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mardi 12 avril 2016 à 08:21

Architecture durable (Montceau)

Se poser les bonnes questions



 

 


Eric Liégeois est architecte ingénieur en haute qualité environnementale. Bigre ! Pour faire simple, il est un architecte « écolo ». Dans son petit bureau à Montceau-les-Mines, il est insatiable sur le sujet. Homme passionné et passionnant, il est d’abord à l’écoute du client, le conseille, le guide, selon ses besoins.

 

 

La meilleure définition de l’architecte « écolo » comme Eric Liégeois se définit lui-même est « avec ou sans chantilly ? Pour l’architecture plutôt sans ». C’est mieux que : l’architecture durable ou écologique est un mode de conception et de réalisation ayant pour préoccupation de concevoir une architecture respectueuse de l’environnement et de l’écologie. Un Liégeois sans chantilly est nettement plus parlant tout comme l’homme en question. Il est intarissable sur le sujet, l’architecture durable pas la chantilly.

 

 

 

De son métier il en parle avec passion, il est plus dans la construction musicale avec des couleurs et des contrastes, décide avec le client d’un thème et n’achèvera la partition qu’une fois tous les accords en harmonie. Il maîtrise aussi bien le côté administratif, juridique et technique, « le côté méconnu du grand public » souligne-t-il que le versant artistique _ la musicalité _ que sont les formes, les proportions, les couleurs, bref « la qualité esthétique du projet » ajoute-t-il encore.

 

 

 

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Avoir du bon sens

 

 

Car pour beaucoup d’entre nous, le développement durable est perçu essentiellement pour réaliser des économies d’énergie, de se focaliser seulement sur l’aspect thermique d’un bâtiment basse consommation. « De travailler uniquement pour diminuer la facture d’électricité, bien sûr c’est important mais ça m’intéresse un peu moins. « Si vous avez une chaudière au fioul neuve, pourquoi la changer, elle fera l’affaire encore une dizaine d’année mais on pourra, pour améliorer l’isolation, travailler avec des matériaux peu carbonés. Grâce à des matériaux naturels ont peut ainsi influencer sur la qualité intérieure des lieux » explique Eric Liégeois. L’air de nos maisons est parfois, voire souvent, encore plus nocive qu’à l’extérieur.

 

 

 

Autre sujet qui fâche, du moins qui ne l’amuse pas, sont les produits « high tech », ceux notamment destinés à économiser l’énergie. « C’est prendre le client en otage avec, certes des avantages mais aussi des inconvénients celui notamment d’être tributaire du fabriquant pour la maintenance» lâche-t-il. Qui dit high tech rime souvent avec casse-tête ! Car avant tout, Eric Liégeois s’attache en premier lieu à l’intention et à la manière de faire avec les personnes, « pour qui et avec qui ont construit. Besoin d’un chauffage au bois ou pas, par exemple ».

 

 

 

C’est son rôle « politique » qu’il met en exergue. « Je fais de l’architecture civile, urbaine et humaine. Mettez l’argent là où vous en avez besoin ». Car en matière d’architecture durable, il est très difficile d’atteindre l’idéal. « Ce n’est pas possible, il faut hiérarchiser les choix. Moi, je propose toujours au client de travailler sur tel aspect plutôt qu’un autre ».

 

 

 

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Etre « écolo », ce n’est pas revenir à la bougie

 

 

Ce fut le cas justement pour un corps de ferme dans le Morvan, entièrement réhabilité pour qui se posait la question de l’énergie : le photovoltaique et des batteries avec des matériaux lourds pour stocker ou faire venir le réseau électrique ? « Nous avons fait le choix de prolonger le réseau électrique », répond Eric Liégeois. Car faire « écolo », on sait faire mais comment traiter les matériaux lourds, c’est une autre histoire. Et être « écolo » aujourd’hui « ce n’est pas non plus mettre les ordis à la poubelle et revenir à la bougie ».

 

 

Eric Liégeois, il faut le suivre et une bougie, cette fois-ci, ne serait pas de trop pour éclairer notre lanterne. Homme de savoir, il sait aussi se montrer très terre à terre, c’est d’ailleurs de cette façon qu’il échange avec un client. Définir ses réels besoins, réfléchir sur les volumes sont des points essentiels dans le projet d’une construction ou d’une rénovation. « On va évoquer la place du canapé pour avoir la plus belle vue donc la problématique de la lumière. Le but est d’apporter de la sérénité dans l’habitation ».

 

 

 

C’est aussi l’emploi des matériaux, car qui dit architecte « écolo » dit durée, comment la construction va-t-elle évoluer dans le temps, comment, un jour, recycler les matériaux ? « Un mur en pierre ou en pisé va retourner à la terre mais qu’adviendra-t-il d’une toiture en polycarbonate ? Certes, le PVC est recyclable mais est-il recyclé » ? Eric Liégeois pose la question. Il peut utiliser le zinc, un matériau naturel mais de plus en plus rare et donc de plus en plus cher. « Le zinc aura disparu avant le pétrole ».

 

 

 

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Le travail d’Eric Liégeois est reconnu et ses réalisations font parfois l’objet de publication dans des magazines spécialisés ou sont nominés en raison de l’innovation technologique, l’approche environnementale, dans l’utilisation du bois, un éco-matériau idéal. Le bois, il adore ça !

 

 

Une construction au premier abord, c’est quatre murs et un toit. Chez Eric Liégeois c’est surtout pour qui et pour quoi et, pour enrober le tout, non pas de la chantilly mais de la finesse d’esprit en mode « écolo ».

 

 

Jean Bernard

 

 

 

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