmes d’ailleurs. Je les partagent en partie , mais que pouvons nous faire. j’ai essayé personnellement d’acheter du textile FRANCAIS, je n’en trouve pas!!!!