Colette, Annick, Jacqueline exposent chez Berthe aux grands pieds
La céramique s’invite chez Dagobert
C’est ce que nous livre Jocelyne Buchalik l’Adjointe au Maire chargée de la culture.
A propos de quoi nous dit-elle cela ? A propos de l’exposition de sculptures céramiques qui se tient du 13 au 24 juin dans la « cathédrale du Made in France » comme Franck Couturier a baptisé son magasin d’usine avec le show-room de Tolix le spécialiste de la chaise et du siège en tôle emboutie.
Tolix installé à Autun et qui est exposé au Vitra Design Museum, au MoMa et au Centre Pompidou, qui à meublé le paquebot Normandie en 1935 et les allées de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques en 1937.
Les artistes sont 3 femmes souriantes dont deux sont les élèves de la première : Cortier Colette.
Cette dernière anime l’association CERAMIRU (CERAmique en MIlieu Rural) et un atelier de céramique Raku à Genouilly.
Les deux autres sont Annick Granjean, (Annick Art – Modeleur/céramique Raku) et Jacqueline Vandal (modelage/peinture).
Mais, et je vous imagine sur les charbons ardents, qu’est-ce que la céramique Raku (prononcer Rakou) ?
C’est une technique multiséculaire, n’hésitez pas à prendre des notes, qui date du 16ème siècle et s’est épanouie avec un grand maître comme Honami Koetsu (1559-1637). En fait cela vient du Raku, la cérémonie du Thé extrêmement codifiée par le maître du thé Sen No Rikyu. Ce dernier commanda un jour à Chojiro, un potier de Kyoto, des bols « chawan » à parois droites et à corps rond. Il s’agit du raku, idéogramme évoquant le plaisir et la joie.
Continuez de noter car dans la pratique de la sculpture et de la céramique il s’agit en fait du mode de cuisson dit raku yaki.
Si le résultat cause un choc esthétique, les pièces cuites, elles, subissent un choc thermique important. Elles peuvent, alors encore incandescentes, être enfumées, trempées dans l’eau, brûlées ou laissées à l’air libre.
Dit comme ça tout parait simple, mais cela demande une précision très importante avec une grande technicité aidée de l’œil, de l’expérience.
Je ne vous cacherai pas que les puristes de cet art estiment que la sculpture céramique Raku c’est souvent éloignée des critères premiers et de l’esprit de Sen No Rikyu ou de Honami Koetsu.
Mais bon ça ce sont les puristes, pas forcément les esprits libres et vagabonds des artistes. Et c’est ce que dit Colette Cortier :
« J’enseigne la technique du Raku et au travers d’ateliers libres je laisse chacun et chacune des adhérents donner libre cours à leur créativité sculpturale et le choix des émaux. L’idée que l’on se fait de l’Art s’adresse au sens, aux émotions, aux intuitions. »
Et pan…
La main et l’esprit sont là pour la création des modèles, car nos 3 exposantes sont de vraies artistes inspirées, imaginatives, épicuriennes… Le plaisir de créer, la gourmandise de créer se retrouvent chez ces trois femmes qui exposent aujourd’hui. Et en plus il y a beaucoup d’humour et d’irrévérence dans leurs créations.
Jocelyne Buchalik y voit un côté Niki de Saint Phalle, certes, mais on peut y ajouter un soupçon du chinois Xu Hongfei, une pincée de Botero, et surement plein d’autres choses… nous ne sommes pas des connaisseurs de cet art.
Colette Cortier remercie Mme et Monsieur Couturier qui ont accueilli cette exposition pour accompagner le développement de leur entreprise. Ses remerciements vont également à Mme Mermet qui s’est chargée de la promotion publicitaire et Jean Pierre Emorine, le directeur général de la GRM, qui est partenaire de cette exposition en ayant contribué à l’élaboration des affiches et Flyers.
Elle adresse aussi ses remerciements aux élus présents (Jocelyne Buchalik, Guy Souvigny et Catherine Piguet).
Elle explique avoir débuté la poterie en 1995 en lorraine et ensuite à Genouilly. Elle a créé en 2005 l’association CARAMIRU pour continuer sa passion et la .faire partager à d’autres personnes comme Annick et Jacqueline. Elle enseigne donc la technique du Raku. On sent que l’enseignement est important pour elle.
Elle conclut en espérant partager avec les visiteurs sa relation avec la terre et en citant Daniel de Montmollin, prieur de Taizé et potier de renommée internationale ; « seule la patience, ou l’impatience, arpente le temps qui sépare une poterie rêvée de l’objet achevé »
Lui succèdent les deux autres artistes qui de manière émouvante et humoristique lui adressent leurs compliments et expriment ce que représentent pour elles la sculpture et le plaisir de créer des œuvres de leurs mains.
Marc Couturier remonte l’historique de son entreprise, il le lie à ses développements actuels. Il fait le lien avec le lieu et l’activité qui accueille cette exposition et cette dernière. Innovation, modernité et volonté de s’ouvrir aux arts.
C’est vrai que dans cette « cathédrale du Made in France » on trouve, outre les quatre marques de la manufacture (Perrin chaussette, Dagobert à l’envers, La chaussette française qui fournit l’Assemblée Nationale et le Sénat, « Berthe aux grands pieds ») des marques absolument Made in France : les chemises Gauthier ; le Slip Français pour lequel la manufacture Perrin pose le macaron et fabrique des chaussettes ; Gohia (vet-e-mages) dont le PDG et fondateur Alexandre Fruchart est Meilleur Ouvrier de France Impression sur Tissus ; Saint-James, « né de la mer, vous vous rappelez la fameuse marinière ».
Une magnifique exposition, un vernissage réussi, des participants heureux, que demander de plus… Qu’un public nombreux vienne…et apprécie.
Gilles Desnoix