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dimanche 18 novembre 2012 à 09:59

Ce samedi à Pouilloux

Le totem, érigé sur le lieu des parachutages d'avril 1944, a été inauguré



 Qu’ils étaient nombreux, ce samedi après-midi, de tous âges, de tous horizons à s’être rassemblés au stade municipal de Pouilloux pour se rendre, en cortège, à quelques centaines de mètres, là où était érigé le totem encore recouvert d’un drap, totem qui aura pour rôle de nous rappeler et de rappeler aux générations futures qu’à cet endroit, des résistants ont risqué leur vie dans la réception de matériel de guerre parachuté venant d’Angleterre et ce pour la liberté, pour l’indépendance et pour la paix.

 

 

 

 

 

Oui, ils étaient nombreux et dignes dans le recueillement, derrière les drapeaux des diverses associations du monde combattant, dont l’association des Combattants Volontaires de la Résistance, emmenée par son Président de l’Union Départementale de Saône et Loire Roger Vincent, par sa Présidente déléguée en charge de la transmission de la Mémoire et initiatrice du projet, Marie Claude Jarrot et bien sûr la section de Montceau les Mines.

 

 

 

 

Il y avait beaucoup de jeunes, des écoliers, des collégiens dont ceux du CES Jean Moulin, de l’association « une traction pour Jean Moulin »qui sont en train de créer avec ce véhicule mythique de l’époque, un mémorial roulant, dédié au souvenir de tous ceux qui ont donné leur jeunesse et leur vie au service de leur idéal et de leur patrie. Il y avait aussi beaucoup de parents d’élèves et de représentants du monde associatif.

 

 

 

 

Le Lieutenant Colonel Pascal Huez représentait  le Lieutenant Colonel Maréchal, délégué militaire départemental.

 

Yves Andreu, Directeur de l’Office National des Anciens Combattants pour le Département, représentait le Préfet de Saône et Loire.

 

Nous ne pouvons les citer tous et nous leur demandons de nous en excuser, mais étaient présents dans la foule le Colonel Jean Mangematin, Gilbert Clément Président du Comité de Liaison, Jean Hirtz Président de l’Union Fédérale, Pierre Perrin , Président de l’UMC,  Charles Monneret, Gérard Gronfier Président du Souvenir Français et bien d’autres encore…

 

 

 

Du côté des élus, était présents Jean François Lautissier, Conseiller Général, représentant le Président Chaintron excusé, le Maire de Pouilloux, Jean Yves Tondoux, Roger Guillon et Catherine Decrozant représentant la ville de Montceau, Joël Flamand, Conseiller Communautaire ,
Lorsque tous furent réunis face au totem, il leur fallut attendre quelques minutes pour entendre et voir apparaître dans le ciel dégagé, un avion « Broussard » de 1950, volant à basse altitude. Cet avion venait de décoller de Pouilloux et fit 3 passages au dessus du totem, larguant même au cours de l’un deux, quelques petits parachutes.

 

 

 

On entendit l’appel du 18 juin du Général de Gaulle et se succédèrent à la tribune :

 

–    Le Conseiller Général Jean François Lautissier qui adressa le message du Conseil Général dans lequel il dit que chaque emplacement de ces totems sur le territoire du Département « ranimera la flamme du souvenir », et ce ailleurs que dans les musées et il assura l’UNCVR de Saône et Loire du soutien du Conseil Général. Il salua et fit l’éloge de Gaston Dubois, le dernier survivant des réceptions des parachutages de Pouilloux et rendit hommage à « la bande des 6 ».

 

 

–    Yves Andreu, Directeur de l’Office National des Anciens Combattants, remercia l’UNCVR pour cette initiative unique et salua Pouilloux pour la pose de ce 3ème totem, après ceux de Cuiseaux. Il reconnut le travail de longue haleine effectué par l’association pour atteindre ces objectifs du devoir de Mémoire. Il rendit un hommage appuyé et « naturel » à tous les Saône et Loiriens résistants à l’oppression, en quête de Libération et de Paix. Il dit combien était importante la transmission du Devoir de Mémoire, « soyons attentifs au message laissé par ces résistants, par leur prise de risque, par leur volonté de lutter contre le totalitarisme, pour un retour à la Liberté, dans le sacrifice et pour l’espoir ». Il rendit lui aussi hommage à Gaston Dubois

 

–     Marie Claude Jarrot, visiblement très émue, entama un long discours sur un sujet qui lui est cher : le devoir de mémoire. Citons quelques extraits de ce discours : « trop souvent, tout se passe comme si chaque fois, on passait son temps, on recherchait l’oubli…. d’où cette exigence de raviver la mémoire, ce que j’appelle moi, ce que nous considérons, nous les CVR, porteurs de ce projet comme l’acte de civilisation le plus important : le devoir de mémoire qui consiste sans cesse à apprendre l’autre , à apprendre à l’autre » (….) « je suis fière et nous sommes fiers de ce devoir de mémoire qui nous est proposé à cet instant ». « Ici à Pouilloux, où des femmes et des hommes ont préféré le risque au renoncement, ont fait le choix de ne pas se contenter du possible » (……) « le devoir de mémoire nous pousse en effet à dire les choses, nous qui n’avons pas souffert, nous qui sommes les enfants, les petits enfants ou témoins de ces épisodes de notre histoire » (……) « En étant là cet après midi, tous rassemblés par delà les clivages et les aspirations, par delà les occasions de ne pas nous écouter, unis dans l’émotion, nous voulons vous redonner cet honneur qui vous revient et qui s’est souvent enfuit sur la voie de l’oubli collectif ou personnel, volontaire ou involontaire. » (…….) « créer pour se souvenir » disait Victor Hugo. « créer ce parcours de parachutages, ce parcours de mémoire, précurseur en France, précurseur de notre volonté de travailler avec ceux qui étaient là, ceux qui restent, ceux qui veulent s’associer à nous, à tous nous disons merci, merci pour ceux qui ne sont plus là » Elle remercia la ville de Montceau, la Communauté Urbaine, le Souvenir Français de Montceau , St Vallier, le Collège Jean Moulin, l’Amicale gaulliste de Set L, le pilote de l’avion, le Conseil Général,et… « Merci à toi Gaston Dubois » .
Pendant ces discours on pouvait voir des larmes couler sur certaines joues

 

 

 

Emotion aussi lorsque Gaston Dubois prit la parole pour raconter, parfois la gorge serrée, parfois avec plein d’humour, pour raconter avec la parole, mais aussi avec les gestes, montrant d’où venait l’avion, comment ils faisaient la « navette » du terrain au bois, combien ils étaient déçus, la 1ère nuit, parce que le parachutage prévu n’eut pas lieu. Il explique le contenu des containers…… des armes, du matériel et…., coincées entre ces derniers, des tablettes de chocolat, des cigarettes, des denrées alimentaires, et puis, dans deux paniers, des émetteurs-récepteurs radio  . Il reconnut qu’ils eurent beaucoup de chance, les Allemands occupaient le château du Martret à quelques centaines de mètres de là à vol d’oiseau et puis…. il a fallu récupérer du matériel dans un arbre et dans la cour d’une ferme. Il vivait ce qu’il racontait le Gaston. Et c’est encore très emprunt d’émotion,qu’ il demanda à l’assistance d’observer une minute de silence en mémoire et en hommage à ses 5 compères de la bande aujourd’hui disparus : le chef, André Lattaud, André Soleillant, Georges Machuron, René Monnot et Raymond Breleau.

 

 

 

Le Totem fut ensuite dévoilé par Gaston Dubois et il fit lecture de la plaque commémorative (voir notre photo).

 

Les derniers instants forts furent ressentis au son du chant du départ et de la Marseillaise dans la campagne de Pouilloux.

 

Un vin d’honneur fut servi en bordure du bois.

 

Quelle leçon de mémoire avons-nous eue !

 

Jean Michel LENDEL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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2 commentaires sur “Ce samedi à Pouilloux”

  1. sand71 dit :

    juste une rectification c ‘est BRELAUD Raymond et non Breleau signer une des ces petite fille

  2. MicMont dit :

    Je salue l’initiative d’identifier et de conserver le souvenir de ces emplacements ô combien stratégiques pour nos résistants.
    De tels lieux de mémoire, bien que ne jouissant pas de la notoriété des tranchées de Verdun ou des plages de Normandie, ne sont pas pour autant à négliger car des hommes courageux y ont oeuvré – au péril de leur vie – à la libération d’une France jugulée.
    C’est avec émotion que je regarde la photo de Monsieur Dubois au milieu des collégiens. La transmission de la mémoire directement par les acteurs, malheureusement de plus en plus rares, est un bien extrêmement précieux. Les jeunes l’ont bien compris.
    Sur la photo tous, du plus vieux au plus jeune, sont à la fois émus et fiers d’avoir partagé un moment historique.

    Merci à nos anciens et à nos jeunes.

    MicMont, artiste peintre