Atelier chocolat à la maternelle Clara Schumann
Après la partition, la tablette
Mme ESPINOZA la directrice de la maternelle Clara Schumann aime son école, elle se bat pour elle et elle entend mener à bien un vrai projet pédagogique.
Sans bruit, mais avec efficacité, elle travaille, avec son équipe et les parents d’élèves, à consolider le projet et le sens de l’innovation et de l’ouverture au monde.
Elle est bien entourée d’enseignantes très impliquées au cœur d’activités éclectiques. Nous vous les rappelons: éveil musical, séances de relaxation, expression corporelle, spectacles, sorties cinéma, correspondance scolaire avec une école antillaise, découverte des sens et notamment du goût (dégustations diverses tout au long de l’année, atelier chocolat avec des professionnels)… Tout ceci avec les moyens de la coopérative scolaire, c’est beau.
Cf. notre article https://montceau-news.com/montceau_et_sa_region/307725-ecole-maternelle-clara-schumann-montceau-les-mines-2.html
Cela s’est traduit en février avec le spectacle « Palais des 5 sens » et aujourd’hui l’école accueille un super professionnel chocolatier, en fait les patrons de la « Mine de Chocolat ». C’est Guillaume Thevenin qui vient jouer le « professeur » auprès des enfants.
D’abord un premier atelier avec des petits et certains moyens, puis dans un second avec moyens et grands. Il ne faut pas croire que cela arrive comme un nappage sur un gâteau de Savoie, non il y a du boulot derrière tout ça. Les enseignants et la directrice ont fait un boulot de fond sur le cacao, le chocolat. Le travail continuera après en se servant de ces ateliers. Rien n’est hors sol ici.
Guillaume Thevenin aime son métier, l’expliquer et le faire partager. Il a travaillé dans ce domaine avec la ville et il a ses propres stages pour amateurs.
Et en plus il a la pédagogie, la patience, nécessaires. Il est venu avec 3 kilos de chocolat au bain marie et petit à petit il fait sa démonstration qui plait autant aux enfants qu’aux enseignantes qui ne sont pas les dernières à goûter, questionner, s’étonner.
Mesdames, Messieurs, les autres, faire du chocolat ce n’est pas de la cuisine ou de la pâtisserie… c’est de la science, du savoir-faire, de l’œil et du doigté. On travaille au degré près. On sent, ça sent merveilleusement bon, mais surtout on voit, on apprécie les nuances, les reflets, la consistance. Un degré avant et le chocolat est gris, un de trop il est noir, au degré voulu il est brillant. Du travail d’orfèvre. Comme dirait Jean Luc Petitrenaud « bravo l’artiste »
Guillaume explique le cursus qu’il a suivi, d’abord pâtissier en apprentissage en deux ans, puis une spécialisation de chocolatier en un an. Etudiant en pâtisserie vous apprenez les 4 spécialités fondamentales : gâteau, glace, chocolat, confiserie. L’apprentissage est une excellente solution pour acquérir les fondamentaux, les astuces, les méthodes et la rigueur nécessaire.
Il y a de la dégustation de ganache à la mure sauvage, du praliné, etc… C’est apprécié à sa juste valeur. Une institutrice demande comment on fabrique les œufs creux en chocolat, question traduite pour les petits par « comment on fabrique un Kinder ? » Réponse grâce à un moule creux que l’on remplit de chocolat, que l’on renverse pour le vider, il reste une couche sur le moule, et si l’on doit mettre quelque chose dedans on le fabrique à partir de deux demi-œufs.
Quand on vous dit que le travail a été entrepris bien avant l’atelier nous en avons la preuve lorsque la Directrice sort « le » livre : « Une cuisine tout en chocolat »
D’abord il faut nommer ce sur quoi pousse le chocolat. Sur les arbres ? OK mais lequel ? Le cocotier, non, le chocolatier ; non c’est moi le chocolatier dit Guillaume Thevenin, le cacaoyer, oui. (On dit aussi cacaotier) ? Il faut un climat chaud et humide, beaucoup d’eau… avec un arrosoir ?
Comment s’appelle le fruit ? (il montre sur une double page du livre)…la Kangoo, la carabosse, la caboche ? Non ! La cabosse…oui !
Les élèves sont à fond dans le jeu. Guillaume Thevenin explique preuve à l’appui la fève, la manière de la décortiquer, le germe qui est un arbre en puissance, la manière de casser la cabosse pour récupérer les fèves, les deux récoltes par ans, la manière de récolter, etc., etc.
Et les gosses sont à fond dans l’échange. Ils participent activement. On recommence de travailler le chocolat et de nouveau ça sent délicieusement bon et c’est délicieusement bon au goût aussi.
Voilà une école où l’on apprend et où l’on cultive les sens et on éduque le sens de la qualité. Cela restera dans l’esprit des enfants, peut-être cela fera-t-il rêver un garçon ou une fille qui deviendra chocolatier plus tard ?
Gilles Desnoix