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vendredi 1 mai 2015 à 07:19

Montceau-les-Mines

Water Causettes ou comment dépasser le tabou du caca !



 

 

Water Causettes

 

 

ou comment dépasser le tabou du caca !

 

 

Tel était le programme ce jeudi soir de la soirée conférence gesticulée proposée par Samuel et Anthony à l’Auditorium de Montceau et organisée par le CPIE Pays de Bourgogne.

 

 

 

Devant un public intéressé et visiblement déjà motivé par la question de l’eau et les toilettes sèches, les deux amis ont abordé le sujet en maniant à la fois tons sérieux et décalé pour faire passer le message qu’on est dans le caca, mais qu’il existe des solutions pour une meilleure gestion de la qualité de nos eaux !

 

La conférence gesticulée est une forme issue d’un spectacle, qui mélange les conventions d’une conférence et du spectacle. Ses deux auteurs sont tous les deux militants de longue date.

 

Samuel, pour sa part, a suivi des études de génie de traitement de l’eau. Et c’est au cours de ses études qu’une évidence s’est imposée à lui : le meilleur moyen d’avoir de l’eau propre est de ne pas la salir ! Il en est donc venu à penser à la solution des toilettes sèches. Il a d’ailleurs écrit un livre sur le sujet.

 

Proposant un plan d’intervention pour la soirée, les deux protagonistes ont débuté la conférence gesticulée par « l’histoire du tabou du caca ». Ils sont ainsi partis de la préhistoire et de la gestion de l’eau à cette période, en passant par le moyen-âge et la gestion des excréments par… la fenêtre.

« Gare dessous ! »

 

Puis interrogeant le public sur la consommation quotidienne d’un français en eau, ils ont montré que la ville de Montceau consommait chaque jour au moins 3 000 m cube d’eau. Parallèlement, ils ont montré que chaque jour, la ville de Montceau (ses habitants) produit 3 tonnes de « popo » par jour.

 

Rapidement, aux vues de ses calculs, on comprend que la question de la gestion des excréments n’est pas anodine.

 

Montrant le rapprochement entre la gestion de l’eau, la gestion des sols, de la nourriture et celle des excréments, Samuel et Anthony ont indiqué que les toilettes sèches jouaient un rôle important dans le recyclage des nutriments et la capacité à nourrir nos sols.

 

Thérapie cognitive de notre comportement face aux excrétas

 

Deuxième partie du programme, cette thérapie a débuté par la présentation d’une toilette sèche : seau en inox pour réceptionner les excréments et un seau de sciure à côté des toilettes, puis l’habillage et la lunette des toilettes.

 

Dans cette partie, il a été clairement question de la relation de chacun à son popo ! Évidemment pour certains, il s’agissait clairement d’une question freudienne !

 

Dans la partie « politisation de la merde », les deux animateurs ont développé notamment la question du traitement des eaux usées, qui ne pouvait être à la hauteur des enjeux que représentent nos effluents. La question de la gestion de ces eaux, de leur traitement et de la distribution d’eau potabilisée par un groupe Veoluez a été traitée sous la forme d’un échange entre un élu d’une petite commune et le gérant d’un grand groupe. Au passage, l’image du grand groupe était écorné et surtout chacun était appelé à reprendre ses responsabilités : élus comme citoyens.

 

Alors êtes-vous convaincus ? Demain allez-vous installer votre toilette sèche ? Telle était la question posée par les intervenants, qui étaient venus avec un compost réalisé avec des excréments.

 

Convaincus le public l’était… prêt à installer une toilette sèche chez eux, moins. Ils se posaient en effet la question de la gestion du compost.

 

Des échanges ont eu lieu avec les intervenants, lesquels ont encouragé les membres du public à tester !

Ils ont présenté différentes solutions, particulièrement celle des toilettes séparatives, permettant de collecter séparément le pipi et le popo. Là aussi, cette séparation est importante, car selon eux, l’urine ne présente aucun risque bactériologique, alors que le popo si !

 

On l’aura compris : pour ces deux passionnés, la gestion de nos effluents est primordiale à la qualité de l’eau que nous ingérons. Et ces propositions pourraient constituer l’un des moyens d’amorcer une sortie du capitalisme et de sauver la démocratie.

 

Pour plus d’informations sur le sujet :

A lire : Samuel Lanoë, Assainissement durable

Plusieurs sites :

www.afes.fr/afes/docs/AFES_sols_avenir_planete_Terre.pdf

www.stuurgroepta.nl/rapporten/phosphate.pdf

www.sangdelaterre.pdf

 

Un questionnaire en ligne :

www.prenons-soin-de-leau.fr

 

Et vous, à présent, allez-vous essayer les toilettes sèches ?

 

Émilie Mondoloni

 

 

 

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4 commentaires sur “Montceau-les-Mines”

  1. Daniel Z dit :

    Les toilettes sèches sont une option…..

    Pourtant, la fermentation de cette matière « organique » en milieu peu anaérobique ne crée t’ elle pas du méthane, gaz à effet de serre environ 25 fois plus puissant que le CO2.

    D’autres pays ont recherché ce qu’il était possible de faire en touillant le caca, et le résultat serait bluffant !

    http://www.caradisiac.com/A-Oslo-les-bus-roulent-au-methane-issu-des-dejections-des-habitants-63049.htm

    « En allant aux toilettes…… cela permet de faire rouler 80 bus, à raison de 100 000 km chacun  »

    Ce qui tend à indiquer que laisser fermenter nos excréments sans récupération gazeuse est une source de pollution !!

    Je reste perplexe devant le peu d’empressement de nos « décideurs » pour la mise en pratique de ce procédé dans les stations d’épuration….
    D’autant que les produits résiduels constituent, eux aussi, des engrais parfaitement exploitables.

    Amitiés

  2. Info7 dit :

    Non le compostage n’est pas source de pollution Le compostage qu’il s’agisse de déjections ou de déchets de cuisine n’est pas une réaction de fermentation anaérobie (qui est le type de réaction se produisant dans un méthaniseur, espace étanche dans lequel il est possible de produire du méthane à partir des mêmes sources) mais une réaction de décomposition par des organismes aérobies. La méthanisation et le compostage ne se font tout simplement pas dans les mêmes conditions ce qui n’amène pas les mêmes produits (les résultants solides de la méthanisation (appelés digestats) sont d’ailleurs assez couramment compostés par la suite pour faciliter leur usage comme enrichissement des sols).

    Compostage et méthanisation ont chacun leurs avantages mais concernant la gestion des excréments, la question se posant également est celle de la perte définitive de certains éléments indispensables à la vie (extraits du sol par les plantes pour leur croissance, transférés tout au long de la chaine alimentaire et rejetés entre autre… dans le caca), comme le phosphore, qui ne peuvent être récupérés dans leur intégralité au niveau des stations d’épuration et sont donc rejetés dans les cours d’eau d’où il rejoignent l’océan et ne retrouvent plus les sols.

    • Daniel Z dit :

      Le problème, Info7, c’est que tous ne semblent pas d’accord !

      http://www.ader.ch/energieaufutur/energies/biomasse/composte.php
       » Il est donc primordial de ne plus composter à l’air libre sans récupérer le méthane formé ceci principalement pour les grandes installations qui récupèrent la biomasse pour des villes et villages »

      Ceci dit, j’apprécie beaucoup la pertinence de vos remarques et, bien sûr, félicite les deux artistes pour leur contribution à la prise de conscience.

      Amitiés , Info7

      • Info7 dit :

        Les contradictions apparentes viennent simplement d’une différence d’échelle: un gros tas de compost dans le cas d’une gestion à grande échelle (il est bien question de « grandes installations qui récupèrent la biomasse pour des villes et villages ») risque de présenter en son centre des zones anaérobies dans lesquels du biogaz (méthane et dioxyde de carbone) peut se former mais le risque est bien moindre sur du compostage à petite échelle tel que celui réalisé par des particuliers (et pour lequel il est bien préconisé de réaliser régulièrement un brassage pour favoriser l’oxygénation).

        Au choix de technique, s’ajoute donc le choix d’échelle de gestion et là aussi chacun a ses avantages et inconvénients (et influe sur les possibilités techniques).

        Amitiés