Lycée Parriat (Montceau)
Prochaine labellisation de cet établissement novateur
Ce vendredi, Eric Fournier, le proviseur du lycée Parriat, et son adjoint Christophe Galliné, ont accueilli dans leur établissement Frédérique Alexandre-Bailly, rectrice de l’Académie de Dijon.
Tout d’abord, pour lui présenter la structure et ensuite, lui faire rencontrer les différents professeurs qui ont mis sur pied des projets et méthodes innovantes au sein du lycée.
Présents sur place, Jean-Louis Leroy, inspecteur de l’éducation nationale chargé de l’information et de l’orientation (IEN–IO), Fabien Ben (IA-Dasen) et Sophie Prost (IEN-ET).
En découvrant les enseignants présents dans la salle, Mme la rectrice s’est déclarée touchée de les voir si nombreux. « Une ruche où il se passe beaucoup de choses intéressantes » dira-t-elle en souriant.
Et sans plus attendre, M. le proviseur a demandé à chacun de présenter son travail, ses résultats et ses observations.
Mais auparavant, le lycée a été présenté comme un établissement qui réunit les conditions pour devenir « lycée apprenant ». Un lycée capable de révéler des talents, développer des capacités naturelles, donner confiance aux élèves et développer les interactions et la coopération.
Ce qui est bien de l’avis de Mme Alexandre-Bailly qui a écouté avec attention chaque professeur, posant quelquefois des questions pour plus de précisions.
La seconde autrement
Les enseignants-tous des passionnés-ont donc décliné brièvement leur partie. Ainsi, a été présentée par Nadine Thibon, professeur d’histoire-géographie « La seconde autrement » qui existe depuis 2008. Elle s’adresse aux élèves qui sont en échec en entrée de seconde. Et qui sont volontaires pour un tutorat professeur-élève, à condition que les parents adhérent.
Cette classe est sans notes, évaluée uniquement par compétences. Avec en sus, des possibilités de remédiation en cas d’évaluations ratées et un programme culturel annualisé.
Il en résulte un bien-être plus important et une meilleure intégration des élèves au lycée et en seconde. Mais aussi une persévérance scolaire accrue et une poursuite d’études. Et enfin, une réussite en fin d’études pour les élèves en difficulté dans leur scolarité.
La seconde interdisciplinaire
Elle s’adresse aux élèves qui manquent de sens dans les apprentissages et qui présentent un fort cloisonnement entre les disciplines. Denis Gardes, professeur de maths, dira « redonner un sens à l’apprentissage et développer les curiosités… ».
Cette seconde interdisciplinaire présente un enseignement en co-animation et des thématiques transversales. Les pratiques éducatives changent et des évaluations formatives de 30mn sur les savoir-faire élémentaires sont effectuées.
Par ailleurs, un projet pédagogique transversal annuel autour des contes, a été mis en place pour cette année 2017-2018. Au programme aussi, des sorties culturelles afin de créer du lien entre l’école et la société, mais également pour élargir les horizons culturels des élèves.
La finalité de cette seconde : une consolidation des méthodes et de l’expression orale et écrite, une réflexion sur ses propres apprentissages, et une autre perception du travail scolaire.
Les classes littéraires
Présenté par Nathalie Dussably et Laurent Proia, professeurs d’histoire-géographie, ce dispositif est en cours d’évaluation. Il s’agit de valoriser les études et filières littéraires. De déterminer des pôles d’intérêt autour de l’enseignement littéraire ou du latin, de participer à des concours nationaux.
Il s’agit aussi d’intégrer les élèves allophones (élève qui, à l’origine, parle une autre langue que celle du système éducatif qu’il fréquente et du pays d’accueil) dans l’établissement et dans les classes.
L’objectif est de valoriser les patrimoines par des voyages pédagogiques et des sorties patrimoniales. Enfin, les professeurs s’attachent à développer le goût des études littéraires classiques. Et ce, au moyen de l’interdisciplinarité et de l’histoire, culture antique etc.
Le projet cogni-classes
Ce dispositif est en construction et élabore des processus et des méthodes opérationnels.
Comme l’explique Isabelle Gregulski, professeur de Lettres, le processus vise à utiliser les études en neurosciences pour changer les modalités d’apprentissage des élèves. Les équipes se mobilisent pour former un noyau d’enseignants.
Les lycéens bénéficient également d’une formation continue au travers de MOOC (formation en ligne et à distance) et d’un mentorat assuré par Jean-Luc Berthier.
Ce dernier anime une équipe d’acteurs de l’apprentissage. Il fait notamment découvrir aux élèves comment fonctionne leur cerveau, comment faire travailler efficacement nos mémoires etc.
Pour ce projet cogni-classes, des professeurs sont volontaires sur deux classes de seconde.
D’autres pratiques pédagogiques et didactiques sont expérimentées, avec quatre pôles ciblés : mémorisation, attention, compréhension et implication. On expérimente également des pratiques et de logiciels pédagogiques.
Les classes tablettes
Fanny Egger, professeur de Lettres et Yves Leblanc, professeur d’Histoire-Géographie, sont à l’origine de cette innovation qui se développe dans l’établissement avec désormais, deux équipes de seconde. Il s’agit de changer les pratiques d’enseignement grâce au numérique.
Et fait surprenant, les parents demandent de plus en plus que leurs enfants intègrent ce dispositif pédagogique. Et le fait est que ce dernier implique la réussite pour tous les élèves.
Ont été mises en œuvre des innovations pédagogiques telles que les classes inversées. Le fonctionnement est le suivant : les élèves reçoivent des cours sous forme de ressources en ligne (en général des vidéos) qu’ils vont pouvoir regarder chez eux à la place des devoirs.
Et ce qui était auparavant fait à la maison est désormais fait en classe ! D’où l’idée de classe « inversée ». En réalité, on va surtout profiter du temps libéré en classe pour organiser des activités, des projets de groupe et des échanges qui vont donner un vrai sens au contenu scolaire.
Avec ce système, les élèves bénéficient d’un suivi individualisé de leurs progrès et de leurs attentes. Ils sont ainsi acteurs de leurs apprentissages…
Et puis, cette méthode change radicalement le rapport à l’école et à l’enseignant. De plus, on peut intégrer les EBEP (Elèves à besoins éducatifs particuliers) dans le système éducatif, éduquer les élèves aux nouveaux médias et développer leur esprit critique.
Projet ORA en 1ère et terminale
« Le projet ORA (Orienter Autrement) amène les élèves à la réussite aux examens, avec des notes proches de celles du contrôle continu » dira Marie Rousseau, professeur de SVT. On ne déplore aucun abandon en cours de formation et certains poursuivent des études dans le domaine scientifique.
Ce projet s’adresse aux élèves de série S qui ont besoin d’un accompagnement spécifique. Il est axé sur l’ouverture (programme de sorties culturelles et intervention de conférenciers), sur la remédiation (programme individuel de révision des évaluations, refaire les évaluations non réussies et cours de soutien pour les élèves en difficultés) et sur l’accompagnement (informations et contacts sur l’orientation, partenariat avec le supérieur et suivi des élèves sur 2 années par un tuteur).
La CPGE TSI en 3 ans
La CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) TSI est destinée aux bacheliers STI2D quelle que soit leur spécialité, ainsi qu’aux bacheliers STL de la spécialité SPCL (sciences physiques et chimiques en laboratoire). Elle s’adresse à des élèves présentant des bases solides en mathématiques. Et c’est Thierry De Rago, professeur de maths, qui la présente.
Il s’agit ici d’élargir les voies d’accès à l’excellence et d’insérer de la bienveillance dans cette CPGE. Cela passe par l’internat de réussite (obligatoire) qui va créer un environnement de travail, mais aussi un effet de groupe et le développement d’une appétence culturelle.
La mise à niveau est progressive, avec un programme élaboré et lissé sur 3 années, avec des intervenants possédant des qualités pédagogiques avérées et une multiplication des prises en charge individuelles.
Enfin, l’environnement de travail se traduit par des salles de classe, laboratoires et matériels dédiés, une adaptation de l’établissement aux besoins des élèves et un élargissement des périodes de travail.
Résultat : 75% de passage de 1ère en 2e année et 70% de la cohorte en 3e année. Par ailleurs, 66% de la cohorte se retrouve en école d’ingénieur…
Et pour les élèves en réussite scolaire…
Des enseignements d’exploration très porteurs, préparation à Sciences Po Paris, Cordée de la réussite en partenariat avec l’ENSAM, brevet d’initiation à l’aéronautique, parcours d’excellence avec préparation aux études supérieures pour les élèves de séries scientifiques.
Le lycée Parriat, Lab School ?
Une Lab School (école laboratoire) est une école innovante, bilingue, solidaire, laïque et éco-responsable. Elle accompagne les élèves, aussi bien dans l’acquisition des connaissances que dans la globalité des apprentissages, pour leur permettre de devenir des citoyens responsables, éclairés, autonomes, solidaires et épanouis.
Pourquoi pas un lycée Lab School à Montceau…
Le lycée Parriat vers la labellisation…
Mme Alexandre-Bailly, la rectrice de l’Académie de Dijon, après avoir écouté attentivement les professeurs et découvert leurs projets innovants, songe à labelliser le lycée Parriat. « Il ne s’agit pas de donner juste un bon point, et il faut que l’école accepte de s’ouvrir encore plus ». Ajoutant : « S’ouvrir aux chercheurs, à la formation… ».
La rectrice a annoncé qu’elle préparait un comité de pilotage pour le 22 janvier prochain, première étape de labellisation du lycée… A suivre.
ND