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vendredi 7 avril 2017 à 06:02

Insolite – Dégustation d’insectes à l’IUT du Creusot

Présentation d’une entreprise française aux étudiants du DU ICI



 

 

 

Ce jeudi matin, l’IUT du Creusot accueillait dans ses locaux l’entreprise française Jimini’s pour une présentation de l’entreprise, son développement et ses produits auprès des étudiants du DU ICI, lancé à la rentrée dernière.

 

 

A l’issue de la matinée, l’entreprise a proposé une dégustation de ses produits aux personnes présentes à l’IUT : entrepreneurs, étudiants et personnels.

 

Une présentation pédagogique de l’entreprise

 

 

La première partie de la matinée a été dédiée à la présentation du concept de l’entreprise par Raphaëlle Browaeys, Responsable communication et Nicolas Camo, responsable export pour le bénélux.

 

 

A l’origine de l’entreprise, il y a deux fondateurs : Bastien Rabastens, juriste de formation et Clément Sellier, ayant suivi un cursus dans une école de commerce.

 

 

Certes la consommation humaine d’insectes n’est pas encore répandue en Europe. Toutefois les deux animateurs de la matinée ont rappelé les traces écrites, preuves de cette origine dans des textes datant de plusieurs milliers d’années. Et aujourd’hui ce serait quelques 2 millions et demi de personnes qui consommeraient des insectes dans le monde.

 

 

En 2050, nous devrions être 9 milliards d’êtres humaines sur la planète. Comment nourrir cette population ? Jimini’s a la réponse ! Avec des insectes bien sûr !

 

 

Pourquoi la consommation d’insectes pourrait-elle permettre de nourrir la population mondiale ?

 

D’abord, elle devrait permettre de réduire l’impact de l’élevage sur l’environnement. Ensuite cette production peut être locale. Le rendement est élevé. Et la consommation d’insectes semble avoir des atouts nutritionnels certains.

 

 

Parmi les avantages nutritionnels, l’entreprise évoque ainsi les vitamines B1, B2 et B12 à niveau comparable chez le bœuf et les insectes, un apport plus important de protéines et les omégas 3 et 6 en quantités comparables avec le poisson.

 

 

Il y aurait aussi deux fois plus de fer dans le grillon que dans les épinards.

 

 

Des avantages écologiques

 

 

Les insectes ont besoin de moins d’espace et d’eau comparativement au bœuf qui demande 10 hectares et 22000 litres d’eau par kg produit. Les insectes demandent 1 hectare et moins de 10 litres d’eau par kg produit. Ils consomment également nettement moins de nourriture que le bœuf, de l’ordre de 10 à 15 fois moins d’aliments pour arriver à maturité. Enfin en termes d’efficacité, lla maturité des insectes est beaucoup plus rapide.

 

 

Et ce n’est pas tout ! 80 % de l’insecte est comestible contre 55 % pour le poulet et 40 % pour le porc et le bœuf. Les insectes produiraient 99 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins que le bœuf. Et leurs déjections sont fertilisantes pour les sols.

 

 

Aujourd’hui seules 14 espèces d’animaux sont domestiquées dans le monde. Parallèlement à cela, il existe plusieurs milliers d’insectes dans le monde qui pourraient même servir à nourrir le bétail, permettant ainsi de redonner une alimentation plus traditionnelle aux espèces accoutumées à cette alimentation. On pense à la volaille notamment.

 

 

Pourtant, il y a des freins à la consommation !

 

 

Évidemment nous avons tous en tête la représentation de la bêbête qui monte le long du mur et qu’on ose écraser… des fois qu’elle nous mangerait ! Elle ! Alors de là à ce que nous la mangions nous… Beurk ! Voilà ce que dit un certain nombre d’entre nous.

 

 

Le frein culturel n’est toutefois pas le seul. D’abord, les élevages sont très peu développés traditionnellement. Toutefois, l’entreprise Jimini’s indique que « plus on en consommera, plus les coûts de production baisseront ».

 

 

A vrai dire, même en Asie, il n’y a pas d’élevage. Les prélèvements se font dans le milieu naturel pour la consommation des habitants.

 

 

Autre élément important : les insectes contiennent les mêmes allergènes que les crustacés.

 

 

Pour autant et selon certains sondages, il semblerait qu’une moyenne de 4 personnes sur 10 seraient prêtes à goûter les insectes. Et après une réunion d’informations, ce chiffre monterait à 8 sur 10.

 

 

A ce jour toutefois, tous les produits issus des insectes ne sont pas autorisés à la consommation en France. Seuls les insectes entiers cuisinés le sont. En revanche, les pays tels que la Belgique, la Suisse ou encore le Danemark proposent aussi des barres énergétiques ou des farines d’insectes.

 

 

Au 1er janvier 2018, les insectes devraient être considérés légalement comme un aliment en France et en Europe.

 

 

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Jimini’s, déjà 5 ans !

 

 

Lors de la création de l’entreprise, ses concepteurs ont mis plusieurs mois à définir le concept, s’interrogeant notamment sur le moment de la consommation de cet aliment pour l’instant hors-normes en France. Et c’est le moment de l’apéritif qui a paru le plus opportun. C’est ainsi que les insectes ont été cuisinés plutôt suivant l’idée de chips et avec des arômes connus des européens.

 

Puis une deuxième gamme a ensuite été lance : natures, sans assaisonnement, à cuisiner. Dans ce cas, les insectes sont accompagnés d’idées recettes confectionnées par des grands chefs.

 

Ont ensuite suivi les barres protéinées énergisantes, non commercialisées en France pour l’instant.

 

D’ici quelques semaines, une nouvelle gamme fera aussi son apparition : « Fourmidables pâtes » réalisées à partir de farine d’insectes.

 

 

Et l’activité se développe. Elle a débuté dans un local de 100 m² en Normandie avant de se poursuivre aujourd’hui dans des ateliers de plus de 300 m² à Melun avec 18 salariés.

 

 

L’entreprise se fournit aux Pays-Bas, pays qui assure les quantités suffisantes et un process de conservation des insectes satisfaisant afin de maintenir toutes les propriétés de ceux-ci. En France, actuellement, les quantités produites sont insuffisantes et l’entreprise Jimini’s recherche des producteurs maîtrisant la déshydratation à froid, afin de garder les propriétés énergétiques des insectes.

 

 

En outre, si l’entreprise cherche à s’inscrire dans une éthique environnementale, ses insectes ne sont actuellement pas bio. Et ce pour une raison simple : la certification n’existe pas encore ! Mais des certifications sont possibles sur plusieurs produits (les pâtes et les barres) car les autres ingrédients utilisés sont bio.

 

 

A terme l’entreprise souhaite développer des protéines d’insectes texturées sous forme de steak par exemple. Les steaks végétaux prennent en effet de plus en plus de place sur le marché et donnent des idées à l’entreprise Jimini’s. En outre, les entrepreneurs ont bon espoir de voir le prix des protéines d’insectes baisser, en parallèle d’une hausse du prix des protéines d’animaux selon eux.

 

 

Aujourd’hui, l’entreprise distribue ses produits dans 300 points de vente dans 6 pays. Et ce sont plus de 300000 boîtes qui ont été vendues. L’entreprise est présente sur 4 sites : Melun (ateliers), Montreuil (bureaux), Londres et au Danemark. L’entreprise propose une vingtaine de produits et possède même à présent sa propre ruche avec plus de 50000 abeilles !

 

 

Un concept qui a connu des hauts et des bas

 

 

Face aux jeunes entrepreneurs en devenir mais aussi à certains de leurs parrains présents, l’entreprise Jimini’s a partagé son expérience : de la création aux premières galères !

 

 

Ou comment arriver à faire accepter un concept nouveau sur un marché semblant inexistant.

 

 

Quand on pense à la consommation d’insectes, certaines images de télé-réalité nous viennent en tête. Évidemment ces mêmes images étaient bien dans l’esprit des fondateurs. Toutefois, ils ont véritablement développé leur concept à partir des études menées par la FAO (Food and Agriculture Organization des Nations Unies) préconisant une consommation accrue d’insectes.

 

 

Les fondateurs se sont vus en revanche refuser l’accès aux banques et ont dû affronter de nombreuses barrières. Ils ont ainsi pris la décision de produire eux-mêmes leurs produits.

 

Ils ont aussi rencontré des problèmes juridiques car certaines autorités avaient interdit la vente de leurs produits par arrêtés préfectoraux alors que la loi le permet. Ils ont ainsi gagné trois procès devant le conseil d’État.

 

 

Et leurs efforts ont été récompensés puisque l’entreprise a remporté de nombreux prix reconnaissant ainsi leur innovation : le prix de la meilleure jeune Start-up française avec Moovjee (Mouvement des jeunes entrepreneurs étudiants) en mai 2015 ou encore le prix « créateur d’avenir » au concours du Petit Poucet en 2013.

 

 

L’entreprise s’est développée aussi grâce à de nombreux partenariats et aides financières : OSE/BPI, CERVIA IDF, bourse à l’innovation Grand Evreux agglomération, CCIP Incubateur, recours au Crowdfunding ou encore levée de fonds auprès du Comptoir de l’innovation.

 

 

Aujourd’hui l’entreprise cible essentiellement les 25-40 ans et ont défini trois catégories de consommateurs : les aventuriers (ayant déjà consommé des insectes à l’étranger), le branché « pionnier » et le client bio qui fait attention à ce qu’il mange et prend de soi et de l’environnement.

 

 

La jeune entreprise est très dynamique avec une moyenne d’âge du personnel autour de 25 ans.

 

 

Peut-on trouver leurs produits en Saône-et-Loire ? Oui effectivement ! Effectivement le point de vente La Chique située au Creusot, mais aussi un point de vente à Digoin et un autre à Beaune proposent leurs produits à la vente.

 

 

A l’issue des nombreux échanges entre les jeunes entrepreneurs du DU ICI et l’entreprise Jimini’s, celle-ci a proposé une dégustation de ses insectes devant la cafétéria de l’IUT. Et plusieurs étudiants du DU présentaient également les concepts de leurs entreprises.

 

 

De jeunes entrepreneurs en herbe

 

 

On a pu ainsi retrouver l’entreprise Nin-Nin bien lancée à présent ! Alexis Kirat présentait son entreprise « Nutrikilib » spécialisée dans l’équilibre alimentaire et qui propose un accompagnement personnalisé en rééquilibrage alimentaire.

 

 

Anatole Reby, 19 ans, étudiant également en DUT GEII au Creusot a présenté pour sa part un projet à destination des motards afin d’assurer une meilleure visibilité de leurs déplacements sur la chaussée, en intégrant dans leurs blousons ou un sur-gilet un système de clignotants.

 

 

Et Héliciane Boissin, 18 ans, étudiante au DU ICI, a présenté pour sa part son projet de développer une écurie proposant achat et vente de jeunes chevaux mais aussi une activité d’éducation et d’autres activités de types travail en liberté, traction, attelage, western, travail de dressage etc.

 

 

En confrontant leurs projets, ces jeunes entrepreneurs souhaitent ainsi pouvoir progresser davantage encore dans le développement de leurs affaires et concrétiser (pour ceux qui ne l’ont pas encore fait) leurs rêves.

 

 

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Un commentaire sur “Insolite – Dégustation d’insectes à l’IUT du Creusot”

  1. Bernard_Gui dit :

    Bonne initiative, prometteuse certes, mais …

    Quand certaines multinationales auront flairé le filon, et entameront des recherches (si ça n’a pas déjà commencé !)
    pour produire des insectes génétiquement modifiés, plus productifs, insensibles à différents pesticides commercialisés par eux, et qui permettraient à ces insectes de grossir 2 fois plus vite que des insectes « naturels », que se passera-t-il ?

    Il me semble qu’on a vu un peu l’équivalent dans l’élevage du saumon et de différents poissons, non ? :

    Ces poissons sont devenus « écologiquement » inconsommables …